Serviteurs ou seigneurs ?

© 2010, J. Gary Ellison

« Si quelqu’un veut être le premier,
qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous » (Marc 9:35).

 
Il y a beaucoup de confusion dans l’église par rapport à la position des pasteurs. Bien des pasteurs ont été gênés par des chrétiens bien intentionnés qui les ont placés sur un piédestal. Il semble que pour bien des chrétiens, la phrase « serviteur de Dieu » soit devenue un titre honorifique dépourvu de tout concept d’un service que le pasteur berger doit rendre aux brebis.
             
S’il y a de la confusion parmi les saints, il y en a également parmi les « serviteurs ». Parmi nos rangs de pasteurs se trouvent des hommes qui se prennent non pour des serviteurs mais pour des seigneurs. Au lieu de servir les adeptes, ils s’en servent pour assouvir leur convoitise de pouvoir et d’importance.
 
Nous reconnaissons bien que le ministère est un appel de Dieu et non pas à être pris à la légère, mais surtout à cause de la responsabilité redoutable de servir le Seigneur et son peuple et parce que « nous subirons un jugement plus sévère » (Jacques 3:1). Pourtant, en vue des exemples aberrants et non bibliques qui font étalage dans l’église de Dieu, il est nécessaire de souligner que l’appel de Dieu est un appel à servir. Le « serviteur » est appelé à servir et le Seigneur et les saints.
 
Dans cette étude, nous voulons considérer d’une perspective biblique la position du pasteur et sa relation avec les membres de son église et d’autres pasteurs. Nous commencerons avec l’enseignement de quelques chapitres dans l’Évangile de Marc concernant l’ambition, suivi par l’enseignement des apôtres, leur exemple dans les Actes et l’exemple de Christ lui-même.
I.      LE SERVITEUR ET LE CHEMIN DE LA CROIX DANSL’ÉVANGILE SELON MARC
A.    L’ambition nous aveugle au principe fondamental de la croix.
L’Evangile selon Marc (9:32 à 10:45) présente un enseignement important sur le service chrétien. Dans Marc 9:30, Jésus voyage seul avec ses disciples pour pouvoir leur enseigner concernant ses souffrances, sa mort et sa résurrection, « Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole, et ils craignaient de le questionner » (Marc 9:32). La cause de leur incompréhension se trouve dans le verset 34.[1]
 
« Ils partirent de là et traversèrent la Galilée. Jésus ne voulait pas qu’on le sache. 31 Car il enseignait ses disciples et leur disait : Le Fils de l’homme sera livré entre les mains des hommes ; ils le feront mourir, et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. 32 Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole, et ils craignaient de le questionner. 33Ils arrivèrent à Capernaüm. Lorsqu’il fut dans la maison, Jésus leur demanda : De quoi discutiez-vous en chemin ? 34 Mais ils gardèrent le silence, car en chemin, ils s’étaient entretenus sur la question de savoir qui était le plus grand. 35 Alors il s’assit, appela les douze et leur dit : Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous » (Marc 9:30-35).
 
Le verset 32 nous dit que les disciples n’ont pas compris ce que disait Jésus concernant ses souffrances et sa crucifixion. Arrivés à la maison, Jésus leur demanda de quoi ils avait discuté en chemin, mais ils avaient honte d’en parler « car en chemin, ils s’étaient entretenus sur la question de savoir qui était le plus grand » (9:34). Ils ne discutaient pas la théologie ou les meilleures méthodes pour guérir les gens, mais qui serait numéro un ! Les disciples n’ont pas compris le message de la croix parce que leur désir d’avoir la première place empêchait leur compréhension spirituelle. L’ambition nous aveugle au principe fondamental de la croix. L’ambition et la croix sont incompatibles.
 
« Alors il s’assit, appela les douze et leur dit : Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous » (Marc 9:35). Jésus renverse les valeurs. Si nous voulons avoir la première place, nous devons prendre la dernière place. Si nous voulons être le premier, nous devons être le serviteur de tous. Si nous voulons être grands, nous devons être petits.
 
B.    La grandeur d’un serviteur se mesure par la petitesse des gens qu’il sert.
« Et il prit un petit enfant, le plaça au milieu d’eux, et après l’avoir embrassé, il leur dit : 37 Quiconque reçoit en mon nom un de ces petits enfants, me reçoit moi-même, et quiconque me reçoit, ne me reçoit pas moi-même, mais celui qui m’a envoyé » (Marc 9:36-37).
 
Jésus a prit un enfant (9:36-37). Normalement, nous mesurons notre grandeur par le nombre de gens qui nous soutiennent et nous aident. Un enfant ne peut rien faire pour nous. Un enfant n’a pas d’influence, pas de pouvoir pour faire quoi que ce soit pour nous. C’est tout à fait le contraire : nous servons les enfants. Jésus dit : « Si vous recevez en mon nom ceux qui n’ont pas d’influence, vous me recevez et vous recevez celui qui m’a envoyé. » Notre grandeur n’est pas mesurée par le nombre de gens puissants qui nous entourent, mais par le nombre de gens impuissants et sans influence que nous servons.
 
C.    La grandeur d’un serviteur se mesure par son pouvoir d’inclure.
En voyant comment Jésus a accueilli l’enfant, Jean reconnaît qu’il a mal agi : « Jean lui dit : Maître, nous avons vu un homme qui chasse les démons en ton nom et qui ne nous suit pas, et nous l’en avons empêché, parce qu’il ne nous suit pas » (Marc 9:38).
 
Nous mesurons aussi la grandeur par la capacité d’inclure et d’exclure. Le secrétaire qui décide qui peut voir le Président et qui ne peut le voir a beaucoup de pouvoir. L’homme qui peut dire : « Toi, tu restes dans le pays, mais toi, tu sors » a beaucoup de pouvoir. Jésus dit que nous ne devons pas nous servir de notre position pour empêcher des gens d’exercer le ministère qu’ils font au nom de Jésus.
 
« Jésus dit : Ne l’en empêchez pas, car il n’est personne qui fasse un miracle en mon nom et puisse aussitôt après parler mal de moi. 40 En effet, celui qui n’est pas contre nous est pour nous. 41  Et quiconque vous donnera à boire un verre d’eau en mon nom, parce que vous êtes au Christ, en vérité, je vous le dis, il ne perdra point sa récompense » (Marc 9:39-41).
 
On ne peut pas faire un miracle au nom de Jésus ou donner un verre d’eau en son nom et aussitôt après parler mal de Jésus. Notez l’étendue entre le miracle et le simple service de donne un verre d’eau en son nom ; Jésus n’en fait pas grande distinction. Par contre, tous ceux qui nous donnent un verre d’eau au nom de Christ, ne perdront pas leur récompense.
 
Il est important de remarquer que c’est Jésus qui est le point d’intérêt, pas nous : « … qui fasse un miracle en mon nom … parler mal de moi… donnera à boire un verre d’eau en mon nom… » Nous n’exerçons pas un ministère pour que les gens parlent bien de nous. Si les gens s’attachent à nous, l’accent de « notre » ministère a été mal placé. Paul a averti les Éphésiens, « Je sais que… du milieu de vous se lèveront des hommes qui prononceront des paroles perverses, pour entraîner les disciples après eux » (Actes 20:29-30).
 
Dans les versets 42 et suivants, Jésus continue son enseignement sur la grandeur. Nous devons nous discipliner pour ne pas faire chuter des autres. Les mains, les yeux, les pieds doivent être employés pour servir Christ et les autres. Notre attitude envers les gens qui ne sont pas importants, les personnes de l’extérieur, les enfants et d’autres disciples, révèle si nous avons compris la mission et la croix de Christ.
 
Qui est le plus grand ? Celui qui se comporte comme Jésus.

  • Il accueillit l’enfant et celui qui n’est pas « utile ». Nous pouvons discerner la grandeur d’un homme par son attitude envers les petits enfants. Prenons-nous du temps pour aimer les petits, pour jouer avec eux ? Faisons-nous l’effort pour aider les plus faibles : ceux qui ont le cœur brisé, les pauvres, les captifs, les aveugles, les opprimés ? Jésus est venu pour eux (Luc 4:18).
  • Le plus grand recommande celui qui ne fait pas partie de notre groupe mais qui sert le Seigneur. Il n’est pas intolérant ; il n’a pas besoin de contrôler. Il est content des autres ministères que le Seigneur suscite autour de lui ; il les reconnaît, les bénit et prie pour eux.
  • Il exerce une discipline impitoyable dans sa propre vie, mais il protège les plus petits. Il ôte de sa vie tout ce qui peut être pour les autres une occasion de chute.

 
Qu’est-ce que Jésus veut ? Il veut des disciples qui

  • accueillent l’enfant ou l’indigent comme s’il était un roi.
  • récompensent tous ceux qui agissent en son nom.
  • se sacrifient eux-mêmes pour les « petits ».

 
La grandeur se mesure par

  • la dernière place
  • un engagement total d’accueillir les plus petits
  • une sympathie et une ouverture envers ceux qui invoquent et agissent en son nom (mais cf. Matthieu 7:21-23)
  • une passion pour la pureté personnelle

 
Voici quelques questions pour mesurer notre grandeur :

Pas :  Combien de gens m’aident ou me suivent ?
Mais : Quelle est la profondeur de mon engagement envers les autres ?
Pas :   Qui est-ce que je permets d’entre dans mon cercle d’influence ?
Mais : Quelle est la largeur de mon cercle de communion ? Qui puis-je inclure tout en restant loyal à Jésus ?
Pas :   Comment puis-me me développer ?
Mais : Qui puis-je développer et quelle est l’intensité de ma passion pour être pur et utile ?
 
D.    Encore, l’ambition nous rend lents à comprendre les principes du Royaume de Dieu.
« Des gens lui amenèrent des petits enfants pour qu’il les touche. Mais les disciples leur firent des reproches. 14 Jésus, en le voyant, fut indigné et leur dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car le royaume de Dieu est pour leurs pareils. 15 En vérité, je vous le dis, quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant, n’y entrera point. 16 Puis il les embrassa et les bénit, en leur imposant les mains » (Marc 10:13-16).
 
Comme nous avons constaté, l’ambition nous aveugle. Les disciples ne comprennent toujours pas qu’il faut accueillir les plus petits et les faibles. Jésus nous avertit que si nous ne recevons pas le Royaume de Dieu avec le cœur d’un enfant, il nous sera impossible d’y entrer.
 
Dans 10:24, les disciples sont stupéfaits que l’homme riche qui avait obéi les commandements n’entre dans le Royaume de Dieu. Jésus souligne encore que plusieurs des premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers (10:31 ; cf. 9:35).
 
Encore, Jésus revient sur la nécessité des souffrances et de la croix. Jésus et ses disciples sont encore en voyage – en direction de Jérusalem. Les disciples sont angoissés et craintifs et Jésus leur parle encore de sa mort. C’est la quatrième fois que Jésus parle de sa mort (8:31 ; 9:9-10 ; 9:31 ; 10:32-34) :
 
« Ils étaient en chemin pour monter à Jérusalem, et Jésus allait devant eux. Les disciples étaient angoissés et ceux qui suivaient étaient dans la crainte. Jésus prit de nouveau les douze auprès de lui, et se mit à leur dire ce qui devait lui arriver : 33 Voici : nous montons à Jérusalem, et le Fils de l’homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes. Ils le condamneront à mort, le livreront aux païens, 34 se moqueront de lui, cracheront sur lui, le flagelleront et le feront mourir ; et trois jours après, il ressuscitera » (Marc 10:32-34).
 
C’est à ce point que Jacques et Jean font leur requête. Ils sont un peu hésitants comme des gens ou des enfants qui nous posent une question en nous posant la question : « Est-ce que je peux te poser une question ? » Ou peut-être qu’ils sont un peu plus insistants : « Maître, nous désirons que tu fasses pour nous ce que nous te demanderons » (Marc 10:35).
 
« Les deux fils de Zébédée, Jacques et Jean, s’approchèrent de Jésus et lui dirent : Maître, nous désirons que tu fasses pour nous ce que nous te demanderons. 36 Il leur dit : Que désirez-vous que je fasse pour vous ? 37Donne-nous, lui dirent-ils, d’être assis l’un à ta droite et l’autre à ta gauche dans ta gloire » (Marc 10:35-37).
 
Jésus leur demande : « Que désirez-vous que je fasse pour vous ? » (Marc 10:36). Ils ne demandent pas comment ils peuvent servir, s’ils peuvent laver des vêtements pour les autres, préparer un logement ou chercher quelque chose à manger pour le groupe. Ils ont une ambition : ils cherchent une place d’honneur à la droite et à la gauche de Jésus. Ils cherchent une position. Peut-être croyaient-ils qu’ils l’avaient méritée. Avaient-ils pensé à Pierre qui faisait partie des trois ? Cherchaient-ils à le devancer ?
 
E.     Trois vérités concernant le leadership dans le Royaume de Dieu
La réponse de Jésus révèle des choses très importantes concernant le leadership et le Royaume de Dieu.
 
1.    Le leadership implique la souffrance.
« Jésus leur dit : Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, ou être baptisés du baptême dont je vais être baptisé ? Ils lui dirent : Nous le pouvons. » (Marc 10:38).
 
Dans la mentalité juive, la coupe signifiait la souffrance, même la colère de Dieu. Une intimité avec Christ implique un partage de sa croix.
 
« Mon but est de le connaître, lui, ainsi que la puissance de sa résurrection et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort, pour parvenir, 11 si possible, à la résurrection d’entre les morts » (Philippiens 3:10-11).
 
Jacques et Jean répondent avec désinvolture : « Nous le pouvons. » Ils ne savent pas que Jacques deviendra martyr et que Jean sera exilé.
 
2.    Le leadership implique une affectation souveraine.
« Et Jésus leur répondit : Il est vrai que vous boirez la coupe que je vais boire, et que vous serez baptisés du baptême dont je vais être baptisé ; 40 mais pour ce qui est d’être assis à ma droite ou à ma gauche, ce n’est pas à moi de le donner, sinon à ceux pour qui cela est préparé » (Marc 10:39-40).
 
Le leadership est un appel de Dieu, pas une position que nous choisissons pour nous-mêmes.
 
Les dix s’indignaient contre Jacques et Jean (10:41) tout simplement parce qu’ils voulaient la même chose pour eux-mêmes. C’est facile de s’indigner quand nous voyons l’arrivisme chez les autres, mais notre indignation est trop souvent indication que nous souffrons de la même maladie.
 
3.    Le leadership implique le service.
« Jésus les appela et leur dit : Vous savez que ceux qu’on regarde comme les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands abusent de leur pouvoir sur elles. 43 Il n’en est pas de même parmi vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, sera votre serviteur ; 44 et quiconque veut être le premier parmi vous, sera l’esclave de tous » (Marc 10:42-44).
 
Jésus dit que son Royaume ne sera pas mené comme les nations de ce monde. Il n’y aura pas d’abus de pouvoir parmi ses serviteurs. Notez la relation entre les « veut être » et les « sera » : Mais quiconque veut êtregrand parmi vous, sera votre serviteur ; et quiconque veut être le premierparmi vous, sera l’esclave de tous. »
 
Puis Jésus nous donne ce que J. Oswald Sanders a appelé le « principe maître du Maître » : « Car le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup. » (Marc 10:45). Le service de Jésus est la base de la nôtre. Il n’est pas venu pour se servir des gens mais pour les servir.

II.    LE SERVITEUR ET LE CHEMIN DE LA CROIX SELON LES APÔTRES
A.    Le serviteur de Dieu doit adopter la mentalité d’un esclave
Le serviteur de Dieu doit adopter la mentalité d’un esclave : il n’a pas de droit et il ne cherche pas sa propre volonté. Paul dit que nous devons avoir l’attitude de Christ qui a cédé toutes ses divines prérogatives pour devenir un esclave. C’est la voie de l’humilité et le chemin de la croix :
 
« Ayez en vous la pensée qui était en Christ-Jésus, 6 lui dont la condition était celle de Dieu, il n’a pas estimé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, 7 mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant la condition d’esclave, en devenant semblable aux hommes ; après s’être trouvé dans la situation d’un homme, 8 il s’est humilié lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort, la mort sur la croix » (Philippiens 2:5-8).
 
Le pasteur ne revendique pas ses droits ; il les renonce pour Christ et pour son église. Paul dit encore : « Pour moi, je n’ai usé d’aucun de ces droits… » (1 Corinthiens 9:15). Lebâton d’autorité du pasteur est l’exemple de sa propre croix, instrument de sa mort à lui-même. Il ne dirige pas par le pouvoir de sa position ; il conduit par la puissance de son exemple. “Sois un modèle pour les fidèles, dit Paul à Timothée, en parole, en conduite, en amour, en foi, en pureté » (1 Timothée 4:12).
 
B.    L’autorité apostolique et l’abus de pouvoir
Paul était un des apôtres les plus grands. Dieu s’est servi de lui pour opérer des miracles extraordinaires (Actes 19:11). Il a été enlevé dans le paradis (2 Corinthiens 12:1-10) et a eu des révélations que nul autre homme n’a jamais eues (2 Corinthiens 12:7 ; Éphésiens 3:3-5). Il a écrit une grande partie du Nouveau Testament. Il aurait pu être gonflé de sa suffisance. Il aurait pu se servir de ce qu’il avait reçu pour dominer sur les chrétiens comme le font quelques pasteurs de nos jours. Malgré tout, il savait qu’il était serviteur, non un dictateur. Les chrétiens de Corinthe était divisés concernant les leaders. Il y avait des groupes différents qui soutenaient Pierre (voir 1 Corinthiens 1:12), Apollos ou Paul. La réponse de Paul était nette :
 
« En effet, puisqu’il y a parmi vous de la jalousie et de la discorde, n’êtes-vous pas charnels et ne marchez-vous pas d’une manière tout humaine? 4  Quand l’un dit: Moi, je suis de Paul! et un autre: Moi, d’Apollos! 5 n’êtes-vous pas des hommes? Qu’est-ce donc qu’Apollos, et qu’est-ce que Paul? Des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru, selon que le Seigneur l’a donné à chacun. 6  J’ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître. 7  Ainsi, ce n’est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître » (1 Corinthiens 3:3-7).
 
Ils n’étaient pas des seigneurs mais « des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru, selon que le Seigneur l’a donné à chacun » (v. 5). Il conclut cette section en disant : « Que personne donc ne mette sa gloire dans les hommes… (1 Corinthiens 3:21).
 
Dans 2 Corinthiens 1:24, il a écrit :
 
« non que nous dominions sur votre foi, mais nous voulons collaborer à votre joie, puisque vous êtes fermes dans la foi »
 
En encore :
 
« … et nous nous disons vos serviteurs à cause de Jésus » (2 Corinthiens 4:5).
 
Quant aux autres serviteurs, Paul était capable de les encourager, mais il ne leur a pas imposé sa volonté :
 
« Quant au frère Apollos, je l’ai beaucoup exhorté à se rendre chez vous avec les frères, mais ce n’était décidément pas sa volonté de le faire maintenant ; il partira, quand il en aura l’occasion » (1 Corinthiens 16:12).
 
Il ne faut pas oublier que Paul est l’apôtre et qu’Apollos est le « frère ». Pourtant, Apollos se sent tout à fait libre de ne acquiescer aux désirs de Paul, ce qui ne gêne pas la relation. Dans le corps de Christ, comme Jésus nous a enseigné, nous sommes tous « frères » :
 
« Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi; car un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères. 9  Et n’appelez personne sur le terre père, car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. 10  Ne vous faites pas appeler directeurs, car un seul est votre Directeur, le Christ. 11 Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. 12  Qui s’élèvera sera abaissé, et qui s’abaissera sera élevé » (Matthieu 23:8-12).
 
Si l’apôtre Paul ne dominait pas sur les églises qu’il avait fondées, par quel droit un pasteur aujourd’hui domine-t-il sur l’église ?
 
C.    Il n’est pas nécessaire de se faire abuser
Dans cette même épître, Paul reprend les Corinthiens parce qu’ils ont accepté d’être dominés par certaines personnes qui se prenaient pour des apôtres, « de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ » (2 Corinthiens 11:13) :
 
« Vous supportez si volontiers les insensés, vous qui êtes sensés ! 20 Vous supportez en effet qu’on vous asservisse, qu’on vous dévore, qu’on vous dépouille, qu’on vous traite avec arrogance, qu’on vous frappe au visage ! » (2 Corinthiens 11:19-20).
 
Ces faux apôtres asservissaient les Corinthiens par leur soi-disant autorité et les Corinthiens les ont imprudemment tolérés. Paul leur a reproché cet asservissement.
 
D.    Le pasteur berger ne doit pas dominer le troupeau
 
L’apôtre Pierre a bien compris ce que Dieu attendait des meneurs :
 
« Voici les exhortations que j’adresse aux anciens qui sont parmi vous,moi ancien comme eux 2 Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, … 3 non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau » (1 Pierre 5:1-3 LSG).
 
Il ne peut être plus clair. Pierre dit que les pasteurs doivent conduire par exemple ; ils doivent être des modèles, non pas des maîtres. Ils ne doivent pas « dominer » (bfc, lsg ; ser : « tyranniser ») les brebis ; ils doivent leur montrer le modèle à imiter.
 
L’apôtre Pierre se présente dans ce passage comme « moi ancien comme eux ». Il aurait pu souligner son appel personnel par Christ et ses expériences extraordinaires pour revendiquer une supériorité. Au contraire, il se met sur le même pied d’égalité avec les anciens. Il ne cherchait pas à dominer les autres anciens ni le troupeau de Dieu.
 
L’apôtre Jean a aussi parlé des dictateurs dans l’église. Il avertit l’église concernant Diotrèphe qui voulait être le premier et qui voulait contrôler les autres membres de l’église :
 
« J’ai écrit quelques mots à l’Église ; mais Diotrèphe, qui aime à être le premier parmi eux, ne nous reçoit pas. 10 C’est pourquoi, si je viens, je rappellerai les actes qu’il commet, en répandant contre nous des paroles mauvaises ; non content de cela, lui-même ne reçoit pas les frères, et ceux qui voudraient le faire, il les en empêche et les chasse de l’Église » (3 Jean 1:9-10).
 
Diotrèphe voulait être le premier. Il cherchait à protéger sa position en ne pas recevant l’apôtre Jean ni les missionnaires qu’il avait envoyés. Dans les versets 3 à 8, il est clair qu’il s’agit de missionnaires.
 
1.      Diotrèphe aimait être le premier.
2.      Il ne recevait pas l’apôtre Jean ni les missionnaires qu’il avait envoyés.
3.      Il calomniait l’apôtre et les missionnaires.
4.      Il empêchait ceux qui voulaient recevoir les missionnaires.
5.      Il chassait de l’église ceux qui voulaient les recevoir.
 
Donc, Diotrèphe dominait l’église. Il calomniant les missionnaires et l’apôtre Jean, et il cherchait à éliminer toute concurrence possible. Quelle est la raison pour ce comportement ? Il voulait être le point de référence pour l’église ; il aimait être le premier. Jean a dit qu’il corrigerait Diotrèphe en rappelant ses actes et ses paroles. Un tel comportement est insupportable dans l’église de Jésus-Christ et doit être redressé.
 
E.     Tentatives de justifier ce que Christ a condamné
Parfois on se sert de Hébreux 13:17 pour justifier le contrôle abusif et l’attitude autoritaire de certains dirigeants :
 
« Obéissez à vos conducteurs et ayez pour eux de la déférence, car ils veillent sur vos âmes comme devant en rendre compte ; qu’il en soit ainsi, afin qu’ils le fassent avec joie, et non en gémissant, ce qui ne vous serait d’aucun avantage » (Hébreux 13:17 LSG).
 
Le terme pour obéir dans ce verset veut dire dans son sens littéral « soyez persuadés par ». Ce texte ne donne pas aux conducteurs le contrôle absolu sur la vie des autres. Au contraire, il encourage les disciples à être persuadés par le bon comportement de ceux qui veillent sur leurs âmes. L’obéissance en question n’est pas celle qui se produit de la domination mais celle qui est produite par la persuasion d’un bon exemple. Ce passage nous enseigne que nous devrions considérer l’exemple des conducteurs qui dans la crainte du Seigneur nous conduisent à Christ.[1] Interpréter ce passage de façon qui donne une autorité absolue aux conducteurs fait violence à tous les passages que nous avons déjà considérés ci-dessus. Dieu ne se contredit pas.
 
F.     Résumé de la position apostolique
Christ, Paul, Pierre et Jean ont condamné l’erreur de ceux qui cherchent à dominer et à imposer leur volonté sur les autres. Le message est clair, mais il n’est pas admis par tout le monde. Il est ironique que ceux qui revendiquent une « autorité spirituelle » pour eux-mêmes rejettent l’autorité authentique, celle des Écritures et du Seigneur Jésus-Christ, en refusant de suivre ces principes de la Parole de Dieu.
 
Cela ne veut pas dire que nous ne gouvernons pas, mais que nous gouvernons avec un esprit d’un serviteur : « Il n’en est pas de même pour vous. Mais que le plus grand parmi vous soit comme le plus jeune, et celui qui gouverne comme celui qui sert » (Luc 22:26).
 
III.   LA DIRECTION COLLEGIALE
À ce point il convient de dire que les apôtres ont travaillé en solidarité ou collégialité les uns avec les autres et avec l’église. Par exemple, dans les Actes 6, l’église faisait face à une grande crise qui risquait de diviser l’église en deux groupes : les Hellénistes et les Hébreux. Les douze ont convoqué la multitude des chrétiens et leur a demandé de choisir des hommes capables de se charger de la distribution de la nourriture auprès des veuves. Les douze apôtres ont fait une suggestion qui a plu à toute la multitude, la crise a été bien gérée, et l’église a été bénie (Actes 6:1-7). Il est à noter que tout le monde a participé pour résoudre le problème, tous les apôtres et l’église entière. Il n’y avait pas un seul homme qui dominait.
 
Dans les Actes 10 et 11, Pierre est allé chez le païen Corneille annoncer l’évangile. Les apôtres ont mis leur collègue sur la sellette : « Tu es entré chez des incirconcis, et tu as mangé avec eux ! » (Actes 11:3). Pierre n’a pas revendiqué une autorité pour lui-même. Il n’a pas dit : « Je prends cela sous ma responsabilité. » Il n’a pas dit que Christ lui avait donné les clefs du royaume et qu’il n’avait pas à rendre des comptes. Non, il s’est soumis à ses collègues.
 
Des années plus tard, à la Conférence de Jérusalem dans les Actes 15, l’église faisait face encore à une grande crise concernant l’admission des païens dans l’église. Il y avait « une vive discussion » (Actes 15:7) et tout le monde pouvait s’exprimer. Ensuite Pierre a raconté ce que le Seigneur lui avait appris. Puis Paul et Barnabas ont raconté tout ce que le Seigneur avait fait à travers leur ministère au milieu des païens. Il n’y avait pas une seule personne qui dominait. Jacques, le leader du groupe, a résumé la discussion et a souligné la base biblique qui soutenait la direction du débat.
 
Il est important de noter que le conflit fait partie de temps à autre de la vie et de la vie de l’église. La question essentielle est comment nous le résolvons. Pour simplifier, il existe deux manières de résoudre le conflit : une personne peut imposer sa volonté sur tout le groupe ou tout le groupe peut s’exprimer à cœur ouvert et disposé jusqu’à ce que le groupe entier discerne la volonté de Dieu soit à l’unanimité, soit par vote. La suite du passage dans les Actes 15 est instructive :
 
« 22 Alors il parut bon aux apôtres et aux anciens, ainsi qu’à l’Église entière, de choisir parmi eux et d’envoyer à Antioche, avec Paul et Barnabas, Jude appelé Barsabbas et Silas, hommes estimés parmi les frères. 23 Ils les chargèrent d’une lettre ainsi conçue : … 25 Il nous a paru bon, après nous être mis d’accord, de… 27 Nous avons donc… 28 Car il a paru bon au Saint-Esprit et à nous de… » (Actes 15:22-28).
 
Ayant tout discuté d’une manière franche et ouverte, tous les apôtres et les anciens et l’Église entière se sont « mis d’accord » et ils ont pu dire : « Ilnous a paru bon… » Voilà une vérité étonnante : tout ce conflit et le franc-parler était la méthode employée par le Saint-Esprit pour unir l’église et révéler la volonté de Dieu : « Car il a paru bon au Saint-Esprit et à nous » (Actes 15:28). Un leader qui ne supporte pas la discussion mais qui impose sa volonté sur le groupe ne pourra jamais le conduire selon la volonté de Dieu parce que Dieu se sert de tous les membres du corps pour faire connaître sa volonté. Un conducteur ne peut pas dire : « Je n’ai pas besoin de votre avis, je connais la volonté de Dieu pour l’église. »
 
« L’œil ne peut pas dire à la main : Je n’ai pas besoin de toi ; ni la tête dire aux pieds : Je n’ai pas besoin de vous » (1 Corinthiens 12:21).
 
Le serviteur de tous ne doit pas avoir peur de la discussion. Il ne doit pas la supprimer. Il ne doit pas penser qu’il connaît tout ou que lui seul a la pensée du Seigneur.
 
L’église est conduite par un collège des anciens, c’est-à-dire des pasteurs reconnus. L’église a besoin de la pastorale pour être protégée des loups redoutables qui n’épargnent pas le troupeau et des hommes qui entraînent les disciples après eux :
 
« Je sais que parmi vous, après mon départ, s’introduiront des loups redoutables qui n’épargneront pas le troupeau, 30  et que du milieu de vous se lèveront des hommes qui prononceront des paroles perverses, pour entraîner les disciples après eux » (Actes 20:29-30).
 
Les pasteurs eux-mêmes ont besoin de cette correction qui leur est donnée par la pastorale. L’ensemble de pasteurs reconnus fonctionne (1) à protéger les pasteurs dans leurs tendances à dévier de la doctrine et de la pratique bibliques, et (2) à protéger l’église de toute aberration pastorale.
IV.   CHRIST ET LE POUVOIR
Personne n’a jamais eu à sa disposition un pouvoir plus grand que celui de Jésus. Dans son livre excellent Transforming Leadership, Leighton Ford dit que Jésus avait la capacité de déterminer les multitudes avec son Sermon sur la montagne, de calmer la tempête avec une parole, de chasser les démons, d’ouvrir les yeux des aveugles ou même de maudire le figuier et le faire sécher. Nous lisons deux déclarations étonnantes
 
« Jésus… savait que le Père avait tout remis entre ses mains, qu’il était venu de Dieu et qu’il s’en allait à Dieu » (Jean 13:3).
 
« lui dont la condition était celle de Dieu, il n’a pas estimé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, 7 mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant la condition d’esclave, en devenant semblable aux hommes ; après s’être trouvé dans la situation d’un homme, 8 il s’est humilié lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort, la mort sur la croix » (Philippiens 2:6-8).
 
Dans la première déclaration, nous lisons que Dieu avait tout remis entre ses mains (Jean 13:3). Jean nous a déjà fait référence à cette autorité de Jésus dans 3:35, « Le Père aime le Fils et a tout remis dans sa main. » Encore dans le chapitre 5 nous lisons que « tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait également » (5:19) ; « comme le Père ressuscite les morts et les fait vivre, de même aussi le Fils fait vivre qui il veut » (5:21) ; que « le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père » (5:22-23), que « comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même, et il lui a donné le pouvoir d’exercer le jugement, parce qu’il est Fils de l’homme » (5:26-27).
 
Malgré sa condition exaltée, c’est-à-dire « celle de Dieu », Jésus a pris la condition d’un esclave. Nous voyons Jésus dans cette condition d’un esclave dans Jean 13. Ce passage nous est tellement familier que l’impact nous échappe. Pour nous mettre dans le contexte, vous vous souvenez que Jean-Baptiste a dit qu’il n’était pas digne de délier les la courroie des sandales de Jésus. Les sources rabbiniques nous indiquent que les rabbins pouvaient faire toute sorte de demandes sur leurs disciples, mais ils ne pouvaient pas leur demander d’ôter les sandales du rabbin ; c’était une tâche trop avilissante. Par contre, Jean-Baptiste dit, en effet, que son Maître est tellement supérieur aux rabbins qu’il lui serait un honneur de délier les sandales de Jésus, un honneur dont il n’était pas digne.
 
Jésus démontre le renversement les valeurs : Le dernier sera le premier. Les péagers et les prostituées devanceront les pharisiens dans le Royaume de Dieu. Et celui qui est le plus grand sera le serviteur de tous. Jésus ôte ses vêtements, s’entoure d’un linge, et fait le travail d’un esclave. Ses disciples ne sont pas obligés de lui laver les pieds ; mais il leur lave les pieds. C’est la seule fois que Jésus leur dit : « Je vous ai donné un exemple, afin que, vous aussi, vous fassiez comme moi je vous ai fait » (Jean 13:15). Il continue :
 
« En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n’est pas plus grand que son seigneur, ni l’apôtre plus grand que celui qui l’a envoyé. 17 Si vous savez cela, vous êtes heureux, pourvu que vous le mettiez en pratique » (Jean 13:16-17).
 
Nous ne sommes pas supérieurs à Jésus. S’il s’est humilié et a pris la condition d’un esclave, nous devons aussi le faire les uns pour les autres.
 
CONCLUSION
Quelle est la position des pasteurs ? Certains se prennent pour des seigneurs. Ils dominent le troupeau de Dieu. Ils ne rendent pas compte à qui que ce soit. Ils aiment être le premier. Cette manière de se comporter n’est pas le chemin de la croix. Les apôtres ont donné un autre exemple et ils ont dénoncé toute approche autoritaire parmi les pasteurs. Ils ont même dit que l’église n’avait pas à se soumettre à des abus spirituels. Que le Seigneur nous aide à nous charger de notre croix. Nous concluons avec cette exhortation de l’apôtre Paul :
 
« ne faites rien par rivalité ou par vaine gloire, mais dans l’humilité, estimez les autres supérieurs à vous-mêmes. 4  Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. 5 Ayez en vous la pensée qui était en Christ-Jésus, 6  lui dont la condition était celle de Dieu, il n’a pas estimé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, 7  mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant la condition d’esclave, en devenant semblable aux hommes; après s’être trouvé dans la situation d’un homme, 8  il s’est humilié lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort, la mort sur la croix » (Philippiens 2:3-8).
 
Cliquez ici pour télécharger le fichier PDF.


[1] Jason Young, “Abuse of Authority in the Church, A Biblical Perspective of Leadership” http://www.actseighteen.com/articles/authority-abuse.htm.


2 réflexions sur “Serviteurs ou seigneurs ?

  1. Ping : « Tout le monde veut être leader, mais peu souhaitent être serviteurs ! » | PEP'S CAFE !

  2. Martin BWAMA

    ce message m’a beaucoup bénie et m’a amener à diriger en servant, à travailler comme tout dépend de mon travail et de prier comme si tout dépend de ma prière. Surtout pour remporter le prix de ma vocation céleste en Christ.
    Ma suggestion est celle-ci: si vous pouvez m’éclairer sur ce deux sujets; « Pasteur ou magicien »(Pasteur ou faiseur des miracles) et Pasteur ou commerçant ». Car ce sont là les sujets qui embrouillent les enfants de Dieu sur le comportement des serviteurs de Dieu.

Laisser un commentaire