Le précurseur du Christ : Jean-Baptiste et le défi aux faux prophètes

Prophets and Jesus Christ French.

Qui es-tu?

Les prophètes autoproclamés sont légion. Les autorités religieuses ont eu raison de demander à Jean-Baptiste : « Qui es-tu ? » (Jean 1.19). Les prétendus prophètes répondent en parlant d’eux-mêmes, de leur vocation, de leur onction, de leur révélation, de leurs exploits. Le prophète Jean-Baptiste n’a pas été envoyé pour parler de lui-même. Il détourne leur attention de lui-même :

Il déclara et sans restriction affirma: « Moi, je ne suis pas le Messie. » (Jean 1.20, S21)

« Élie ? » —« Je ne le suis pas. »

« Le prophète ? » —« Non. »

Ils lui dirent alors: « Qui es-tu? Nous devons donner une réponse à ceux qui nous ont envoyés! Que dis-tu de toi-même? » (Jean 1.22, S21)

Lorsqu’on lui a demandé une réponse, il a sorti son passeport : Ésaïe 40.3.

Une voix crie dans le désert: « Préparez le chemin de l’Eternel, faites une route bien droite pour notre Dieu dans les endroits arides! » (Ésaïe 40.3, S21)

Sept cents ans auparavant, le prophète Ésaïe avait parlé du précurseur du Christ qui préparerait la voie du Seigneur. Jean était ce précurseur.

Le dernier prophète de l’Ancien Testament avait également parlé de lui :

« Voici que j’enverrai mon messager pour me préparer le chemin… » (Malachie 3.1, S21)

L’évaluation de Jésus lui-même concernant Jean était qu’il n’y avait pas de prophète plus grand :

« Qu’êtes-vous donc allés voir? Un prophète? Oui, je vous le dis, et plus qu’un prophète. C’est celui à propos duquel il est écrit: Voici, j’envoie mon messager devant toi pour te préparer le chemin. » Je vous le dis, parmi ceux qui sont nés de femmes, aucun [prophète] n’est plus grand que Jean[-Baptiste]. Cependant, le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui. » (Luc 7.26–28, S21)

Jean-Baptiste était le prophète du Seigneur Jésus-Christ.

Jean-Baptiste comme témoin

L’importance de Jean réside dans le fait qu’il a préparé la voie du Seigneur. Il ne parlait pas de lui-même, mais il dirigeait les gens vers le Christ :

« Moi, je vous baptise d’eau en vue de la repentance, mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi et je ne suis pas digne de porter ses sandales. Lui, il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu. » (Matthieu 3.11, S21)

L’apôtre Jean a écrit à propos de Jean-Baptiste qu’il était un témoin du Christ la lumière du monde :

Il vint comme témoin, pour rendre témoignage à la lumière afin que tous croient par lui. (Jean 1.7, S21)

Jésus cite Jean-Baptiste comme témoin, ainsi que le témoignage de son Père, ses propres œuvres, Moïse et les Écritures (Jean 5:33–47). Pourtant, Jean-Baptiste en tant qu’homme a précédé Jésus-Christ comme son précurseur, pointant au-delà de lui-même vers « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jean 1:29, 36). Le rôle essentiel et important de Jean en tant que témoin du Christ, le Seigneur, est largement souligné par chaque évangéliste : Matthieu, Marc, Luc et Jean. Quel autre chef religieux a eu un précurseur ?

Qui était leur précurseur ?

Mahomet n’a pas eu de précurseur. Joseph Smith n’a pas eu de précurseur. Ellen G. White n’a pas eu de précurseur. Charles Taze Russell n’a pas eu de précurseur.

Les prétendant prophètes de l’histoire ne peuvent pas valider leurs affirmations en se référant à des précurseurs. Ces prophètes autoproclamés prétendent que leurs nouvelles révélations abrogent toutes les révélations antérieures inscrites dans les Écritures. Ils prétendent être envoyés par Dieu, mais qui a annoncé leur venue ? Où étaient leurs « lettres de recommandation » (2 Corinthiens 3:1-2) ? Quels précurseurs ont validé leurs affirmations ?

Les prétendant prophètes de l’histoire ne peuvent pas valider leurs affirmations en se référant à des précurseurs. Ces prophètes autoproclamés prétendent que leurs nouvelles révélations abrogent toutes les révélations antérieures inscrites dans les Écritures. Ils prétendent être envoyés par Dieu, mais qui a annoncé leur venue ? Où étaient leurs « lettres de recommandation » (2 Corinthiens 3:1–2) ? Quels précurseurs ont validé leurs affirmations ?

Outre le témoignage constant des Ecritures de l’Ancien Testament, Jésus le Christ, le Fils de Dieu, a eu un précurseur : Jean-Baptiste. Qu’en est-il des autres ?

  • Mahomet, le fondateur de l’islam, n’a pas eu de précurseur.
  • Joseph Smith, fondateur du mormonisme, n’a pas eu de précurseur.
  • Ellen G. White (adventistes du septième jour) n’a pas eu de précurseur.
  • Charles Taze Russell (témoins de Jéhovah) n’a pas eu de précurseur.

Pourtant, chacun de ces chefs religieux tente de renverser les quatre mille ans de révélation que Dieu a inscrites dans les Écritures et qu’il a validées en ressuscitant Jésus-Christ d’entre les morts.

Aucun d’entre eux n’a eu de précurseurs. Aucun d’entre eux n’a été ressuscité des morts. Pourquoi les écouteriez-vous ?

Quelqu’un a-t-il annoncé leur venue ? Ironiquement, c’est Jésus qui l’a fait.

Méfiez-vous des prétendus prophètes! Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au-dedans ce sont des loups voraces. (Matthieu 7.15, S21)

car de prétendus messies et de prétendus prophètes surgiront; ils feront de grands prodiges et des signes miraculeux au point de tromper, si c’était possible, même ceux qui ont été choisis. (Matthieu 24.24, S21)

Des prophètes à profusion

Il ne semble pas y avoir de pénurie de prophètes qui se vantent d’eux-mêmes et qui se vantent de leurs propres mérites. Ils abondent en révélations nouvelles, à « tout vent de doctrine » (Éphésiens 4:14) et « toutes sortes de doctrines étrangères » (Hébreux 13:9).

Le Nouveau Testament nous met en garde à plusieurs reprises contre les faux christs, les faux prophètes, les faux apôtres, les faux enseignants, les faux frères et les faux signes et prodiges.[1]

Alors que beaucoup de gens attendent de nouvelles révélations, Jude, le frère du Seigneur, nous exhorte à « à combattre pour la foi transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 3). Elle a été transmise « une fois pour toutes ». Elle ne change pas. Il n’existe pas de version mise à jour. C’est l’Évangile immuable de Jésus-Christ tel qu’il est révélé dans les Écritures.

Or nous, nous prêchons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les non-Juifs, (1 Corinthiens 1.23, S21)

Nous, nous prêchons Christ

Comme Jean-Baptiste, le serviteur du Seigneur sera réticent à parler de lui-même.

Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes: c’est Jésus-Christ le Seigneur que nous prêchons, et nous nous déclarons vos serviteurs à cause de Jésus. (2 Corinthiens 4.5, S21)

Pourtant, comme Jean-Baptiste, nous proclamons avec audace qu’il n’y a de salut en aucun autre (Actes 4:12).

C’est lui que nous annonçons, en avertissant et en instruisant toute personne en toute sagesse, afin de présenter à Dieu toute personne devenue adulte en [Jésus-]Christ. (Colossiens 1.28, S21)

Or nous, nous prêchons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les non-Juifs, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, qu’ils soient juifs ou non.” (1 Corinthians 1:23–24, S21)

Pourquoi prêchons-nous le Christ ? Les chrétiens ne considèrent pas Jésus-Christ comme un simple prophète de Dieu. Tout comme Mahomet était considéré comme un prophète d’Allah et Moïse comme un prophète de Yahweh, Jean-Baptiste était un prophète de Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Jésus-Christ, le Fils de Dieu, n’est pas au même rang que Moïse ou Mahomet. Étant égal à Dieu (Jean 5:18), il a son propre prophète, le plus grand prophète de tous les temps, le précurseur Jean-Baptiste.

Pourquoi prêchons-nous le Christ ? Parce que le plus grand prophète de tous les temps a prêché le Christ, l’Agneau de Dieu, le Fils de Dieu.

[1]Mt 7:15; 24:11, 24; Mc 13:22; Lc 6:26; Ac 13:6; 2 Co 11:13, 26; Ga 2:4; 2 Th 2:9, 11; 2 Pi 2:1, 3; 1 Jn 4:1; Ap 2:2; 19:20; 20:10

Le Dieu Créateur

Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre (Genèse 1:1 NEG).

La Bible nous dit que Dieu est le Créateur

L’accent du premier chapitre du livre de Genèse est sur le fait que c’est Dieu qui a tout créé. Le nom “Dieu” (אלהים, Elohim) se trouve 32 fois en 26 versets.

  • Dieu créa (3 fois : 1:1, 21, 27 ; plus 2 fois “il créa” : 1:27)
  • Dieu dit (10 fois : 1:3, 6, 9, 11, 14, 20, 24, 26, 28, 29)
  • Dieu vit (7 fois : 1:4, 10, 12, 18, 21, 25, 31 ; dont 6 fois “…que cela était [très] bon”)
  • Dieu sépara (2 fois : 1:4, 7)
  • Dieu appela (3 fois : 1:5, 8, 10 ; plus “il appela” : 1:5, 10)
  • Dieu fit (4 fois en 3 versets : 1:7, 16, 25)
  • Dieu plaça (1 fois : 1:17)
  • Dieu bénit (2 fois : 1:22, 28)

On ne peut pas ne pas reconnaître que Dieu est le Créateur des cieux et de la terre.

En plus, nous trouvons que “l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux” (Gen. 1:2 NEG), et que Dieu créa l’homme “à l’image de Dieu” (Gen. 1:27 NEG).

On ne peut pas ne pas reconnaître que Dieu est le Créateur des cieux et de la terre.

La créatio ex nihilo

La Bible enseigne que Dieu a tout créé ex nihilo, c’est-à-dire “du néant”. Selon Walther Eichrodt, Ésaïe fait référence à Genèse 1:1 en parlant d’un commencement absolu de l’ordre créé :

Ne le savez-vous pas ? ne l’avez-vous pas appris ? ne vous l’a-t-on pas fait connaître dès le commencement ? N’avez-vous jamais réfléchi à la fondation de la terre ? (Isa. 40:21 NEG).

Bien que la formule “créatio ex nihilo” ne se trouve pas dans la Bible, il est clair qu’il ne s’agit pas d’une récréation ou d’une réorganisation de la matière comme si Dieu n’était qu’un artisan ou un bâtisseur qui travaillait ce qui existait déjà plutôt que le Créateur de tout ce qui n’est pas Dieu lui-même. Le nom “commencement” fait référence au commencement absolu de tout l’ordre créé. Dit Claus Westermann :

Genèse 1:1 ne fait pas référence à un commencement de quelque chose ; elle fait référence tout simplement Au Commencement. Tout commença par Dieu.”

La phrase “les cieux et la terre” (Gen. 1:1, 21 fois dans la NEG) est une locution qui inclut tout le cosmos. Donc, tout l’univers – tout l’ordre créé – fut créé du néant par le Dieu Tout-Puissant.

Le petit dieu du mormonisme

Joseph Smith, fondateur du mormonisme, a dénoncé vers la fin de sa vie en 1844 la doctrine chrétienne de créatio ex nihilo. Selon Smith,

…le mot créer vient du mot baurau [sic], qui ne veut pas dire créer du néant ; il signifie… organiser le monde du chaos.

Pour Smith, la matière était éternelle. L’existence de Dieu dépendait de la matière et non le contraire. Brigham Young, successeur de Smith, a déclaré :

Affirmer que le Seigneur a fait ce monde du néant est ridicule et impossible. Dieu n’a jamais rien fait du néant.

Parley Pratt, un des premiers apôtres du mormonisme, a dit que “toutes les variétés d’éléments, de propriétés ou de choses” sont “éternelles, non créées et auto-existantes”.

La création n’est qu’une réorganisation pour les mormons. Leur petit dieu dépend des éléments, des lois et des principes qui déterminent les limites de son activité.

Bârâ’  (ברא) et l’argument étymologique

Le mormon B. H. Roberts avoue que le Jewish Encyclopedia indique que “la plupart des philosophes juifs trouve dans Genèse 1:1 que ‘création’ veut dire ‘création du néant’.” Pourtant, il commet le sophisme exégétique en disant que “la signification étymologique du verbe (“créer”) est ‘découper ou façonner’, et présuppose l’emploi de matière.” Il en extrapole que dans la création, Dieu a façonné des matières premières préexistantes.

Est-il valable de faire recours à un argument étymologique ? Par exemple, selon Le Petit Robert, l’adjectif “gentil” vient du latin gentilis et signifiait dans le XIe siècle « de famille, de race » et indiquait ceux qui était noble de naissance. Cela n’est pas sa signification quand on dit à un enfant : “Si tu es gentil, tu auras un bonbon.”

Le savant biblique Moisés Silva dit de manière catégorique :

Les études modernes nous contraignent de rejeter cette attitude [c’est-à-dire faire appel à l’étymologie d’un terme pour trouver sa signification de base ou réelle] et de nous méfier de l’histoire d’un mot.

Le professeur James Barr dit de même :

L’important, c’est que l’étymologie d’un mot n’est pas une déclaration de sa signification mais de son histoire.

Bârâ’ (créer) peut être employé pour la création par Dieu de la nation d’Israël (Ésaïe 43:15) ou pour sa création d’un cœur pur (Psaume 51:12), et nous comprenons qu’il ne s’agit pas d’une création ex nihilo. La question importante est celle-ci : quand nous considérons les passages bibliques qui parlent de la création, quelle signification est le mieux soutenue par les Écritures – celle des mormons et l’interprétation chrétienne ?

Par exemple :

… Dieu… qui appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaient (Rom. 4:17 NEG).

C’est par la foi que nous reconnaissons que l’univers a été formé par la parole de Dieu, en sorte que ce qu’on voit n’a pas été fait de choses visibles (Héb.. 11:3 NEG).

Ces versets soutiennent une création du néant, non une réorganisation de matières premières.

L’emploi de bârâ’ (ברא)

Comme nous avons constaté, le verbe bârâ’ tout seul n’implique pas forcément une création ex nihilo mais son emploi est important :

  1. Dieu est toujours le sujet du verbe bârâ’. Le verbe n’est jamais employé pour indiquer le travail de l’homme.
  2. Un autre terme, le verbe ‘asah (‘faire’), est employé pour parler de personnes qui fabriquent quelque chose de matières préexistantes.
  3. Quand le verbe bârâ’ est employé, il n’y a jamais mention de matières premières employées par Dieu.
  4. Le verbe bârâ’ est le meilleur terme pour indiquer une création ex nihilo ; nul autre terme hébreu ne conviendrait.
  5. En plus, l’idée de créatio ex nihilo est implicite dans Genèse 1:1 puisque nul commencement de Dieu n’est mentionné.

Quelques citations de savants bibliques

Jürgen Moltmann, théologien allémand :

Dire que Dieu créa le monde indique que Dieu est distinct de ce monde, et souligne que Dieu l’a désiré… C’est le résultat spécifique de sa volonté. Puisqu’ils sont le résultat de l’activité créatrice de Dieu, les cieux et la terre sont… contingents.

John Sailhamer, professeur de l’Ancien Testament :

Les savants bibliques croient depuis fort longtemps que l’idée de ‘création du néant’ peut se trouver dans la phrase d’ouverture de Genèse 1…. Il y a très peu que le texte pourrait signifier autre qu’une ‘création du néant’. La simple notion que le monde a un ‘commencement’ semblerait nécessiter qu’il soit créé ‘du néant’.

Les commentateurs Keil et Delitzsch :

La terre était informe et vide pas avant, mais quand ou après que Dieu l’avait créé.

…il n’y a rien qui appartient à la composition de l’univers, soit en matière ou en forme, qui avait une existence… avant cet acte divin au commencement.

Citations bibliques

Il existe d’abondantes références bibliques à la création par Dieu (par l’agence de Christ) de toutes choses visibles et invisibles. En voici quelques-unes :

C’est de lui, par lui, et pour lui que sont toutes choses (Rom. 11:36 NEG).

il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses (1 Co. 8:6 NEG).

Dieu qui a créé toutes choses (Éph. 3:9 NEG).

Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui (Col. 1:16 NEG).

tu as créé toutes choses, et c’est par ta volonté qu’elles existent et qu’elles ont été créées (Apo. 4:11 NEG).

Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle (Jean 1:3 NEG).

La doctrine de création du néant reflète la compréhension des juifs de l’Ancien Testament ainsi que l’enseignement du Nouveau Testament. C’est la doctrine de l’Église depuis deux mille ans. Le Créateur est infiniment plus grand que nous ne pouvons imaginer.

Source : Francis J. Beckwith, et. al., The New Mormon Challenge, Zondervan, 2002, surtout les pages 99-115.