L’évangélisation qui transforme une ville

To Transform a City

Tim Keller, pasteur de Redeemer Presbyterian Church de Manhattan, New York, a récemment parlé à un groupe de pasteurs concernant le défi de toucher une ville pour Christ. Je résume quelques pensées de l’article “To Transform a City” qui se trouve dans la revue Leadership.

Il faut un mouvement pour atteindre une ville pour Christ.

Il faut plus que quelques églises efficaces avec un éclat d’énergie de réveil et de nouveaux convertis. Dans presque toutes les villes du monde, il se trouve des églises qui grandissent. Dieu œuvre et des gens viennent à Christ. Pourtant, c’est une autre question de demander si la ville est atteinte pour Dieu.

Souvent la croissance d’une église se fait par un transfert de membres. Une église passe par un temps difficile, un temps de division. Certains chrétiens mûrs trouvent qu’il n’est pas possible d’inviter leurs amis à l’église parce que l’ambiance n’est pas saine. Ils transfèrent leur appartenance à une église grandissante qui est en bonne santé. C’est une bonne décision mais cela n’indique pas que la ville soit atteinte pour Dieu.

Pour atteindre une ville pour Christ, il faut un mouvement aussi large que la ville qui fait en sorte que le nombre de chrétiens dans la ville augmente plus rapidement que la population : un pourcentage grandissant de la population (1) trouve le salut en Jésus-Christ et (2) fait partie des églises bibliques. Ces croyants finiront par produire un impact sur la vie de la ville. Voilà un mouvement évangélique qui touche une ville.

Un tel mouvement est organique. Son énergie n’est pas limitée à une église ou à un dénomination. Il n’a pas de leader qui le dirige. C’est un mouvement du Saint-Esprit qui transcende les barrières de dénomination, fait grandir le corps de Christ, et fait un impact pour Christ dans la ville entière.

1.  Le noyau du mouvement : biblique et contextuel

Keller voit trois couches essentielles à cette sorte d’influence.

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Au noyau du mouvement, cette influence est biblique et contextuelle. L’influence est biblique. Par exemple, selon l’Épître de Paul aux Romains, l’évangile évite les pièges du moralisme légaliste et du relativisme licencieux. Et les païens et les juifs ont loupé l’évangile.

Cette influence est aussi contextuelle. C’est-à-dire qu’elle se rapporte à son contexte culturel. L’église doit éviter deux extrêmes : elle doit éviter l’isolationnisme, cette tendance de se renfermer dans la coquille de sa propre culture ecclésiastique. En entrant dans certaines églises en Europe, nous avions l’impression de retourner dans le temps quelques décennies. Il n’était pas étonnant que ces églises avaient peu d’impact sur leur ville.

D’autre part, l’église vraie se distingue du monde. Si elle n’est qu’un reflet de la culture, elle cesse d’offrir aux gens une option à la culture dominante. Une église, qui fait partie d’un mouvement qui touche une ville, est à la fois biblique et contextuelle.

2. Une multiplication d’églises bibliques et diverses

Cette influence embrasse la multiplication d’églises qui sont à la fois bibliques et diverses. Des églises bibliques, qui prêchent l’évangile, qu’elles soient baptistes, méthodistes, pentecôtistes ou presbytériennes (et j’en passe), attireront des non chrétiens différents. Nous sommes premièrement chrétiens. Je ne prône pas la coopération œcuménique avec des églises non bibliques. Pourtant, on ne peut pas toucher une ville si le corps de Christ est si divisé que les dénominations bibliques refusent de travailler ensemble pour l’avancement du royaume de Dieu.

3. Un écosystème de ministères

Cette influence inclut un écosystème de ministères

  • La prière les uns pour les autres à l’échelle de la ville.
  • L’évangélisation bien ciblée pour les jeunes, les étudiants, les hommes d’affaire, les artistes et les gens d’autres religions.
  • La justice et la miséricorde vis-à-vis par exemple les pauvres pour démontrer l’impact de l’évangile.
  • Des rencontres et des discussions par groupes professionnels pour comprendre les implications de l’évangile pour le travail et pour les mettre en pratique.
  • Des institutions qui soutiennent la vie de famille au cœur de la ville.
  • Des institutions pour la formation théologique. Nous avons besoin de former d’une manière adéquate, rapide, et efficace des gens pour le ministère chrétien.
  • Un réseau de ministères et de leaders d’églises qui coopèrent pour le bien de l’œuvre de Dieu

La culture d’une ville commence à être transformée quand le nombre de chrétiens qui sont véritablement transformés par l’évangile atteint 10 à 20 pourcent. La culture entière d’une ville peut être changée par l’impact des chrétiens. Voilà le but.

Il faut un mouvement pour atteindre une ville. C’est plus que de planter une église. C’est plus que de voir une dénomination grandir. Que le Seigneur nous aide à effectuer un tel changement dans nos villes.

Réveil et le message de l’évangile

Le livre des Actes est en quelque sorte une histoire de réveils, ou bien la progression d’une église vivante et en pleine expansion. Les apôtres ont été souvent persécutés, chassés de ville en ville et même lapidés, mais normalement ils ont pu implanter une église de personnes qui avaient été transformées par la puissance de Dieu qui est l’évangile de Christ (Romains 1:16). Le ministère de Philippe dans une ville de Samarie en est un bon exemple.

« Les foules, d’un commun accord, s’attachaient à ce que disait Philippe, en apprenant et voyant les miracles qu’il faisait. 7 Car des esprits impurs sortaient de beaucoup de démoniaques, en criant d’une voix forte, et beaucoup de paralytiques et de boiteux furent guéris. 8 Et il y eut une grande joie dans cette ville » (Actes 8:6-8).

À quoi les gens s’attachaient-ils ? « À ce que disait Philippe » (8:6). Que disait-il ? Le verset précédent nous le dit : « Philippe, descendu dans une ville de la Samarie, y prêcha le Christ » (Actes 8:5). Quelques versets plus loin nous lisons qu’il « leur annonçait la bonne nouvelle du royaume de Dieu et du nom de Jésus-Christ » (Actes 8:12). Et encore, « (les habitants de) la Samarie avaient reçu la parole de Dieu » (Actes 8:14). Il n’a pas prêché le réveil, mais sa prédication de Christ a amené un réveil. La prédication de Christ a produit le « réveil ».

L’apôtre Pierre n’a pas prêché le réveil chez Corneille. Comme Philippe, Pierre prêchait le Christ :

« Et Jésus nous a commandé de prêcher au peuple et d’attester qu’il a été lui-même désigné par Dieu comme juge des vivants et des morts. 43 Tous les prophètes rendent de lui le témoignage que quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon des péchés. 44 Comme Pierre prononçait encore ces mots, le Saint-Esprit descendit sur tous ceux qui écoutaient la parole » (Actes 10:42-44).

Pierre prêchait que Jésus avait ordonné que nous prêchions que Dieu l’avait désigné comme juge, et que c’est par lui que nous recevons le pardon des péchés. Il n’a pas prêché le réveil ; il a prêché l’évangile de Jésus-Christ, et en prêchant l’évangile, le Saint-Esprit est descendu.

En suivant les pistes de l’apôtre Paul dans le livre des Actes, nous constatons qu’il n’a jamais cessé de prêcher Jésus-Christ. Il résume son message dans 1 Corinthiens 2:2, « Car je n’ai pas jugé bon de savoir autre chose parmi vous, sinon Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié » (1 Corinthiens 2:2).

Encore, Paul n’a pas prêché le réveil. L’évangile n’est pas un message de réveil mais le message de Jésus-Christ. Nous ne cherchons pas le réveil, ni des manifestations, ni des signes, mais Jésus-Christ lui-même. Donc, nous ne prêchons pas le réveil, mais « Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié ».

Paul n’a pas prêché non plus ses expériences, ses guérisons et ses exorcismes. Il est possible et dangereux de prêcher de manière à ce les gens s’attachent à nous et non pas à Christ. Paul avertit les Éphésiens dans les Actes 20:29-30, « Je sais que… du milieu de vous se lèveront des hommes qui prononceront des paroles perverses, pour entraîner les disciples après eux » (Actes 20:29-30). Nous ne devons pas entraîner les disciples après nous, mais après Christ. Paul dit clairement : « Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes ; c’est le Christ-Jésus, le Seigneur, que nous prêchons, et nous nous disons vos serviteurs à cause de Jésus » (2 Corinthiens 4:5).

Dans notre désir de voir un réveil, nous ne devons pas nous tromper de moyens. Il nous serait facile de manipuler les gens. La préparation psychologique n’est pas une préparation spirituelle. Parler incessamment du réveil n’est pas prêcher Christ. La soif d’un réveil n’équivaut pas la soif de Dieu. La demande de signes, dit Jésus, vient d’une « génération mauvaise et adultère » (Matthieu 12:39). Le message de l’évangile n’en est pas un de réveil mais de la croix : « Si quelqu’un veut venir après moi, dit Jésus, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix et qu’il me suive » (Luc 9:23).

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Le chemin du réveil

Dans son étude sur les réveils, la description par Richard M. Riss (aux pages 3 à 6) a provoqué pour moi plusieurs questions. Étant donné qu’il y a des conditions pour expérimenter la bénédiction de Dieu, nous devons nous demander si nous sommes réellement en en route pour un réveil. Considérons les traits de réveils que donne M. Riss et quelques questions qu’ils provoquent :

1. Dans un réveil, les gens développent un enthousiasme intense pour le christianisme. Ils sont si préoccupés des choses de Dieu qu’ils ne désirent pas parler d’autres choses. Il y a un fort sentiment d’amour, de joie, de paix et de la présence de Dieu tel que les gens ne veulent pas quitter les réunions. C’est le ciel sur terre.

  • Question : Sommes-nous préoccupés des choses de Dieu ? « Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses d’en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu » (Colossiens 3:1). Dieu a-t-il réellement la première place dans notre pensée ?

2. Dans un réveil, la prédication, l’enseignement et la musique pénètrent d’une manière extraordinaire les cœurs des auditeurs qui ont bien soif de la Parole de Dieu.

  • Question : Les auditeurs de la prédication de Pierre « eurent le coeur vivement touché » (Actes 2:37). Notre prédication, notre enseignement et le message de notre musique sont-ils tellement saturés de la Parole et de l’Esprit de Dieu qu’ils pénètrent les cœurs des auditeurs ?

3. Un réveil est caractérisé par un accent fort sur la Bible et son enseignement, surtout sur les souffrances, la croix, le sang, la mort et la résurrection de Jésus-Christ.

  • Question : Paul a dit : « Car je n’ai pas jugé bon de savoir autre chose parmi vous, sinon Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié » (1 Corinthiens 2:2). Et encore, « Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes ; c’est le Christ-Jésus, le Seigneur, que nous prêchons, et nous nous disons vos serviteurs à cause de Jésus » (2 Corinthiens 4:5). Prêchons-nous nous-mêmes ou Christ-Jésus ?

4. Un réveil est caractérisé par une forte conviction du péché, conviction de la justice et du jugement à venir (Jean 16:8). Bien des gens sont saisis d’une révélation de la gloire de Dieu, d’un sentiment de leur méchanceté et de leur état désespéré devant Dieu, et d’une crainte bouleversante de Dieu et de son jugement. Ils se rendent compte qu’ils méritent la mort et la rétribution divine, et ils implorent la miséricorde de Dieu.

  • Question : Paul prêchait « sur la justice, la maîtrise de soi et le jugement à venir » de façon que le gouverneur Félix était « saisi de crainte » (Actes 24:25). Prêchons-nous ces thèmes de conséquence éternelle de manière que les gens soient secoués de leur indifférence ?

5. Dans un réveil, des individus sont libérés de l’esclavage du péché, des habitudes et des attitudes mauvaises. Les préjugés sont brisés, les foyers brisés sont guéris et il y a un fort sentiment d’unité entre les croyants.

  • Question : La Bible dit que la grâce « nous enseigne à renoncer à l’impiété, aux désirs de ce monde, et à vivre dans le siècle présent d’une manière sensée, juste et pieuse » (Tite 2:12). « Maintenant, libérés du péché et esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sanctification et pour fin la vie éternelle » (Romains 6:22). Notre prédication produit-elle de tels résultats ?

6. Dans ces circonstances, des multitudes de pécheurs sont convertis tandis que les chrétiens entrent plus profondément dans la plénitude de la foi. Les rétrogrades reviennent au Seigneur. Il y a même des pasteurs qui sont sauvés en reconnaissant qu’ils ne savaient rien de la puissance de Dieu avant de le rencontrer dans ces circonstances.

  • Question : Est-ce notre désir profond de connaître Christ (Philippiens 3:10) ? De progresser toujours dans l’œuvre du Seigneur (1 Corinthiens 15:58) ? Nous efforçons-nous d’ajouter à notre foi et d’affermir notre vocation et notre élection (2 Pierre 1:5-11) ?

7. Quand l’Église est réveillée, il y a une onction puissante de l’Esprit de Dieu et parfois des guérisons et d’autres miracles.

  • Question : Pour l’exercice de notre ministère, dépendons-nous de nos talents, de notre savoir-faire et de notre éducation, c’est-à-dire la chair (Philippiens 3:4) ou de la force que Dieu nous donne (1 Pierre 4:11), cette l’onction précieuse du Saint-Esprit (Éphésiens 6:19) ?

8. Dans un réveil, un esprit de sacrifice est présent. Des gens passent des nuits entières à chercher la face de Dieu et à prier pour ceux qui sont perdus, ce qui donne naissance à des actions missionnaires pour faire des disciples des nations.

  • Question : Sommes-nous prêts à nous dépenser nous-mêmes pour les âmes d’autrui (2 Corinthiens 12:15), à prier, à jeûner et à souffrir pour ceux qui sont sans Dieu, sans Christ et sans espérance dans le monde (Éphésiens 2:12 ; 2 Corinthiens 11:22-30) ? Le faisons-nous ?

Dieu veut bénir et il veut nous réveiller, mais il est temps pour chacun de nous d’obéir à son commandement de nous réveiller nous-mêmes : « C’est pourquoi il est dit : Réveille-toi, toi qui dors, Relève-toi d’entre les morts, Et le Christ resplendira sur toi » (Ephésiens 5:14).

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Le réveil et nos mort-nés

Quand nous considérons le besoin d’un réveil, nous devrons avouer que nous avons donné naissance à pas mal de mort-nés. En cherchant à faciliter la nouvelle naissance, à éviter les douleurs d’enfantement, les larmes et trop de tension sur les nouveaux-nés, nous nous sommes servis de formules qui ont produit des avortons plutôt que des enfants viables. Quand Paul a-t-il jamais conduit des gens dans une prière de repentance ? Le premier verbe de l’évangile est « Repentez-vous ! » (Marc 1:15). Nul pasteur ne peut le faire pour vous. Nul prédicateur ne peut confesser vos péchés à votre place. Vous avez à faire avec Dieu.

En conduisant des gens dans la prière de confession, nous avons court-circuité un processus saint qui doit avoir lieu dans la profondeur du cœur du pécheur pénitent. « Quand [le Saint-Esprit] sera venu, dit Jésus, il convaincra le monde de péché, de justice et de jugement » (Jean 16:8). Bien des gens sont dans l’église parce que l’on leur a promis la joie, la paix, l’amour, une meilleure vie, la résolution de tous leurs problèmes, mais ils n’ont jamais été convaincus de péché. Il ne se voient pas comme pécheurs que dans le sens général que « Nous sommes tous pécheurs », comme en Polynésie française, « Nous sommes tous croyants. » Ils ne se voient pas comme personnellement coupables devant un Dieu saint à qui chacun rendra compte pour des péchés qu’il a commis contre Sa Majesté.

Dans notre présentation de l’évangile, nous ne voulons pas mettre les gens mal à l’aise. Quel contraste avec la prédication de Paul devant le gouverneur Félix : « Mais, comme Paul discourait sur la justice, la maîtrise de soi et le jugement à venir, Félix, saisi de crainte, lui dit : Pour le moment, tu peux t’en aller ; quand j’en trouverai le temps, je te rappellerai » (Actes 24:25). La prédication de l’évangile n’a pas mis Félix à l’aise ; il était saisi de crainte !

On note que le message de Paul s’alignait avec l’œuvre du Saint-Esprit : le Saint-Esprit « convaincra le monde de péché, de justice et de jugement » ; « Paul discourait sur la justice, la maîtrise de soi et le jugement à venir. » C’est cette sorte de prédication qui permet au Saint-Esprit de convaincre les pécheurs de péché et de les conduire à une tristesse selon Dieu. Encore, Paul explique : « En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance (qui mène) au salut et que l’on ne regrette pas, tandis que la tristesse du monde produit la mort » (2 Corinthiens 7:10). C’est la conviction du péché qu’opère le Saint-Esprit qui produit la repentance. Des gens ne savent pas se repentir parce qu’ils n’ont pas été convaincus de péché. Ils n’ont pas été convaincus du péché parce que nous avons laissé à côté cette partie de l’évangile qui exposerait leur besoin de se repentir mais qui produirait en eux la vie éternelle. Ils ont machinalement répété après nous une prière de confession sans se rendre compte de leur culpabilité profonde et personnelle devant Dieu ; ils l’ont fait sans être attristés selon Dieu et sans arriver à « une repentance (qui mène) au salut ».

Dans son livre Les Réveils religieux, le grand évangéliste, Charles G. Finney, nous rappelle que la nouvelle naissance n’est pas produite par des formules magiques :

L’examen de vous-mêmes consiste à diriger vos regards sur votre vie, à considérer vos actions, à vous rappeler le passé pour en connaître le vrai caractère. Prenez vos péchés personnels un à un et considérez-les. Je ne dis pas que vous devez jeter un rapide coup d’œil sur votre vie passée, reconnaître qu’elle est remplie de péchés et demander pardon à Dieu, après une confession générale. Je dis qu’il faut prendre vos péchés un à un. Il ne serait pas mal de prendre une plume et du papier, et de les noter à mesure qu’ils se présentent à votre souvenir. Faites ce compte avec le même soin qu’un commerçant apporte à tenir sur ses livres ; et à mesure qu’un péché se présente à votre mémoire, ajoutez-le à votre liste. Des confessions générales ne serviront jamais à rien ; vos péchées ont été commis un à un ; et autant que vous pourrez les atteindre par le souvenir, vous devez en faire la revue et vous en repentir pareillement un à un (p. 27).

Si nous voulons voir un réveil, nous devons changer nos méthodes faciles et nos formules magiques qui ne font qu’accoucher des mort-nés. Le vrai réveil commencera avec la conversion des « croyants » et la résurrection de nos avortons.

Le réveil tarde, parce que…

Dans son livre Pour quand le réveil ?, Leonard Ravenhill donne des raisons pourquoi le réveil tarde. Voici quelques citations de son livre, du chapitre « Le réveil tarde, parce que… » :

Pourquoi le réveil tarde-t-il ? La réponse est simple, parce que l’évangélisation est devenue une affaire de gros sous…

Le réveil tarde, parce que l’Évangile a été déprécié… De nos jours, les évangélistes sont prêts à faire n’importe quoi, tant que cela pousse quelqu’un à s’approcher de l’autel. Ils demandent avec nonchalance : « Qui a besoin d’aide ? qui veut recevoir plus de puissance ? Qui veut marcher plus près du Seigneur ? » Une telle attitude déshonore le sang de Christ et équivaut à la prostitution, parce qu’elle est basée sur une foi facile sans repentir et sans l’abandon du péché.

Nous devons sanctifier l’autel, car l’autel est un endroit où l’on meurt. Que ceux qui ne veulent pas payer ce prix n’en parlent pas !

Le réveil tarde à cause de l’insouciance. À l’autel, on consacre trop peu de temps aux personnes qui s’approchent pour traiter des affaires éternelles…

Le réveil tarde à cause de la crainte. En tant qu’évangélistes, nous restons bouche cousue devant les fausses religions du notre siècle, comme si nous connaissions plus d’un nom par lequel les hommes puissent être sauvés…

…si, dans le Nouveau Testament, les chrétiens étaient lapidés et enduraient toutes sortes d’ignominies, comment se fait-il, dans la mesure où le péché et les pécheurs n’ont pas changé, que nous, prédicateurs, ne déclenchions plus les foudres de l’enfer ? Pourquoi demeurons-nous si glacialement réguliers, si extraordinairement nuls ? Nous pouvons voir des émeutes sans réveil. Mais, à la lumière de la Bible et de l’histoire de l’Église, où voyons-nous un réveil sans émeutes ?

Le réveil tarde parce que le sentiment d’urgence fait défaut dans la prière… Le facteur essentiel, unique même qui provoque ce retard dans le réveil du Saint-Esprit, c’est que l’on ne souffre plus l’agonie pour gagner des âmes. Nous substituons la propagande à la propagation. Quelle folie ! Le Nouveau Testament ajoute un précieux post-scriptum à l’histoire d’Élie dans Jacques 5.17 qui déclare : « il pria » ! Sans cette mention, forts du récit de l’Ancien Testament dans lequel nous aurions remarqué l’absence de toute allusion à la prière, nous nous serions exclamés : « Élie prophétisa ».

Finalement, le réveil tarde parce que nous usurpons la gloire de Dieu… Rejetons toute accolade charnelle, toutes les flatteries de la chaire [sic] ! N’exaltons plus : « mon programme radio », « mon église », « mes livres » ! Oh, ce défilé écœurant de la chair sur nos estrades : « Nous avons le grand privilège, etc…» …

Et Dieu dans tout cela ? Il n’en retire pas grand-chose ? Pourquoi alors, Dieu n’accomplit-Il pas sa promesse bénie, et pourtant terrible, de nous vomir de sa bouche ? Nous avons échoué. Nous sommes sales. Nous aimons les compliments des hommes. Nous « cherchons notre propre intérêt » (1 Corinthiens 10:24). « O Dieu, sors-nous de cette ornière et de cette fange ! Bénis-nous en nous brisant ! Le jugement doit commencer par nous, les prédicateurs ! »

Qui a besoin d’un réveil ?

Le réveil concerne-t-il d’abord le salut des pécheurs ou l’Église ? Le Pasteur Charles G. Finney, dans son livre Les Réveils religieux, nous rappelle que c’est l’Église qui a besoin d’un réveil :

Un réveil présuppose que l’Église est tombée dans un état de dé­chéance. Le réveil consiste dans l’abandon par l’Église de son relâche­ment, et dans la conversion des pécheurs.

  1. Un réveil implique toujours une conviction de péché de la part de l’Église. Des chrétiens ne peuvent se  réveiller et se mettre immédiatement à servir Dieu, sans que leur cœur ait été profondément sondé par l’Esprit de Dieu. Les racines du péché doivent être détruites. Dans un vrai réveil, les chrétiens éprouvent toujours une conviction de péché ; ils voient leurs péchés d’une manière si vive qu’il leur paraît impossible d’espérer être jamais accueillis par Dieu. Les choses ne vont pas toujours jusque-là, mais un véritable réveil présente toujours de profondes convictions de péché, et souvent des cas de désespoir.
  2. Les chrétiens déchus seront amenés à la repentance. Un réveil n’est autre chose qu’un retour à l’obéissance envers Dieu. Il en est comme d’un pécheur qui se convertit ; le premier pas est une vraie repen­tance, un brisement de cœur qui nous jette dans la poussière devant Dieu, avec une profonde humilité et l’abandon du péché.
  3. La foi des chrétiens sera renouvelée. Pendant qu’ils sont dans leur état de déchéance, ils sont aveu lés sur la véritable condition des pécheurs. Leur cœur est dur comme le marbre. Les vérités de la Bible leur paraissent un songe. Ils admettent que tout cela est vrai ; leur conscience et leur jugement y donnent leur assentiment, mais leur foi ne voit pas les réalités saintes saillir en un hardi relief, ni les brûlantes réalités de l’éternité. Mais quand ils entrent dans un réveil ils ne voient plus « les hommes marcher comme des arbres » ; toutes choses leur apparaissent dans cette vive lumière qui renouvelle l’amour de Dieu dans leur cœur. Ceci les portera à travailler avec zèle pour amener d’autres âmes à Dieu. Ils s’affligent de ce que les hommes n’aiment pas Dieu, alors qu’ils L’aiment tellement. Ils insistent avec tendresse auprès de ceux qui les entourent pour les persuader de donner leur cœur à Dieu. C’est ainsi que leur amour pour les hommes se ranime. Ils sont remplis d’un amour ardent pour les âmes. Ils soupirent après le salut du monde entier. Ils sont en agonie pour tels ou tels individus, amis, parents, ennemis, qu’ils voudraient voir sauvés. Non seulement ils les pressent de donner leur cœur à Dieu, mais ils les portent à Dieu dans les bras de la foi, et, avec grands cris et larmes, ils supplient Dieu d’avoir pitié d’eux et de sauver leur âme des flammes éternelles.
  4. Un réveil brise le pouvoir du monde et du péché sur les chré­tiens. II les transporte sur un terrain si favorable qu’ils prennent un nouvel élan vers le ciel ; ils ont de nouveaux avant-goûts du ciel et de nouveaux désirs d’union avec Dieu ; le charme du monde est ainsi brisé, et le pouvoir du péché est vaincu.
  5. Lorsque les Églises seront ainsi réveillées et réformées, la réforme et le salut des pécheurs s’ensuivront. Leur cœur sera brisé et changé. Souvent les libertins les plus éhontés se rencontrent parmi les sauvés. Femmes de mauvaise vie, ivrognes et impies, toutes sortes d’individus dépravés se réveillent et se convertissent. Les êtres les plus dégradés sont touchés et ramenés au bien, et deviennent des exemples attrayants de la beauté et de la sainteté.

C’était à l’Église que l’apôtre Paul a adressé cette parole : « D’autant que vous savez en quel temps nous sommes : c’est l’heure de vous réveiller enfin du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru » (Romains 13:11 SER).

Quand on doit s’attendre à un réveil.

Le bruit court en Polynésie française depuis un certain temps concernant un réveil qui devrait avoir lieu cette année. Dans son Les réveils religieux par Charles G. Finneylivre classique Les Réveils religieux, l’évangéliste américain Charles G. Finney donne un discours au sujet de « Quand on doit s’attendre à un réveil ». Il traite de ce sujet sous trois rubriques. D’abord, il parle de quand nous devons sentir le besoin d’un réveil. Malheureusement, chacun de ses sept points nous touche. Ensuite, il souligne l’importance d’un réveil dans de telles circonstances. Finalement, il parle de quand on peut attendre un réveil. En vue des conditions qu’il donne, il n’est pas certain que nous soyons au seuil d’un réveil. Le besoin est là et la promesse est toujours là :

Si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s’humilie, prie et recherche ma face, s’il revient de ses mauvaises voies, moi, je l’écouterai des cieux, je lui pardonnerai son péché et je guérirai son pays. (2 Chroniques 7:14 SER)

Voici quelques extraits du discours de Finney qu’il traite en considérablement plus de détail et qui pourraient nous aider à trouver le bon chemin :

1.  Quand on doit sentir le besoin d’un réveil religieux.

  1. S’il y a manque d’amour fraternel et de confiance chrétienne parmi ceux qui professent être chrétiens, on doit sentir le besoin d’un réveil religieux.
  2. Il y a grand besoin d’un réveil religieux quand il y a des dissensions, des jalousies et des médisances au milieu de ceux qui professent être chrétiens. De telles choses montrent que les chrétiens sont éloignés de Dieu ; c’est le temps de penser sérieusement à un réveil.
  3. Il y a besoin d’un réveil quand l’esprit de mondanité s’est glissé dans l’Église. Si vous voyez les chrétiens se conformer au monde dans leurs vêtements, dans leur ameublement, dans leurs plaisirs ; si vous les voyez s’adonner à des amusements frivoles, lire des romans et d’autres livres que le monde recherche, il est manifeste que l’Église a rétrogradé et qu’elle est dans un état de déchéance.
  4. Quand des membres de l’Église sont tombés dans des péchés scandaleux, c’est le temps de s’éveiller et de crier à Dieu pour obtenir un réveil.
  5. On doit sentir le besoin d’un réveil, quand il y a dans l’Église un esprit de controverse. L’esprit de piété n’est pas un esprit de controverse.
  6. Il est temps de rechercher un réveil quand les méchants triomphent et se moquent de l’Église.
  7. Il est temps pour les chrétiens de s’émouvoir quand les pécheurs restent dans l’indifférence et la folie.

2.  L’importance d’un réveil dans de telles circonstances.

  1. Un réveil est la seule chose qui puisse enlever la honte qui pèse sur l’Église, et replacer la religion à la hauteur où elle doit être dans l’estime du public.
  2. Un réveil est la seule chose qui puisse rétablir l’amour et la confiance entre les membres de l’Église, et rien d’autre ne doit pouvoir les rétablir.
  3. Un réveil est indispensable pour détourner de l’Église les jugements de Dieu… Nous affirmons que les chrétiens qui ne se réveillent pas sont plus à blâmer que les pécheurs qui ne se convertissent pas, et que, s’ils ne sont pas réveillés, ils peuvent compter que Dieu les visitera de Ses verges.
  4. Il n’y a qu’un réveil qui puisse préserver une Église d’être anéantie. Une Église qui décline ne peut continuer d’exister sans un réveil. Si elle reçoit de nouveaux membres, ils seront pour la plupart dénués de piété.
  5. Seul un réveil empêchera les moyens de grâce de faire du mal aux impies. Sans réveil, les méchants s’endurciront de plus en plus en entendant prêcher l’Évangile et ils auront pour partage une damnation plus horrible que s’ils n’en avaient jamais rien connu.
  6. Un réveil est le seul moyen par lequel une Église puisse être sanctifiée, croître dans la grâce et être préparée pour le ciel.

3.  Quand on peut attendre un réveil.

  1. On peut attendre un réveil quand la Providence de Dieu en donne les indices, et ces indices sont quelquefois si clairs qu’ils tiennent lieu d’une révélation de Sa volonté.
  2. On peut attendre un réveil quand la dépravation des méchants humilie et afflige les chrétiens… la conduite des méchants pousse les chrétiens à la prière ; elle les brise, elle les remplit de tristesse et de compassion, à tel point qu’ils peuvent pleurer jour et nuit, et qu’au lieu de leur faire des reproches, ils intercèdent pour eux avec instance auprès du Seigneur.
  3. On peut attendre un réveil quand les chrétiens ont un esprit de prière en faveur d’un réveil, parce que leur cœur n’est occupé que de cela.
  4. On peut attendre un réveil, quand l’attention des pasteurs est tout particulièrement dirigée sur ce sujet, et quand leurs prédications et leurs efforts ont pour but principal la conversion des pécheurs.
  5. On peut attendre un réveil quand les chrétiens commencent à confesser leurs péchés les uns aux autres. En temps ordinaire, ils ne remplissent ce devoir que d’une manière vague, comme s’ils n’étaient qu’à moitié convaincus.
  6. On peut attendre un réveil quand les chrétiens sont disposés à faire les sacrifices nécessaires pour le développer. Ils doivent sacrifier volontairement pour cela leurs sentiments particuliers, leurs affaires et leurs temps. Les pasteurs doivent dépenser joyeusement leurs forces, et ne faire cas ni de leur santé, ne de leur vie. Ils ne doivent pas craindre d’offenser les non convertis par une prédication claire et fidèle, et même de s’attirer le blâme de plusieurs membres de l’Église, peu enclins à se joindre à l’œuvre.
  7. On peut attendre un réveil quand pasteur et troupeau s’accordent pour demander à Dieu qu’Il l’opère par les instruments qu’Il lui plaira d’employer.
  8. À strictement parler, je devrais dire que lorsque les indices ci-dessus mentionnés sont là, le réveil, dans une certaine mesure, est déjà là aussi.

La parole d’Osée nous convient :

Et vous, semez pour la justice, Moissonnez dans la loyauté, Défrichez-vous un champ nouveau ! Il est temps de chercher l’Éternel, Jusqu’à ce qu’il vienne Et répande pour vous la justice. (Osée 10:12 SER)