Le premier-né de toute la création

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« Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. Car en lui tout a été créé dans les cieux et sur la terre, ce qui est visible et ce qui est invisible, trônes, souverainetés, principautés, pouvoirs. Tout a été créé par lui et pour lui » (Colossiens 1:15-16).

Que veut dire le terme « premier-né » ? Est-ce que Paul veut dire que Christ fait partie de la création, qu’il fut créé ?

D’abord, nous devrions comprendre que la phrase « de toute la création » ne veut pas dire que Jésus fait partie de la création. Si l’on disait, « Dieu est le souverain de toute la création », personne n’imaginerait que l’on voulait dire que Dieu faisait partie de la création. Le verset 16 suggère la signification du terme premier-né : « Car en lui tout a été créé dans les cieux et sur la terre, ce qui est visible et ce qui est invisible, trônes, souverainetés, principautés, pouvoirs. » Paul veut dire, donc, que Christ est l’image de Dieu, le premier-né de toute la création parce qu’en lui toute choses ont été créées. Paul ne dit pas qu’il est le premier-né parce qu’il a été créé en premier et plus grand que toute autre créature. Il est le premier-né parce que toutes choses visibles et invisibles – trônes, souverainetés, principautés et pouvoirs – ont été créées en lui. Tout comme la phrase « Dieu est le souverain de toute la création » signifie qu’il est le souverain sur de toute la création, la déclaration que Christ est « le premier-né de toute la création » veut dire qu’il est le premier-né sur de toute la création. Cela nous conduit à une compréhension de l’emploi du terme « premier-né » .

Deuxièmement, le terme grec prôtotokos qui se traduit « premier-né » peut signifier deux choses différentes : (1) « Premier-né » peut porter un sens biologique : « et elle enfanta son fils premier-né. Elle l’emmaillota et le coucha dans une crèche… » (Luc 2:7). (2) Il peut aussi porter une signification non biologique de dignité et de priorité. Par exemple, les croyants sont appelés les « premiers-nés inscrits dans les cieux » (Hébreux 12:23). Dans l’Ancien Testament, Dieu dit de celui qui s’assiéra sur le trône de David : « Et moi, je ferai de lui le premier-né, Le plus haut placé des rois de la terre » (Psaumes 89:27). La signification est que ce roi aura la prééminence et l’honneur et la dignité sur tous les rois de la terre. Un autre exemple de ce sens non biologique se trouve dans Exode 4:22, où Israël est appelé le « premier-né » de Dieu. Donc, la deuxième raison que le terme « premier-né » dans Colossiens 1:15 n’indique pas que Jésus fait partie de la création, c’est que le terme s’emploie pour indiquer sa prééminence, son honneur et sa dignité sur la création.

Troisièmement, Paul a évité le terme qui aurait clairement impliqué que Christ était la première création (prôtoktistos). À sa place, il a employé un terme (prôtotokos) qui implique la relation entre parent et enfant plutôt que la relation entre Créateur et création. S’il voulait dire que Christ était la première création, il se serait servi de l’autre terme (prôtoktistos).

Quatrièmement, en se servant du terme premier-né, Paul est en harmonie avec l’apôtre Jean qui dit que Christ est le « fils unique » de Dieu (1:14, 18 ; 3:16, 18 ; 1 Jean 4:9) et qui enseigne clairement que cela ne fait pas de Christ une créature, mais le fait égal avec Dieu : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu » (Jean 1:1). Les versets suivants indiquent que Christ a tout fait et qu’il ne fait pas lui-même partie de la création : « Tout a été fait par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle » (1:3).

Cette relation Père-Fils est un thème important dans la Bible et surtout dans le Nouveau Testament. La Bible se sert même du verbe engendrer pour accentuer le fait que Christ est de la nature de Dieu : « Dieu l’a accomplie pour nous, leurs enfants, en ressuscitant Jésus, selon ce qui est écrit au Psaume 2 : Tu es mon Fils, C’est moi qui t’ai engendré aujourd’hui » (Actes 13:33). « Auquel des anges, en effet, (Dieu) a-t-il jamais dit : Tu es mon Fils, C’est moi qui t’ai engendré aujourd’hui ? Et encore : Moi je serai pour lui un Père, Et lui sera pour moi un Fils ? » (Hébreux 1:5). « De même, ce n’est pas le Christ qui s’est donné lui-même la gloire de devenir souverain sacrificateur, mais c’est Celui qui lui a dit : Tu es mon fils, c’est moi qui t’ai engendré aujourd’hui » (Hébreux 5:5).

C. S. Lewis démontre pourquoi le terme « engendrer » implique que Christ est Dieu et pas une créature :

Quand on engendre, on engendre quelque chose de sa même nature. Un homme engendre des bébés humains, un castor engendre de petits castors, et un oiseau engendre des œufs qui se transforment en petits oiseaux. Mais quand on fait (forme ou façonne), on fait quelque chose d’une autre nature que soi-même. Un oiseau fait son nid, un castor fait son barrage, et un homme fait une radio–ou il peut fait quelque chose plus comme lui-même qu’une radio, comme, par exemple, une statue. S’il est habile, un sculpteur fait une statue qui est en réalité très semblable à un homme. Mais, bien sûr, ce n’est pas un vrai homme ; la statue n’en a que l’apparence. Elle ne peut respirer ou réfléchir. Elle n’est pas vivante.

La Bible se sert de cette image du Père-Fils, premier-né, engendré, pour nous dire que Christ est de la même nature que Dieu ; il est Dieu. La Bible nous enseigne que le Dieu éternel a toujours eu une image parfaite de lui-même :

« Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création » (Colossiens 1:15).

Dieu a toujours eu un rayonnement parfait de sa gloire :

« Ce Fils, qui est le rayonnement de sa gloire… » (Hébreux 1:3, COLOMBE), « la splendeur de sa gloire » (OSTERVALD), « Resplendissement de sa gloire » (JER, TOB, DARBY), « reflète la splendeur de la gloire divine » (BFC), « le reflet de sa gloire » (LSG, NEG).

Dieu a toujours eu une empreinte parfaite de sa nature :

« Ce Fils, qui est… l’expression de son être… » (Hébreux 1:3, COLOMBE), « l’empreinte de sa personne » (OSTERVALD, LSG, NEG), « effigie de sa substance » (JER), « expression de son être » (TOB), « il est la représentation exacte de ce que Dieu est » (BFC), « l’empreinte de sa substance » (DARBY).

Le Fils a toujours été égal avec Dieu :

« lui dont la condition était celle de Dieu, il n’a pas estimé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu » (Philippiens 2:6).

Extrait et adapté par J. Gary Ellison de The Pleasures of God par John Piper, p. 33-37. La citation de C. S. Lewis fut citée par Piper de Beyond Personality, p. 5.

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