L’évangélisation qui transforme une ville

To Transform a City

Tim Keller, pasteur de Redeemer Presbyterian Church de Manhattan, New York, a récemment parlé à un groupe de pasteurs concernant le défi de toucher une ville pour Christ. Je résume quelques pensées de l’article “To Transform a City” qui se trouve dans la revue Leadership.

Il faut un mouvement pour atteindre une ville pour Christ.

Il faut plus que quelques églises efficaces avec un éclat d’énergie de réveil et de nouveaux convertis. Dans presque toutes les villes du monde, il se trouve des églises qui grandissent. Dieu œuvre et des gens viennent à Christ. Pourtant, c’est une autre question de demander si la ville est atteinte pour Dieu.

Souvent la croissance d’une église se fait par un transfert de membres. Une église passe par un temps difficile, un temps de division. Certains chrétiens mûrs trouvent qu’il n’est pas possible d’inviter leurs amis à l’église parce que l’ambiance n’est pas saine. Ils transfèrent leur appartenance à une église grandissante qui est en bonne santé. C’est une bonne décision mais cela n’indique pas que la ville soit atteinte pour Dieu.

Pour atteindre une ville pour Christ, il faut un mouvement aussi large que la ville qui fait en sorte que le nombre de chrétiens dans la ville augmente plus rapidement que la population : un pourcentage grandissant de la population (1) trouve le salut en Jésus-Christ et (2) fait partie des églises bibliques. Ces croyants finiront par produire un impact sur la vie de la ville. Voilà un mouvement évangélique qui touche une ville.

Un tel mouvement est organique. Son énergie n’est pas limitée à une église ou à un dénomination. Il n’a pas de leader qui le dirige. C’est un mouvement du Saint-Esprit qui transcende les barrières de dénomination, fait grandir le corps de Christ, et fait un impact pour Christ dans la ville entière.

1.  Le noyau du mouvement : biblique et contextuel

Keller voit trois couches essentielles à cette sorte d’influence.

image

Au noyau du mouvement, cette influence est biblique et contextuelle. L’influence est biblique. Par exemple, selon l’Épître de Paul aux Romains, l’évangile évite les pièges du moralisme légaliste et du relativisme licencieux. Et les païens et les juifs ont loupé l’évangile.

Cette influence est aussi contextuelle. C’est-à-dire qu’elle se rapporte à son contexte culturel. L’église doit éviter deux extrêmes : elle doit éviter l’isolationnisme, cette tendance de se renfermer dans la coquille de sa propre culture ecclésiastique. En entrant dans certaines églises en Europe, nous avions l’impression de retourner dans le temps quelques décennies. Il n’était pas étonnant que ces églises avaient peu d’impact sur leur ville.

D’autre part, l’église vraie se distingue du monde. Si elle n’est qu’un reflet de la culture, elle cesse d’offrir aux gens une option à la culture dominante. Une église, qui fait partie d’un mouvement qui touche une ville, est à la fois biblique et contextuelle.

2. Une multiplication d’églises bibliques et diverses

Cette influence embrasse la multiplication d’églises qui sont à la fois bibliques et diverses. Des églises bibliques, qui prêchent l’évangile, qu’elles soient baptistes, méthodistes, pentecôtistes ou presbytériennes (et j’en passe), attireront des non chrétiens différents. Nous sommes premièrement chrétiens. Je ne prône pas la coopération œcuménique avec des églises non bibliques. Pourtant, on ne peut pas toucher une ville si le corps de Christ est si divisé que les dénominations bibliques refusent de travailler ensemble pour l’avancement du royaume de Dieu.

3. Un écosystème de ministères

Cette influence inclut un écosystème de ministères

  • La prière les uns pour les autres à l’échelle de la ville.
  • L’évangélisation bien ciblée pour les jeunes, les étudiants, les hommes d’affaire, les artistes et les gens d’autres religions.
  • La justice et la miséricorde vis-à-vis par exemple les pauvres pour démontrer l’impact de l’évangile.
  • Des rencontres et des discussions par groupes professionnels pour comprendre les implications de l’évangile pour le travail et pour les mettre en pratique.
  • Des institutions qui soutiennent la vie de famille au cœur de la ville.
  • Des institutions pour la formation théologique. Nous avons besoin de former d’une manière adéquate, rapide, et efficace des gens pour le ministère chrétien.
  • Un réseau de ministères et de leaders d’églises qui coopèrent pour le bien de l’œuvre de Dieu

La culture d’une ville commence à être transformée quand le nombre de chrétiens qui sont véritablement transformés par l’évangile atteint 10 à 20 pourcent. La culture entière d’une ville peut être changée par l’impact des chrétiens. Voilà le but.

Il faut un mouvement pour atteindre une ville. C’est plus que de planter une église. C’est plus que de voir une dénomination grandir. Que le Seigneur nous aide à effectuer un tel changement dans nos villes.

L’évangélisation qui transforme une ville

To Transform a City

Tim Keller, pasteur de Redeemer Presbyterian Church de Manhattan, New York, a récemment parlé à un groupe de pasteurs concernant le défi de toucher une ville pour Christ. Je résume quelques pensées de l’article “To Transform a City” qui se trouve dans la revue Leadership.

Il faut un mouvement pour atteindre une ville pour Christ.

Il faut plus que quelques églises efficaces avec un éclat d’énergie de réveil et de nouveaux convertis. Dans presque toutes les villes du monde, il se trouve des églises qui grandissent. Dieu œuvre et des gens viennent à Christ. Pourtant, c’est une autre question de demander si la ville est atteinte pour Dieu.

Souvent la croissance d’une église se fait par un transfert de membres. Une église passe par un temps difficile, un temps de division. Certains chrétiens mûrs trouvent qu’il n’est pas possible d’inviter leurs amis à l’église parce que l’ambiance n’est pas saine. Ils transfèrent leur appartenance à une église grandissante qui est en bonne santé. C’est une bonne décision mais cela n’indique pas que la ville soit atteinte pour Dieu.

Pour atteindre une ville pour Christ, il faut un mouvement aussi large que la ville qui fait en sorte que le nombre de chrétiens dans la ville augmente plus rapidement que la population : un pourcentage grandissant de la population (1) trouve le salut en Jésus-Christ et (2) fait partie des églises bibliques. Ces croyants finiront par produire un impact sur la vie de la ville. Voilà un mouvement évangélique qui touche une ville.

Un tel mouvement est organique. Son énergie n’est pas limitée à une église ou à un dénomination. Il n’a pas de leader qui le dirige. C’est un mouvement du Saint-Esprit qui transcende les barrières de dénomination, fait grandir le corps de Christ, et fait un impact pour Christ dans la ville entière.

1.  Le noyau du mouvement : biblique et contextuel

Keller voit trois couches essentielles à cette sorte d’influence.

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Au noyau du mouvement, cette influence est biblique et contextuelle. L’influence est biblique. Par exemple, selon l’Épître de Paul aux Romains, l’évangile évite les pièges du moralisme légaliste et du relativisme licencieux. Et les païens et les juifs ont loupé l’évangile.

Cette influence est aussi contextuelle. C’est-à-dire qu’elle se rapporte à son contexte culturel. L’église doit éviter deux extrêmes : elle doit éviter l’isolationnisme, cette tendance de se renfermer dans la coquille de sa propre culture ecclésiastique. En entrant dans certaines églises en Europe, nous avions l’impression de retourner dans le temps quelques décennies. Il n’était pas étonnant que ces églises avaient peu d’impact sur leur ville.

D’autre part, l’église vraie se distingue du monde. Si elle n’est qu’un reflet de la culture, elle cesse d’offrir aux gens une option à la culture dominante. Une église, qui fait partie d’un mouvement qui touche une ville, est à la fois biblique et contextuelle.

2. Une multiplication d’églises bibliques et diverses

Cette influence embrasse la multiplication d’églises qui sont à la fois bibliques et diverses. Des églises bibliques, qui prêchent l’évangile, qu’elles soient baptistes, méthodistes, pentecôtistes ou presbytériennes (et j’en passe), attireront des non chrétiens différents. Nous sommes premièrement chrétiens. Je ne prône pas la coopération œcuménique avec des églises non bibliques. Pourtant, on ne peut pas toucher une ville si le corps de Christ est si divisé que les dénominations bibliques refusent de travailler ensemble pour l’avancement du royaume de Dieu.

3. Un écosystème de ministères

Cette influence inclut un écosystème de ministères

  • La prière les uns pour les autres à l’échelle de la ville.
  • L’évangélisation bien ciblée pour les jeunes, les étudiants, les hommes d’affaire, les artistes et les gens d’autres religions.
  • La justice et la miséricorde vis-à-vis par exemple les pauvres pour démontrer l’impact de l’évangile.
  • Des rencontres et des discussions par groupes professionnels pour comprendre les implications de l’évangile pour le travail et pour les mettre en pratique.
  • Des institutions qui soutiennent la vie de famille au cœur de la ville.
  • Des institutions pour la formation théologique. Nous avons besoin de former d’une manière adéquate, rapide, et efficace des gens pour le ministère chrétien.
  • Un réseau de ministères et de leaders d’églises qui coopèrent pour le bien de l’œuvre de Dieu

La culture d’une ville commence à être transformée quand le nombre de chrétiens qui sont véritablement transformés par l’évangile atteint 10 à 20 pourcent. La culture entière d’une ville peut être changée par l’impact des chrétiens. Voilà le but.

Il faut un mouvement pour atteindre une ville. C’est plus que de planter une église. C’est plus que de voir une dénomination grandir. Que le Seigneur nous aide à effectuer un tel changement dans nos villes.

Sonne-t-il minuit pour la chrétienté ?

Express coverVoici la suite de l’article « Minuite chrétien« .

Dans un numéro spécial de L’Express consacré “à la grande histoire de la chrétienté” (no 3103-3104 du 22 décembre 2010 au 4 janvier 2011), M. Christophe Barbier, directeur de la rédaction de L’Express, intitule son éditorial “Minuit chrétien”. Le terme minuit, me semble-t-il, signifie soit une période ténébreuse, difficile, pour la chrétienté, soit sa dernière heure.

La persécution de l’Eglise, dont il écrit, n’est rien de nouveau. Même si la chrétienté s’est réjouie d’une période de libre expansion dans l’Ouest en devenant le “socle de notre civilisation”, son histoire est tachée du sang de ses martyrs en commençant avec Étienne, sinon Jésus-Christ lui-même. La plupart de l’histoire de l’Église démontre un progrès en face de l’opposition qu’avait prédite le Maître de l’Église :

Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom; mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé (Matthieu 10:22).

Alors on vous livrera aux tourments, et l’on vous fera mourir; et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom (Matthieu 24:9).

Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous (Jean 15:18).

L’histoire de l’Église donne ample preuves que ses prophéties ont été accomplies et s’accomplissent toujours.

Pourtant, persécution est loin d’être synonyme avec disparition. Comme dit Mark Twain, les rumeurs de sa disparition ont été bien exagérées. Tertullien (c. 160 à c. 220 ap. J.-C.) dit que le sang des martyrs était la semence de l’Église.

Le déplacement global (“global shift”) de la chrétienté

JenkinsEn parlant du déclin de la chrétienté dans l’Ouest, les média semblent ignorer trop souvent ce que Philip Jenkins, professeur d’histoire et d’études religieuses à Penn State University, décrit comme “la création de la nouvelle chrétienté” (The Next Christendom: The Coming of Global Christianity, Oxford University Press, 2002, p. 4). Il s’agit du “déplacement” de la chrétienté vers le “Sud”, hémisphère austral.

“Bientôt”, prédit Jenkins, “les deux centres principaux de la chrétienté seront l’Afrique et l’Amérique latine” (p. 12). La croissance de l’église en Afrique est frappante. Nous avons constaté pendant notre décennie de service en Afrique que le nombre de nos assemblées doublait tous les cinq ans. Quand nous avons quitté l’Afrique en 1992, il y avait 200 Assemblées de Dieu au Togo. Quatorze an plus tard, quand j’ai vu le pasteur Jakouti Mitré, président des Assemblées de Dieu au Togo, il m’a dit qu’il y avait 1.200 assemblées dans le pays. Jenkins constate que le nombre de chrétiens en Afrique a augmenté d’une manière stupéfiante de 10 millions en 1900 à 360 millions en 2000 (p. 4). On estime que globalement le nombre de croyants pentecôtistes dépassera un milliard avant 2050. Il y aura autant de pentecôtistes que d’hindous, deux fois plus de pentecôtistes que de bouddhistes, et plus de catholiques que de pentecôtistes (p. 8). Il y aura trois chrétiens pour tous les deux musulmans. Quelque 34 pourcent du monde s’appellera chrétien (p. 5).


Comment expliquer ce phénomène
historique et géographique ?
Dieu va là où l’on l’accueille.
–Philip Yancey


Sonne-t-il minuit pour l’église ?

Il ne serait pas facile de convaincre une église à Séoul ou à Nairobi que le christianisme meurt, quand le souci principal est de construire un complexe d’adoration qui puisse accueillir les 10.000 ou 20.000 membres qu’ils ont récemment gagnés (p. 9).

Le déclin de l’église dans certains pays de l’Ouest nous donne de la peine, surtout pour la gloire de Dieu et les âmes qui seront perdues. Pourtant, je ne crois pas que l’œuvre de Dieu soit terminée dans ces pays. Quoi qu’il en soit, que l’Église de Jésus-Christ soit méprisée ou persécutée, le Seigneur de l’Église la bâtira “et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle” (Matthieu 16:18).

Comment va l’église dans votre pays?

Voir aussi « Minuit chrétien ? »

Formation et croissance de l’Église en Côte d’Ivoire

 Carte de l'Afrique occidentale générée par Google

C’est toujours une joie de recevoir des nouvelles d’anciens étudiants. Ça fait presque 22 ans que nous avons quitté la Côte d’Ivoire, et comment les choses ont changé ! En 1985 j’ai acheté mon premier ordinateur lorsque j’étais enseignant à l’Institut théologique et pastoral à Daloa, Côte d’Ivoire. Aujourd’hui mes anciens étudiants ont des téléphones mobiles et surfent l’Internet ! Mais cela n’est pas le changement le plus important.

Un ancien étudiant m’a écrit récemment. Il est pasteur depuis 1998 d’une église qui est responsable de six autres lieux de culte qui sont dirigés par huit pasteurs. Il enseigne dans plusieurs de nos écoles bibliques en Côte d’Ivoire et ailleurs. Il m’a aussi mis à jour concernant un autre ancien étudiant que j’ai rencontré la première fois dans son petit village en Côte d’Ivoire et qui n’avait jamais vu un bâtiment à étage avant de venir à l’Institut théologique et pastoral de Daloa où nous avons enseigné pendant trois ans : ce dernier sert maintenant comme missionnaire dans un autre pays en Afrique ! Que c’est merveilleux ce que le Seigneur fait à travers sa vie !

Voici un paragraphe du mail qui décrit ce que fait le Seigneur dans ce pays de l’Afrique occidentale :

L’oeuvre connaît une croissance en Côte d’Ivoire sous l’assistance du Saint-Esprit. Le nombre de fidèles continue d’augmenter (la ville de Daloa compte aujourd’hui 8 lieux de culte [il n’y avait qu’une seule assemblée de Dieu en 1986] avec une église dans le campus de l’institut), le nombre de serviteurs de Dieu est de 800 si nous ajoutons les 196 en formation dans nos Instituts. Nous rendons grâce à DIEU pour son soutien à l’église. Même la situation de crise que le pays a traversé n’a pas trop affecté cette croissance.

Cet ancien étudiant devenu pasteur met l’accent sur l’assistance du Saint-Esprit et sur le soutien de Dieu. En même temps, il démontre que la croissance de l’église est proportionnelle à la formation de serviteurs. Les Assemblées de Dieu de la Côte d’Ivoire continuent à mettre un accent important sur la formation de pasteurs et l’église expérimente la croissance qui en résulte. Malgré les temps difficiles, Christ bâtit son Église.

Priez pour l’église en Côte d’Ivoire, pour les serviteurs nombreux, pour les étudiants en formation et pour ceux qui se reconnaîtront dans ces lignes.