Quand un enfant meurt…

©2007, J. Gary Ellison

Une étude biblique

Présentée à la pastorale des Assemblées de Dieu de Polynésie française le 6 juin 2001

mortIl n’est pas étonnant que nos parents nous précèdent en « s’en allant par le chemin de toute la terre ». Nous savons tous que tôt ou tard, il nous incombera probablement d’enterrer nos parents. Par contre, si l’expérience de la vie nous prépare en quelque sorte pour cette « éventualité certaine », nous ne nous attendons pas à ce que les petits que nous avons mis au monde nous devancent sur ce trajet à leur demeure éternelle. Cette tragédie est si pénible pour les parents d’enfants disparus que la plupart de leurs mariages se terminent avant la fin de cinq ans de la disparition de l’enfant.[1]

Avons-nous un message d’espérance ?

Quel message d’espérance l’église peut-elle porter aux parents qui vivent ce drame ? Les nouveaux chrétiens de Thessalonique vivaient dans l’attente du retour de Jésus-Christ, une espérance qui animait leur existence. Paul peut parler de « la fermeté de votre espérance en notre Seigneur Jésus-Christ » (1 Thessaloniciens 1:3). Ils avaient embrassé l’Évangile qui avait été prêche « en paroles » mais aussi « avec puissance, avec l’Esprit saint et une pleine certitude » (1:5). Ils ont démontré la sincérité de leur foi en imitant leurs évangélistes ainsi que le Seigneur, en « recevant la parole au milieu de beaucoup de tribulations, avec la joie de l’Esprit Saint » et en devenant un modèle pour tous les croyants en Macédoine et en Achaïe (1:6-7). La preuve de leur foi se manifestait dans une vraie conversion des idoles au Dieu vivant et vrai. Désormais les Thessaloniciens attendaient « des cieux son Fils qu’il a ressuscité d’entre les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère à venir » (1:9-10).

Il est clair que Paul avait beaucoup enseigné concernant le retour de Christ durant les quelques semaines qu’il avait passées à Thessalonique. Nous pouvons nous demander si nous vivons dans la même attente aujourd’hui. Mais après le départ de Paul, quelques nouveaux convertis sont morts, ce qui a beaucoup inquiété les Thessaloniciens. Ces chrétiens disparus vivaient eux aussi dans l’attente du retour de Christ, mais ils n’étaient plus là pour participer au jour du Seigneur ! Quelle tragédie ! Le problème en était un d’ignorance : les Thessaloniciens ne savaient pas que les morts en Christ ressusciteront en premier lieu (4:13, 16). Donc, Paul complète leur compréhension de ces questions eschatologiques « afin que vous ne vous attristiez pas comme les autres qui n’ont pas d’espérance » (4:13). Il leur a donné une parole par laquelle ils pouvaient se consoler les uns les autres (4:18).

L’église a-t-elle une parole d’espérance pour les parents qui perdent un enfant ? Précisément, quel est l’état spirituel de l’enfant ? Est-ce que Dieu voit l’enfant comme dans un état d’innocence ou taché du péché originel ? L’enfant entre-t-il dans la présence de Dieu ou est-il éternellement condamné en enfer ? Comment devrions-nous répondre à nos frères et à nos sœurs qui perdent un enfant ?

Le problème du péché originel

Le problème est lié à la doctrine biblique du péché originel.[2] Nous sommes tous comptés coupables à cause du péché d’Adam. Paul explique les effets de ce péché originel : « C’est pourquoi, de même que par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort a passé sur tous les hommes, parce que tous ont péché » (Romains 5:12). Quand Paul dit que « tous ont péché », il veut dire que Dieu considère que nous avons tous péché quand Adam a désobéi. Il donne preuve de cette culpabilité héritée par le fait que du temps d’Adam jusqu’au temps de Moïse tous les hommes sont morts, même ceux qui n’ont pas péché de la même manière qu’Adam, c’est-à-dire en désobéissant à une loi de Dieu :

Car, jusqu’à (la promulgation de) la loi, le péché était dans le monde ; mais le péché n’est pas mis en compte, quand il n’y a pas de loi. 14 Cependant la mort a régné depuis Adam jusqu’à Moïse, même sur ceux qui n’avaient pas péché par une transgression semblable à celle d’Adam, lequel est la figure de celui qui devait venir (Romains 5:13-14).

Ce principe est souligné quelques versets plus tard (Romains 5:18-19) :

Ainsi donc, comme par une seule faute la condamnation s’étend à tous les hommes, de même par un seul acte de justice, la justification qui donne la vie s’étend à tous les hommes. 19 En effet, comme par la désobéissance d’un seul homme, beaucoup ont été rendus pécheurs, de même par l’obéissance d’un seul, beaucoup seront rendus justes.

Encore Paul déclare que quand Christ est mort pour nous, bien que nous n’existions pas encore, Dieu nous a déjà considérés comme pécheurs :« lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (Romains 5:8). 

L’implication de ce péché originel que nous avons hérité d’Adam est que nous ne devenons pas pécheurs en conséquence de nos propres péchés ; nous sommes nés pécheurs et nous péchons parce que c’est notre nature de pécher. Donc, tout enfant qui naît n’est pas innocent devant Dieu ; il porte déjà la nature pécheresse et la culpabilité de son père Adam.

Cet enseignement de Paul s’accorde avec d’autres passages de la Bible. Daviddit : « Voici : je suis né dans la faute, Et ma mère m’a conçu dans le péché » (Psaume 51:5). Quelques-uns ont pensé à tort qu’il faisait allusion au péché de sa mère ; le contexte démontre qu’il n’en est pas ainsi : David confesse son propre péché dans cette section : « O Dieu ! fais-moi grâce selon ta bienveillance… efface mes crimes ; Lave-moi complètement de ma faute, Et purifie-moi de mon péché. Car je reconnais mes crimes, Et mon péché est constamment devant moi. J’ai péché contre toi » (Psaume 51:1-4). Cela nous aide à comprendre son accent en disant « Voici : Je suis né dans la faute, Et ma mère m’a conçu dans le péché » (Psaume 51:5). Encore, cette vérité se trouve dans Psaume 58:3, « Les méchants sont pervertis dès le sein maternel, Les menteurs s’égarent au sortir du ventre (de leur mère) ». Paul peut dire qu’avant de devenir chrétiens, « nous étions par nature des enfants de colère comme les autres » (Éphésiens 2:3).

Ésaü et Jacob manifestaient cette nature pécheresse innée dans le ventre de leur mère : « Les enfants se heurtaient dans son sein » (Genèse 25:22). Quand ils sont nés, la main du deuxième à sortir « tenait le talon d’Ésaü ; et on lui donna le nom de Jacob » (25:26). Le nouveau-né Jacob, celui « qui supplante », exprimait déjà sa nature de pécheur.

Les Juifs croyaient que c’était possible pour une personne de péché dans le sein maternel. Les disciples, en voyant l’aveugle-né, ont demandé à Jésus : « Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » (Jean 9:2). Même si Jésus a dit que cet homme n’avait pas péché, l’idée qu’il était possible de pécher avant la naissance était courante parmi les Juifs du premier siècle et n’était pas forcément exclu dans tous les cas par la réponse de Jésus. Notre idiome « innocent comme l’enfant qui vient de naître » n’est simplement pas biblique. Selon la Bible, le nouveau-né n’est pas innocent ; il est coupable au moins parce qu’il a péché en Adam. Il a besoin d’être sauvé.

La recherche d’une solution

L’église a été sensible au problème posé par la doctrine du péché originel. Que pouvons-nous dire à des parents qui ont perdu un bébé ? Devons-nous dire que le bébé est mort dans son péché, qu’il n’y a pas d’espérance, que leur bébé souffrira éternellement en enfer à cause du péché originel ? Les conséquences d’un tel enseignement pourraient être graves : les parents se culpabiliseraient d’avoir mis un enfant au monde et ils se fâcheraient contre un tel Dieu.

Le baptême des enfants

Dès le commencement du troisième siècle ap. J.-C. (vers l’année 200), l’église a commencé à baptiser les enfants (nous n’avons pas de preuves bibliques ou historiques que le baptême des enfants était pratiqué avec ce moment). Tertullien s’est opposé à ce qu’il a vu comme une tendance vers le baptême des enfants (parce qu’il croyait que les péchés commis par un baptisé étaient presque impardonnables ; donc, il valait mieux attendre !). L’impulsion pour le baptême des enfants venait de l’idée qu’il pouvait remettre non seulement les péchés spécifiques mais aussi le péché originel. Donc, les parents voulaient faire baptiser leurs bébés pour les laver du péché originel et assurer leur salut. Selon la doctrine catholique, le rite du baptême transmet le don de la régénération de manière que « les enfants baptisés qui meurent avant de commettre du péché sont sans doute sauvés ». Cette approche sacramentelle soutient qu’un rite est efficace en soi, que le communiant ait de la foi ou non. Des églises protestantes (luthériennes, réformées, presbytériennes, méthodistes, congrégationalistes) pratiquent le baptême des enfants sur la base que c’est une présentation de l’enfant et une déclaration de la disponibilité universelle du salut accompli par Christ, et que l’adhésion à part entière à l’église est accordée plus tard en réponse à sa profession de foi.[3] T.C. Hammond explique dans son livre Frères, je ne veux pas que vous ignoriez…un résumé de doctrine chrétienne :

La plupart des églises réformées considèrent le baptême comme un sacrement qui peut être administré aux nouveau-nés. Toutefois, cela ne supprime pas la nécessité de la foi pour les parents et pour l’enfant lorsqu’il aura atteint l’âge de raison.[4]

La force de cette approche s’est manifestée l’année passée dans notre église quand un couple catholique non pratiquant a accepté l’invitation d’un frère à venir à notre église. La femme avait accouché un enfant pendant leur séjour en Polynésie. Sachant qu’ils allaient repartir en France, ils ont décidé qu’il leur fallait faire baptiser leur petit avant de monter à bord de l’avion au cas où un malheur leur arriverait. Quand notre frère a expliqué que nous ne baptisons pas les enfants, mais que nous les présentons au Seigneur comme la Bible nous enseigne, le couple a conclu : « Peut-être que cela marcherait » ! Ce couple est venu, a été sauvé et fait partie maintenant de l’église.

Il n’est pas nécessaire dans cette présentation d’entrer dans une discussion détaillée de pourquoi nous ne pratiquons pas le baptême d’enfants. En bref, dans le Nouveau Testament, tous les candidats pour le baptême avaient cru (Actes 2:41 ; 8:12 ; 10:44, 47) et se sont identifiés avec Christ (Galates 3:27 ; Romains 6:3-4 ; Colossiens 2:12). Même quand toute une maisonnée a été baptisée, il s’agissait de croyants, pas des enfants (1 Corinthiens 1:16 et 16:15 ; Actes 16:32-34 ; 18:8).[5] Beasley-Murray résume dans son œuvreBaptism in the New Testament : « Luc, en écrivant ces récits, n’a pas en vue les enfants membres des familles. Son langage ne peut pas être forcé à étendre jusqu’à eux. Il a en vue les croyants ordinaires et se sert d’un langage qui ne s’applique qu’à eux. L’abus de son langage conduit à une dégradation de l’Écriture ».[6]

L’âge de raison

Une autre approche est de dire que si l’enfant meurt avant d’atteindre l’âge de raison (qui serait différent pour chaque enfant), « même comme Jésus a béni les petits enfants en les embrassant…, il leur appliquera son œuvre salvatrice et les recevra au ciel ». La « Westminster Confession » déclare : « Les enfants des élus, mourant en enfance, sont régénérés et sauvés par Christ à travers l’Esprit, qui œuvre quand et où et comment bon lui semble. » Williams objecte que cette expression implique inévitablement que les enfants des non croyants n’ont pas d’espérance pour le salut.[7]

Erickson maintient que la culpabilité héréditaire n’est pas imputée à l’enfant. Il fait une comparaison avec la justice de Christ qui nous est imputée quand nous prenons une décision consciente et volontaire. Pour que notre culpabilité héritée nous soit imputée, il doit y avoir une décision consciente et volontaire de notre part. Nous devenons responsables et coupables quand nous acceptons ou approuvons notre nature corrompue. Jusqu’à ce moment, il n’y qu’une imputation conditionnelle de culpabilité. Mais quand nous devenons conscients de notre tendance vers le péché, si nous ne demandons pas pardon, nous disons en effet que c’est bon, que nous approuvons l’action d’Adam et nous devenons coupables. Si l’enfant meurt avant d’acquérir cette conscience de sa nature corrompue, « il n’y qu’innocence, et l’enfant expérimentera le même type d’existence future avec le Seigneur que ceux qui ont atteint l’âge de responsabilité morale » et qui ont été sauvés par la mort expiatoire de Christ.[8] Cette interprétation rend notre identification avec Adam plus théorique que réel. Selon cette approche, un individu pourrait répudier le péché d’Adam et rester dans l’état innocent. Son entrée dans la présence de Christ, ainsi que celle de l’enfant qui meurt, serait sur la base de son innocence plutôt que l’œuvre rédemptrice de Christ.

Le grand problème avec ces explications basées sur le principe de « l’âge de raison », c’est que l’âge de raison ne semble pas être un concept biblique.[9] Nous avons déjà considéré des passages qui indiquent que nous sommes nés coupables et nous sommes capables de pécher avant de naître comme l’ont fait Ésaü et Jacob.

Vers une solution

Que pouvons-nous dire, donc, concernant les enfants qui meurent avant de pouvoir comprendre et croire à l’Évangile ? Peuvent-ils être sauvés ?[10] Les Écritures sont plutôt silencieuses sur ce sujet, et il nous serait imprudent d’être dogmatiques. Pourtant, il s’y trouve quelques passages qui donnent une lueur d’espérance pour les parents angoissés.

Nous devons clarifier d’abord que si de tels enfants sont sauvés, ce n’est pas sur la base de leur mérite, de leur justice ou de leur innocence ; leur salut doit être basé sur l’œuvre rédemptrice de Jésus-Christ et l’œuvre de la régénération par le Saint-Esprit en eux. « Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu, et les hommes, le Christ-Jésus homme » (1 Timothée 2:5). « Si un homme ne naît de nouveau il ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean 3:3). Il ne suffit pas, déclara Jésus, de naître physiquement pour entrer dans le royaume de Dieu.

Nous devons avancer avec prudence. Toute espérance que nous offririons doit être bien fondée sur la Parole de Dieu, sinon elle sera une fausse espérance qui nuira l’église plus qu’elle n’offrira de consolation aux parents souffrants. Nous pouvons constater déjà chez certains de nos chrétiens une négligence de leurs responsabilités spirituelles vis-à-vis de leurs enfants. Ils ne prennent pas au sérieux les instructions de Deutéronome 6 concernant l’éducation des enfants dans la Parole de Dieu. Trop de parents laissent leurs enfants à la maison au lieu de les conduire à la maison de Dieu et surtout au Seigneur ; ils s’attendent à ce Dieu fasse ce qu’il leur a confié de faire. Nous ne voulons pas exacerber cette tendance en disant que Dieu s’occupe des enfants. Notre réponse doit être biblique et elle doit souligner l’importance de la responsabilité parentale.

Il y a quelques passages qui pourraient nous aider à donner une certaine espérance aux parents tourmentés. D’abord, nous notons qu’il est possible pour Dieu de régénérer un enfant même avant sa naissance comme fut le cas avec Jean-Baptiste : « Car il sera grand devant le Seigneur, il ne boira ni vin, ni boisson enivrante, il sera rempli de l’Esprit Saint dès le sein de sa mère » (Luc 1:15). Jean était né de nouveau avant de naître ! David aussi revendique une certaine relation avec Dieu dès sa naissance : « Sur toi, j’ai été jeté dès les entrailles maternelles, Dès le ventre de ma mère tu as été mon Dieu »(Psaumes 22:10). Il est donc possible pour Dieu de rendre les enfants sensibles à sa présence et de les sauver d’une manière extraordinaire. Normalement nous sommes sauvés quand nous entendons et comprenons l’Évangile et mettons notre confiance en Christ. Mais Jean-Baptiste, semble-t-il, a été sauvé avant de comprendre l’Évangile. Cela nous conduit à la première conclusion qu’il est certainement possible que Dieu puisse agir dans le cœur d’un enfant qui mourra avant d’entendre l’Évangile.

Un deuxième passage pourrait indiquer l’œuvre de Dieu dans la vie des enfants de chrétiens : « Car le mari non-croyant est sanctifié par la femme, et la femme non-croyante est sanctifiée par le frère, autrement, vos enfants seraient impurs, tandis qu’en fait ils sont saints » (1 Corinthiens 7:14). Certains Corinthiens ont soutenu que le chrétien devrait divorcer de son épouse non croyante, et la chrétienne de son époux non chrétien, pour ne pas être souillé(e) par son (sa) partenaire. Paul maintient le contraire : le (la) non croyant(e) est sanctifié(e) dans son mariage avec le (la) croyant(e), donc, le chrétien devrait chercher à maintenir son mariage. Paul ne veut pas dire que le non croyant est sauvé à cause de son mariage ; plutôt, son mariage avec une chrétienne est une influence qui a le potentiel pour la réalisation du salut du non croyant. Le non croyant est influencé par sa femme croyante. Cette première partie du verset nous aide à comprendre la deuxième partie qui nous dit que les enfants d’un(e) chrétien(ne) sont saints. C’est-à-dire, ils sont mis à part d’une manière qui pourrait conduire à leur salut. Bien que ce verset ne dise pas que l’enfant d’un(e) chrétien(ne) est automatiquement sauvé, il nous indique que les enfants de chrétiens sont l’objet d’une attention spéciale de la part de Dieu.[11]

Un troisième passage à considérer a affaire avec le premier fils que Bath-Chéba a donné à David. Il est intéressant de noter que ce fils était le résultat d’une liaison adultère que David a cherché à cacher par le meurtre d’Urie, mari de Bath-Chéba (2 Samuel 12:9). Ensuite, le prophète Nathan révèle à David que Dieu jugera son péché – qui a fait blasphémer les ennemis de Dieu – en frappant son fils (12:14-15). Pendant sept jours, David a jeûné et prié que Dieu épargne son fils, mais l’enfant mourut le septième jour. Si jamais un enfant était destiné à l’enfer, nous aurions cru que c’était celui-là : il était le résultat d’une liaison adultère, la raison indirecte du meurtre de son père, et frappé par Dieu d’une manière que même l’intercession et le jeûne étaient inutiles. QuandDavid a été informé concernant la mort de son fils, il a déclaré : « Moi j’irai vers lui, mais lui ne reviendra pas vers moi » (12:23). Il reconnaît qu’il ne pourra faire revenir son fils, mais il ira « vers lui », c’est-à-dire qu’il le joindra. Où le joindrait-il ? David a exprimé sa confiance dans bien de ses psaumes qu’il vivrait éternellement dans la présence de Dieu (par exemple, voir Psaume 23:6). Il a, donc, l’assurance qu’il sera réuni avec son fils au ciel. La phrase suivante nous indique que cette vérité était une consolation non seulement pour David, mais aussi pour Bath-Chéba qui avait accouché ce fils : « David consola sa femme Bath-Chéba… » (12:24).

Un dernier passage concerne l’enfant du roi Jéroboam qui est tombé malade. Le prophète Ahiya a prononcé le jugement de Dieu contre la famille de Jéroboam de sorte que toute sa famille serait retranchée et serait mangée par les chiens et les oiseaux à l’exception de l’enfant qui serait mis dans une tombe « parce qu’il est le seul de la maison de Jéroboam en qui se trouve quelque chose de bon devant l’Éternel, le Dieu d’Israël » (1 Rois 14:13). Ce verset ne parle par de son état éternel, mais il indique une certaine clémence de la part de Dieu envers les petits enfants, ou bien cet enfant avait démontré une soumission envers Dieu en contraste avec la rébellion de ses parents. En tout cas, Dieu a reconnu quelque chose de bon dans le cœur de cet enfant.

En résumé, notons (1) qu’il n’est pas impossible que Dieu œuvre dans la vie d’un enfant de manière qu’il soit né de nouveau avant de naître bien qu’une telle œuvre soit exceptionnelle. (2) Nous notons que les enfants d’un(e) croyant(e) sont en quelque sorte sanctifiés par la piété parentale. Et (3) Davidavec la confiance qu’ils seraient réunis au ciel avec son bébé qui est mort. (4) Dieu, qui « sonde tous les coeurs et discerne toute intention » (1 Chroniques 28:9), reconnaît quand il y a quelque chose de bon dans le cœur d’un enfant.

Les parents chrétiens devraient assumer leur responsabilité de conduire leurs enfants au Seigneur. Quand ils le font, ils peuvent s’assurer que leurs enfants sont sanctifiés, c’est-à-dire, influencés à suivre le Seigneur. Les parents chrétiens qui observent fidèlement ces principes peuvent s’assurer qu’ils reverront leur enfant dans la présence de Dieu. Voilà notre message d’espérance pour les parents angoissés sur la mort d’un bébé.


[1] Robert Knapp, Beyond Endurance: When a Child Dies.

[2] Wayne Grudem, Systematic Theology. (Grand Rapids: Zondervan Publishing House, 1994), pp. 494-501.

[3] « Infant Baptism » dans The Oxford Dictionary of the Christian Church, réd. F. L. Cross (Oxford: Oxford University Press, 1983, p. 701).

[4] T.C. Hammond, Frères, je ne veux pas que vous ignoriez…un résumé de doctrine chrétienne (Fontenay-sous-bois : Éditions Farel, 1977), p. 210.

[5]Wayne Grudem, Systematic Theology. (Grand Rapids: Zondervan Publishing House, 1994), pp. 966-980.

[6]J. Rodman Williams, Renewal Theology: Systematic Theology from a Charismatic Perspective (Grand Rapids: Zondervan Publishing House, 1996), v. 3, p. 231).

[7] J. Rodman Williams, Renewal Theology: Systematic Theology from a Charismatic Perspective (Grand Rapids: Zondervan Publishing House, 1996), v. 3, p. 235).

[8] Millard J. Erickson, Christian Theology (Grand Rapids: Baker Book House, 1985), p. 639.

[9] La référence dans Jonas 4:11 à ceux « qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche » semble être un idiome pour indiquer l’incapacité de discerner le bien du mal, et ne fait pas allusion spécifique aux enfants. Voir Douglas Stuart, Hosea-Jonas, v. 31 dans Word Biblical Commentary (Waco: Word Books, Publisher, 1987), p. 507.

[10] L’approche suivante est basée sur Wayne Grudem, Systematic Theology, pp. 500-501.

[11] Gordon D. Fee, The First Epistle to the Corinthians (Grand Rapids: William B. Eerdmans Publishing Company, 1987), pp. 300-302.

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