Quelques vérités concernant Satan dans Job–Part 4

Mieux dit : Les épreuves de Job, et nous…

(Je vous présente mes excuses pour le retard de cette étude.)

Job dans l'adversité

Pourquoi ces dures épreuves ? C’est la question de Job, question qui indique un désir ardent à comprendre. Quand nous comprenons la source, la cause ou la raison de nos épreuves, nous sommes quelque peu soulagés. Mais quand nous ne comprenons pas, l’épreuve est encore plus dure. Un des aspects les plus difficiles des épreuves, c’est que très souvent nous ne savons pourquoi nous les subissons.

L’incompréhension exacerbe la souffrance

Le problème majeur pour Job, c’est qu’il ne comprend pas pourquoi il souffre tandis que ses trois “amis” croient savoir. Pour eux, c’est simple : Job a péché. Si nous apprenons quoi que ce soit du livre de Job, c’est que souvent nous souffrons sans raison apparente, sans cause humaine.

Nous les hommes, qui cherchons toujours à comprendre la relation de cause à effet, le trouvons difficile d’accepter la souffrance sans explication. Des siècles après la rédaction de Job, les disciples de Christ, qui connaissaient sans doute le contenu du livre de Job, ne peuvent s’empêcher de proposer des causes pour la cécité de l’aveugle-né :

Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ?” (Jean 9:2 NEG).

La réponse de Jésus n’a peut-être pas satisfait à leur curiosité :

Jésus répondit : Ce n’est pas que lui ou ses parents aient péché ; mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui (Jean 9:3 NEG).

Bien entendu, parfois le péché est une cause pour la souffrance (1 Corinthiens 11:30), mais Job est qualifié par Dieu lui-même comme un homme intègre et droit :

L’Éternel dit à Satan : As-tu remarqué mon serviteur Job ? Il n’y a personne comme lui sur la terre ; c’est un homme intègre et droit, craignant Dieu, et se détournant du mal (Job 1:8 NEG).

Job cherche une explication. Ses “amis” croient connaître la cause et le traitent de coupable, ce qui exacerbe sa souffrance et le pousse à protester plus fort son innocence. Enfin, il court la risque de traiter Dieu d’injuste.

Pourtant, quelque chose s’était passé dont personne n’est au courant, ni Job, ni ses trois amis, ni Élihu qui se croit plus sage que les trois. Personne ne sait ce qui s’était passé à la cour du ciel. Les amis de Job ne savent pas que ses mobiles avaient été mis en question par “l’accusateur de nos frères” (Apocalypse 12:10 NEG).

Selon Satan, Job ne servait Dieu que pour ce qu’il pouvait gagner, pour des bénédictions matérielles :

Et Satan répondit à l’Éternel : Est-ce d’une manière désintéressée que Job craint Dieu ? Ne l’as-tu pas protégé, lui, sa maison, et tout ce qui est à lui ? Tu as béni l’œuvre de ses mains, et ses troupeaux couvrent le pays. Mais étends ta main, touche à tout ce qui lui appartient, et je suis sûr qu’il te maudit en face (Job 1:9-11 NEG).

Bien des gens “servent” Dieu de nos jours pour ce qu’ils peuvent gagner. “L’évangile” qu’ils ont embrassé est “l’évangile de la prospérité”. Ils suivent Dieu pour les sous, mais dès que la souffrance arrive, ils s’enfuient. L’évangile de la prospérité fait appel à l’homme dans son état de pécheur ; il n’est pas nécessaire de naître de nouveau pour l’accepter. Tout pécheur aime l’idée que Dieu existe pour nous enrichir financièrement. L’évangile de la prospérité enlève le scandale de la croix. Il faut une œuvre de l’Esprit de Dieu pour embrasser la croix de Christ.

Je suis sorti nu du sein de ma mère, et nu je retournerai dans le sein de la terre. L’Éternel a donné, et l’Éternel a ôté ; que le nom de l’Éternel soit béni !  En tout cela, Job ne pécha point et n’attribua rien d’injuste à Dieu (Job 1:21-22 NEG).

Il est facile de croire en Dieu quand Il nous comble de bénédictions, quand la vie est belle, quand notre confiance en Dieu n’est pas mis à l’épreuve. La tribulation et la persécution révèlent la profondeur ou le manque de profondeur des racines de cette confiance :

Celui qui a reçu la semence dans les endroits pierreux, c’est celui qui entend la parole et la reçoit aussitôt avec joie ; mais il n’a pas de racines en lui-même, il manque de persistance, et, dès que survient une tribulation ou une persécution à cause de la parole, il y trouve une occasion de chute (Matthew 13:20-21 NEG).

Notre confiance en Dieu n’est pas démontrée que quand nous ne comprenons pas ce qu’Il est en train de faire. Ce n’est qu’au moment – quelque soit sa durée – quand nous ne comprenons pas et que le ciel est silencieux que nous puissions manifester une confiance vraie en Dieu.

L’auteur aux Hébreux conclut son chapitre fameux des héros de la foi en disant, “Tous ceux-là, à la foi desquels il a été rendu témoignage, n’ont pas obtenu ce qui leur était promis…” (Hébreux 11:39 NEG). La foi, après tout, est “une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas” (Hébreux 11:1).

Pourquoi, donc, ces épreuves ?

Si les épreuves incompréhensibles nous donnent l’occasion de manifester une confiance vraie en Dieu, elles sont également un outil dont Dieu se sert pour accomplir son dessein chez nous.

Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve, et cette victoire l’espérance. Or, l’espérance ne trompe point, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné (Romains 5:3-5 NEG).

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Encore dans Romains 8, l’intention de Dieu dans nos épreuves est clairement explicitée :

Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein (Romains 8:28).

Quel est le bien ? Quel est son dessein, son intention dans les épreuves qui nous arrivent ? Paul explique dans les versets suivants :

Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils soit le premier-né de plusieurs frères. 29 Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés (Romains 8:29-30 NEG).

L’intention de Dieu dans les épreuves, c’est de nous transformer dans l’image de son Fils. Il veut inculquer en nous le caractère de Christ. C’est au travers des épreuves que Dieu nous façonne pour produire en nous le fruit de l’Esprit, si nous nous confions à Lui.

La réponse de Dieu

À la fin du livre de Job, Dieu intervient. Il répond mais sa réponse n’est pas une explication de ce qui s’est passé ou pourquoi Job a dû vivre de telles épreuves. Même à la conclusion du livre, Job n’est au courant de ce qui s’était passé dans les lieux célestes. En plus, la réponse de Dieu ne contient pas de note de sympathie ou d’excuse. Plutôt, Dieu souligne sa souveraineté, sa sagesse et sa puissance pour faire ce qu’il veut avec sa création.

L’Éternel répondit à Job du milieu de la tempête et dit : Qui est celui qui obscurcit mes desseins Par des discours sans intelligence ? Ceins tes reins comme un vaillant homme ; Je t’interrogerai, et tu m’instruiras. Où étais-tu quand je fondais la terre ? Dis-le, si tu as de l’intelligence (Job 38:1-4 NEG).

L’Éternel, s’adressant à Job, dit : Celui qui dispute contre le Tout-Puissant est-il convaincu ? Celui qui conteste avec Dieu a-t-il une réplique à faire? (Job 40:1-2 NEG).

Job n’a pas de réplique :

Voici, je suis trop peu de chose ; que te répliquerais-je ? Je mets la main sur ma bouche. J’ai parlé une fois, je ne répondrai plus ; Deux fois, je n’ajouterai rien (Job 40:4-5 NEG).

Mais Dieu n’a pas terminé :

L’Éternel répondit à Job du milieu de la tempête et dit : Ceins tes reins comme un vaillant homme ; Je t’interrogerai, et tu m’instruiras. Anéantiras-tu jusqu’à ma justice ? Me condamneras-tu pour te donner droit ? (Job 40:6-8 ; cf. 38:3 NEG).

Encore Dieu souligne dans ces chapitres 38 au 41 sa puissance et son autorité absolues sur sa création. Job conclut :

Je sais que tu peux tout,
et que rien ne saurait t’empêcher d’accomplir les projets que tu as conçus…

Oui, j’ai parlé sans les comprendre
de choses merveilleuses qui me dépassent et que je ne connaissais pas…

Aussi je me condamne, je regrette mon attitude
en m’humiliant sur la poussière et sur la cendre (Job 42:2-6 BDS).

Quel est son projet pour nous ? Pourquoi ces dures épreuves ? Dieu forme Christ en nous, l’espérance de la gloire (Colossiens 1:27).

Que doit être notre réponse aux épreuves ?

Vous trouvez-vous dans la fournaise de l’épreuve ? Réjouissez-vous !

Mes bien-aimés, ne trouvez pas étrange d’être dans la fournaise de l’épreuve, comme s’il vous arrivait quelque chose d’extraordinaire.  13 Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra (1 Pierre 4:12-13 NEG).

Passez-vous par des épreuves que vous ne comprenez pas ? Armez-vous !

Ainsi donc, Christ ayant souffert dans la chair, vous aussi armez-vous de la même pensée. Car celui qui a souffert dans la chair en a fini avec le péché, 2 afin de vivre, non plus selon les convoitises des hommes, mais selon la volonté de Dieu, pendant le temps qui lui reste à vivre dans la chair (1 Pierre 4:1-2 NEG).

Dieu n’exauce-t-il pas vos prières de délivrance de la fournaise ? Glorifiez-vous de vos faiblesses !

Trois fois l’Apôtre Paul a supplié le Seigneur d’éloigner de lui “une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et m’empêcher de m’enorgueillir” (2 Corinthiens 12:7 NEG). La réponse du Seigneur ?

Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi  10 C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ ; car, quand je suis faible, c’est alors que je suis fort (2 Corinthiens 12:9-10 NEG).

Pourquoi ces dures épreuves qui dépassent notre compréhension ? Dieu est en train d’accomplir son plan dans nos vies.

Voir aussi :

Comment l’évangile peut transformer un mariage

LTLVoici quelques notes traduites et adaptées de Gary et Betsy Ricuchi, Love That Lasts: When Marriage Meets Grace (Crossway, 2006), pp. 22-23:

  • À cause de l’évangile, les chrétiens sont devenus de nouvelles créations (2 Corinthiens 5:17). Donc, dans le mariage, notre passé ne nous définit pas, ni ne nous emprisonne, ni ne détermine notre avenir.
  • À cause de l’évangile, nous avons reçu le pardon de nos péchés (Éphésiens 1:7). Donc, nous pouvons vivre d’une manière libre de toute culpabilité et de toute condamnation de tout péché, et nous pouvons nous confier à la miséricorde et à la grâce de Dieu.
  • À cause de l’évangile, nous pouvons pardonner aux autres, tout comme Christ nous a pardonné nos péchés (Éphésiens 4:32). Personne n’a jamais péché contre nous comme nous avons péché contre Dieu. Donc, toute offense, hostilité et amertume entre chrétiens devrait être pardonnée et enlevée.
  • À cause de l’évangile, Dieu nous a acceptés (Romains 15:7). Donc, nous ne dépendons pas de notre époux ou épouse pour être bien dans la peau, pour savoir qui nous sommes en Christ, ou pour combler nos besoins.
  • À cause de l’évangile, la puissance du péché sur nous est brisée (Romains 6:6, 14). Donc, nous pouvons obéir à tout ce que Dieu nous ordonne de faire dans notre mariage, malgré toute circonstance ou situation.
  • À cause de l’évangile, nous avons accès auprès de Dieu par Jésus-Christ (Hébreux 4:14-16). Donc, nous pouvons à tout moment présenter tout besoin dans notre mariage à Celui qui peut tout faire.
  • À cause de l’évangile, nous avons espérance (Romains 5:1-4). Donc, nous pouvons endurer toute difficulté, épreuve, ou souffrance avec l’assurance que Dieu fait en sorte que toutes choses concourent à notre plus grand bien (Romains 8:28).
  • À cause de l’évangile, Christ demeure en nous par son Esprit-Saint (Galates 3:13-14). Donc, nous sommes confiants que Dieu est toujours avec nous et qu’il œuvre toujours dans notre mariage, même quand le progrès est imperceptible (1 Thessaloniciens 5:23-24).
  • À cause de l’évangile, nous pouvons par l’Esprit de Dieu faire mourir les actions du corps (Romains 8:13). Donc, nous pouvons vivre d’une manière qui contribue au bien être de notre mariage.

Ce ne sont que quelques manières que l’évangile peut transformer notre mariage. Parfois il n’est pas facile de vivre la réalité de ces vérités, mais il est toujours possible, non à cause de notre force ou détermination, mais à cause de la grâce de Dieu qui nous fortifie et nous rend capables d’obéir aux commandements de Dieu.

Comment l’évangile a-t-il transformé votre mariage ?

HT: Justin Taylor

La mortification du péché : (5) essentielle pour notre épanouissement spirituel

Overcoming Sin and Temptation by John Owen

Articles précédents :

Dans le quatrième chapitre de son livre Overcoming Sin and Temptation (« Surmonter le péché et la tentation »), John Owen donne son troisième principe :

La vigueur et le confort
de notre vie spirituelle
dépendent dans une large mesure
de la mortification du péché en nous.

Autrement dit, notre épanouissement spirituelle dépend en grande partie de notre responsabilité de faire mourir le péché en nous :

…si, par l’Esprit, vous faites mourir les actes mauvais que vous accomplissez dans votre corps, vous vivrez (Romains 8:13).

1. Pourtant, la mortification du péché ne produit pas forcément la vie, la vigueur et le confort. C’est à nous de nous servir des moyens que Dieu nous a accordés pour obtenir ces grâces ; leur allocation est la prérogative de Dieu.

2. L’adoption dans la famille de Dieu et la justification par la foi — et non pas la mortification — sont les causes immédiates de la vie, de la vigueur et du confort. Pourtant…

3. Dans notre relation normale avec Dieu, la vigueur et le bien-être de notre vie spirituelle dépendent dans une grande partie de notre part dans la mortification du péché. La mortification est la condition essentielle.

Owen considère les effets du péché :

  • Le péché affaiblit l’âme et la prive de sa vigueur.

    Il n’y a rien d’intact dans ma chair à cause de ton courroux, Point de paix dans mes os à cause de mon péché… Je suis sans force, tout à fait brisé ; Je gémis à cause du trouble de mon cœur (Psaumes 38:3, 8).

  • Le péché assombrit l’âme et la prive de son confort et de sa paix.

    Car des maux sans nombre m’environnent ; Mes fautes me poursuivent, Et je ne puis en supporter la vue ; Elles sont plus nombreuses que les cheveux de ma tête, Et mon courage m’abandonne (Psaumes 40:12/13).

  • Le péché désaccorde et désencadre l’âme en enchevêtrant ses affections.

    Car ce que j’accomplis, je ne le comprends pas. Ce que je veux, je ne le pratique pas, mais ce que je hais, voilà ce que je fais (Romains 7:15).

  • Le péché détourne le cœur d’une communion ardente avec Dieu, rend désirable son objet en expulsant l’amour de Dieu.

     
    N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui (1 Jean 2:15).

    Si quelqu’un possède les biens du monde, qu’il voie son frère dans le besoin et qu’il lui ferme son cœur, comment l’amour de Dieu demeurera-t-il en lui ? (1 Jean 3:17 SER).

  • Le péché remplit le cœur de stratagèmes pour que l’on se mette en souci de la chair pour en satisfaire les convoitises. C’est pourquoi nous devons renverser les raisonnements qui s’élèvent contre la connaissance de Dieu et amener toute pensée captive à l’obéissance de Christ (2 Corinthiens 10:4-5).
     
  • Le péché nous empêche de faire ce que nous devrions faire.

    Ce que je veux, je ne le pratique pas (Romains 7:15).

    Tous ces effets du péché empêchent la vigueur et l’épanouissement de notre communion avec Dieu, notre vie spirituelle.

    La mortification est le moyen d’émondage par lequel, en déracinant les convoitises et les affections qui empêchent la croissance en grâce, nous puissions porter du fruit. La mortification est l’opposition vigoureuse de l’âme contre le moi et la preuve de notre sincérité devant Dieu.

  • Catégories : péché, sanctification, tentation, Saint-Esprit, John Owen, études

La mortification du péché : (4) Le rôle du Saint-Esprit

Articles précédents :

Overcoming Sin and Temptation by John Owen Je continue ma lecture de Overcoming Sin and Temptation (« Surmonter le péché et la tentation ») par John Owen.

Dans le chapitre 3, Owen donne son deuxième principe : Le Saint-Esprit est la grande cause souveraine de la mortification du péché : « Si vous vivez selon la chair, vous allez mourir ; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez » (Romains 8:13). Le Saint-Esprit seul est suffisant pour l’œuvre de faire mourir les actions du corps de péché… Tout autre remède est en vain. C’est « par l’Esprit » parce que le Saint-Esprit seul est suffisant pour cette œuvre de faire mourir les actions du corps de péché. Tout autre remède – ordres, pénitences et vœux prescrits par l’Église catholique, par exemple – est en vain.Owen étale plusieurs raisons pour lesquelles tout autre remède est vain :

  1. Bien de ces remèdes n’ont jamais été désignés par Dieu pour accomplir la mortification de la chair. « C’est en vain qu’ils me rendent un culte En enseignant des doctrines (Qui ne sont que) préceptes humains » (Matthieu 15:9).
  2. Les moyens désignés par Dieu comme la prière, le jeune, la veille et la méditation ne sont pas mis en pratique.

Pourquoi la mortification est une œuvre de l’Esprit Saint.

1. Il a promis de faire cette œuvre.

“Je leur donnerai un même cœur Et je mettrai en vous un esprit nouveau ; J’ôterai de leur chair le cœur de pierre Et je leur donnerai un cœur de chair, » (Ezékiel 11:19).

“Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair » (Ezékiel 36:26).

2. Tous les dons sont communiqués par le Saint-Esprit :

“Moi, je suis le cep ; vous, les sarments. Celui qui demeure en moi, comme moi en lui, porte beaucoup de fruit, car sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15:5).

“Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père l’Esprit Saint qui avait été promis, et il l’a répandu, comme vous le voyez et l’entendez » (Actes 2:33).

Comment le Saint-Esprit fait-il mourir le péché ?
  1. Une vie remplie du Saint-Esprit ne laisse pas grande place pour les œuvres de la chair.Il fait abonder nos cœurs en grâce et en fruit qui sont contraires à la chair. L’apôtre Paul contraste les œuvres de la chair avec le fruit de l’Esprit : « Les œuvres de la chair sont… Mais le fruit de l’Esprit est… » (Galates 5:19-22). Si notre vie est remplie du fruit de l’Esprit, il ne reste pas grande place pour les œuvres de la chair car « Les désirs de l’Esprit sont contraires à ceux de la chair » (Galates 5:17). « Ceux qui sont au Christ-Jésus ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs » (v. 24). De quelle manière ? Ils vivent et marchent « par l’Esprit » (v. 25). Nous sommes renouvelés par le Saint-Esprit (Tite 3:5). Il nous fait grandir, nous épanouir et abonder dans les grâces qui sont contraire aux œuvres de la chair.
  2. Le Saint-Esprit affaiblit, détruit et enlève la racine et l’habitude du péché. Cf. Ésaïe 4:4.

Il applique la croix de Christ au cœur du pécheur par la foi et nous fait entrer dans « la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort » (Philippiens 3:10).

Si l’Esprit Saint seul est la grande cause souveraine pour la mortification du péché, pourquoi sommes-nous exhortés à le faire mourir ?

  1. Nous devons faire mourir le péché parce que toutes les grâces et toutes les œuvres bonnes en nous viennent de lui. Il « opère en nous » (Philippiens 2:13). Il est l’« Esprit de grâce et de supplication » (Romains 8:26 ; Zacharie 12:10).
  2. Sa manière d’accomplir la mortification du péché en nous n’exclut pas notre obéissance. Le Saint-Esprit préserve notre liberté et notre arbitre libre. Il œuvre sur notre compréhension, notre volonté, notre conscience et nos affections d’une manière qui ne les domine pas. Il œuvre en nous et avec nous, pas contre nous ou sans nous.

Les leçons les plus importantes pour moi :

  1. J’ai besoin de comprendre la puissance du péché qui demeure en moi et la puissance infiniment plus grande de l’Esprit Saint.
  2. Le péché enlève de notre esprit toute pensée de Dieu, paralyse la volonté, « produit » la paresse, entraîne le mauvais emploi de notre temps et nous rend stériles plutôt que fructueux pour le Seigneur.
  3. Nous faisons mourir le péché en semant à la justice, en nous réveillant à Dieu, en croissant dans la grâce et la connaissance du Seigneur et en portant encore plus de fruit. Ce que vous nourrissez grandit ; ce que vous affamez meurt. Les deux moyens sont à employer, quand nous semons à l’Esprit, la chair est affaiblie.
  4. La grâce décline ; nous devons semer à l’Esprit chaque jour.

Passage supplémentaire à méditer :

« Simon Pierre, serviteur et apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui ont reçu en partage une foi du même prix que la nôtre, par la justice de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ : Que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur ! Sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, en nous faisant connaître celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu. Par elles les promesses les plus précieuses et les plus grandes nous ont été données, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise ; à cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance, à la connaissance la maîtrise de soi, à la maîtrise de soi la persévérance, à la persévérance la piété, à la piété la fraternité, à la fraternité l’amour. En effet, si ces choses existent en vous et s’y multiplient, elles ne vous laisseront pas sans activité ni sans fruit pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ ; mais celui qui ne les possède pas est un aveugle, il a les yeux fermés, il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés. C’est pourquoi frères, efforcez-vous d’autant plus d’affermir votre vocation et votre élection : en le faisant, vous ne broncherez jamais. C’est ainsi que vous sera largement accordée l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ » (2 Pierre 1:1-11).

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(3) Raisons pourquoi nous devons tuer le péché en nous

Les meilleurs des croyants, bien que libérés de la condamnation (Romains 8:1), devraient quand même travailler chaque jour à faire mourir le péché qui habite en eux. Dans Colossiens 3:5, Paul dit : « Faites donc mourir votre nature terrestre : l’inconduite, l’impureté, les passions, les mauvais désirs et la cupidité qui est une idolâtrie. » À qui parle-t-il ? À ceux qui sont morts avec Christ (3:3), qui sont ressuscités avec Christ (3:1) et qui paraîtront avec Christ dans sa gloire (3:4).

Faites-vous mourir le péché en vous ?
Est-ce votre travail quotidien ?
Travaillez-y tandis que vous vivez.
N’abandonnez pas un seul jour ce travail.
Soyez toujours en train de tuer le péché
ou le péché sera en train de vous tuer (p. 50)

Le fait que nous soyons morts et ressuscités avec Christ ne nous enlève pas la responsabilité de nous occuper de ce travail. Le Père émonde tout sarment afin qu’il porte encore plus de fruit (Jean 15:2). Paul nous dit que c’était son habitude : « Au contraire, je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur, après avoir prêché aux autres, d’être moi-même disqualifié » (1 Corinthiens 9:27).

Raisons pourquoi nous devons tuer le péché.

1. Comme le péché habite toujours en nous, nous devons toujours le faire mourir. Nous n’avons pas encore atteint la perfection (Philippiens 3:12). Nous ne pouvons dire que nous n’avons pas de péché (1 Jean 1:8). Nous devons rejeter « le péché qui nous enveloppe si facilement » (Hébreux 12:1) et nous purifier « de toute souillure de la chair et de l’esprit » (2 Corinthiens 7:1).

2. Le péché qui habite en nous est toujours actif. Le péché est à l’œuvre même quand il semble être le plus calme. Il se révolte contre la loi de l’intelligence (Romains 7:23). « La chair a des désirs contraires à l’Esprit (Galates 5:17). La convoitise cherche toujours à tenter, à concevoir et à enfanter le péché (Jacques 1:14-15). Le péché cherche (1) à nous incliner vers le mal, (2) à nous empêcher de faire le bien ou (3) à perturber notre communion avec Dieu.

3. Le péché qui habite en nous produira des péchés (des actes de péché) qui détruiront notre âme si nous ne le faisons mourir. « Or, les œuvres de la chair sont évidentes, c’est-à-dire inconduite, impureté, débauche, idolâtrie, magie, hostilités, discorde, jalousie, fureurs, rivalités, divisions, partis-pris, envie, ivrognerie, orgies, et choses semblables. Je vous préviens comme je l’ai déjà fait : ceux qui se livrent à de telles pratiques n’hériteront pas du royaume de Dieu » (Galates 5:19-21).

4. Le péché qui habite en nous doit être opposé par l’Esprit et par la nouvelle nature. Dieu nous a donné son Esprit et une nouvelle nature pour opposer le péché et la convoitise. « La chair a des désirs contraires à l’Esprit » (Galates 5:17a). Que faire, alors ? « L’Esprit en a de contraires à la chair » (Galates 5:17b). « Je dis donc : Marchez par l’Esprit, et vous n’accomplirez point les désirs de la chair » (Galates 5:16). Nous participons « à la nature divine en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise » (2 Pierre 1:4).

5. Le péché qui habit en nous doit être opposé parce que dans l’absence de ce travail, la grâce dépérit, la convoitise prend le dessus, le caractère du cœur s’empire, s’endurcit par la séduction du péché (Hébreux 3:13).

6. Le péché qui habit en nous doit être opposé parce qu’il est notre devoir de développer « jusqu’à son terme la sainteté dans la crainte de Dieu » (2 Corinthiens 7:1). Nous devons grandir chaque jour (1 Pierre 2:2 ; 2 Pierre 3:18) et se renouveler de jour en jour (2 Corinthiens 4:16).

Owen résume ce chapitre 2 avec ce premier principe général : malgré l’œuvre de Christ sur la croix par laquelle le pouvoir du péché est brisé, le péché demeure de façon qu’il incombe à chaque croyant de le faire mourir aussi longtemps qu’il vit dans ce corps de chair.

La "mortification" du péché chez les croyants (2)

Qu’est-ce que la « mortification » du péché ? C’est l’action de faire mourir les actions du « corps de péché » (Romains 6:6).

« Si vous vivez selon la chair, vous allez mourir ; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez » (Romains 8:13).

Le terme « mortification » a certaines nuances non bibliques dans l’emploi courant en français. Le Petit Robert donne comme définition : « Privation, souffrance qu’on s’impose dans l’intention de racheter ses péchés, de se préserver de la tentation. Mortification de sa chair, de sa volonté. Faire qqch. par mortification. » Cette définition reflète la doctrine catholique, mais elle n’est pas tout à fait biblique. Il n’est pas simplement une question de se priver, de se faire souffrir, mais d’être rassasié de la justice : « Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés ! » (Matthieu 5:6). Il n’est pas question de racheter ses péchés ; Christ nous a rachetés et nous a pardonné nos péchés. Nous parlons de « mortification » parce qu’elle est l’action de faire mourir par l’Esprit de Dieu les actions de la chair.

« Ceux qui sont au Christ-Jésus ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs » (Galates 5:24).

« nous savons que notre vieille nature a été crucifiée avec lui, afin que ce corps de péché soit réduit à l’impuissance et que nous ne soyons plus esclaves du péché » (Romains 6:6).

Nous devons faire distinction entre les péchés (au pluriel) et le péché (au singulier). Le péché (au singulier) est comme la racine de l’arbre tandis que les péchés (au pluriel) sont le fruit de la racine du péché dans nos vies. Notez l’emploi au singulier dans ces versets :

« nous savons que notre vieille nature a été crucifiée avec lui, afin que ce corps de péché soit réduit à l’impuissance et que nous ne soyons plus esclaves du péché ; car celui qui est mort est quitte du péché » (Romains 6:6-7).

« Ainsi vous-mêmes, considérez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Christ-Jésus. Que le péché ne règne donc pas dans votre corps mortel, et n’obéissez pas à ses convoitises. Ne livrez pas vos membres au péché, comme armes pour l’injustice; mais livrez-vous vous-mêmes à Dieu, comme des vivants revenus de la mort, et (offrez) à Dieu vos membres, comme armes pour la justice. Le péché ne dominera pas sur vous, car vous n’êtes pas sous la loi, mais sous la grâce » (Romains 6:11-14).

« Mais grâce à Dieu, après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi de coeur à la règle de doctrine qui vous a été transmise. Libérés du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice » (Romains 6:17-18).

« Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l’égard de la justice. Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous avez honte maintenant, car leur fin, c’est la mort. Mais maintenant, libérés du péché et esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sanctification et pour fin la vie éternelle. Car le salaire du péché, c’est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Christ-Jésus notre Seigneur » (Romains 6:20-23).

Dans chacun de ces versets, le péché est le principe ou le pouvoir en nous qui produit des aspirations, des attitudes et des actes individuels que Paul appelle ailleurs les « œuvres de la chair » :

« Or, les oeuvres de la chair sont évidentes, c’est-à-dire inconduite, impureté, débauche, idolâtrie, magie, hostilités, discorde, jalousie, fureurs, rivalités, divisions, partis-pris, envie, ivrognerie, orgies, et choses semblables. Je vous préviens comme je l’ai déjà fait: ceux qui se livrent à de telles pratiques n’hériteront pas du royaume de Dieu » (Galates 5:19-21).

Qu’est-ce que donc la mortification ? Bibliquement parlant, la mortification est l’action de faire mourir le péché en nous (1) en le privant de ce qui le fortifie et (2) en cultivant la justice. Notez cette double action dans Tite 2:11-14.

« La grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée. Elle nous enseigne…

NÉGATIVEMENT

POSITIVEMENT

à renoncer à l’impiété, aux désirs de ce monde, et à vivre dans le siècle présent d’une manière sensée, juste et pieuse, en attendant la bienheureuse espérance et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, le Christ-Jésus. Il s’est donné lui-même pour nous,
afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les oeuvres bonnes. »

Comme dit John Owen, il n’est pas question de simplement vider notre coupe de l’injustice mais de la remplir de la justice pour que l’injustice n’y ait plus de place.

C’est pour cette raison que les disciplines chrétiennes sont tellement importantes dans la vie d’un disciple de Jésus-Christ. Elles nous aident à procurer la grâce de Dieu pour une vie abondante et victorieuse.

La mortification du péché : Introduction (1)

Overcoming Sin and Temptation by John Owen Je lis en anglais La mortification du péché par John Owen (1616 à 1683). En le lisant, je ne m’étonne pas de ce que ce livre est toujours publié et chéri de nos jours. À vrai dire, la plupart des livres de nos jours sont très superficiels. Le pasteur John Owen se sert des Écritures pour sonder les profondeurs du coeur de l’homme.

Dans cette édition de 2006, l’anglais a été mis à jour ce qui facilite la lecture. Je n’écris pas d’article, mais je partage quelques notes que je prends de ce livre.

L’humilité est essentielle pour la croissance spirituelle. Cette humilité comprend une certaine compréhension de la nature de Dieu dans toute sa grandeur et dans sa sainteté ainsi qu’une compréhension de qui nous sommes dans toute notre faiblesse et du péché qui habite en nous. Pour remporter la victoire sur le péché, nous devons d’abord comprendre que le péché habite en nous (p. 26). Paul le déclare deux fois en quelques versets :

“Si ce que je ne veux pas, je le fais, je déclare, d’accord avec la loi, qu’elle est bonne. Maintenant, ce n’est plus moi qui accomplis cela, mais le péché qui habite en moi. Car je le sais : ce qui est bon n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair. Car je suis à même de vouloir, mais non pas d’accomplir le bien. Je ne fais pas le bien que je veux, mais je pratique le mal que je ne veux pas. Si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui l’accomplis, mais le péché qui habite en moi” (Romains 7:16-20).

Le péché en moi me fait faire ce que je ne veux pas faire et m’empêche de faire ce que je veux faire. Owen dit que le péché éloigne la pensée de Dieu, détourne le cœur, pervertit les désires, paralyse la volonté et empêche la croissance spirituelle. Nous avons des désires contradictoires parce que le péché est en nous. Si l’on ne s’occupe pas du péché, il sera comme une braise qui réduira en cendres toute la maison (p. 27).

Dans la guerre contre le péché, il ne suffit pas d’agir d’une manière négative en cherchant simplement à éviter le péché. Il n’est pas suffisant de vider notre coupe des tentations ; nous devons la remplir de Christ pour qu’il n’y ait pas de place pour le péché. Résister le péché n’est pas l’affaiblissement des affections mais l’éveil des passions pour Dieu lui-même. D’une manière positive, nous devons nous affectionner à la beauté et à la gloire de Dieu, à la seigneurie de Jésus-Christ et à la merveille de l’évangile (p. 28). La sanctification est bien plus que l’absence du péché ; c’est la présence de l’amour et de l’obéissance. C’est plus que la fuite de la convoitise ; c’est un respect et un amour authentique et convenable (p. 34).

Satan cherche à nous agresser selon notre tempérament ou notre personnalité (p. 30). Les tentations repondent à nos inclinaisons :

“Mais chacun est tenté, parce que sa propre convoitise l’attire et le séduit” (Jacques 1:14).

La tentation est un grave danger parce que nous la trouvons très attirante et séduisante. C’est pour cette raison que nous devons Si vous n’êtes pas en train de tuer le péché, le péché est en train de vous tuer.faire mourir le péché en nous. Notre fidélité dans le passé ne nous protège pas contre des dangers actuels (p. 30). La grâce décroît (p. 14) ; comme la manne dans le désert, nous devons donc procurer de la grâce chaque jour. Nous devons « entretenir » notre relation avec Dieu. Cet amour pour Dieu est une arme puissante contre le péché.

Personne n’est exempt de la nécessité de combattre contre le péché. Si vous n’êtes pas en train de tuer le péché, le péché est en train de vous tuer.