Le jugement dernier prévu pour le 21 mai 2011 ! (Certainement pas !)

Panneau à Port Vila, Vanuatu annonçant le dernier jugement pour le 21 mai 2011

L’organisation www.FamilyRadio.com a presque entouré le monde de panneaux d’affichage annonçant le retour de Christ et le jugement dernier pour samedi 21 mai 2011. Selon leur site web et des traités distribués par leur représentants (même ici à Port Vila, Vanuatu – au bout du monde !), l’enlèvement de l’Église aura lieu le 21 mai et le jugement de Dieu sur les habitants de la Terre commencera, concluant avec la fin du monde le 21 octobre 2011.

Ce plan démontre les régions qu’ils ont infiltrées par panneaux d’affichage, traités, visites ou radiodiffusion :

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Qu’en dit les Écritures ?

Nous ne pouvons pas savoir quand Christ reviendra.

Dans son livre massif, Systematic Theology: An Introduction to Biblical Theology, Wayne Grudem démontre des Écritures que nous ne pouvons savoir quand Christ reviendra (p. 1093-1094). “Plusieurs passages indiquent que nous ne savons pas et que nous ne pouvons pas savoir le temps du retour de Christ.

C’est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l’homme viendra à l’heure où vous n’y penserez pas. (Mat 24:44 NEG).

Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l’heure. (Mat 25:13 NEG).

Pour ce qui est du jour ou de l’heure, personne ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul.  33 Prenez garde, veillez et priez; car vous ne savez quand ce temps viendra. (Mar 13:32-33 NEG).

“Il est tout simplement un faux-fuyant, dit Grudem, de dire que nous ne pouvons savoir le jour ou l’heure, mais nous pouvons savoir le mois ou l’an. Le fait demeure que Jésus revient… “à l’heure où vous n’y penserez pas” (Luc 12:40 et Mat 24:44 NEG). (Dans ces versets, le mot “heure” [ὥρᾳ, hôra] se comprend dans son sens général référant au temps quand quelque chose se passera, pas forcément à une période de 60 minutes.)

“L’intérêt de ces passages, c’est que Jésus nous dit que nous ne pouvons pas savoir quand il revient. Puisqu’il reviendra à un temps inattendu, nous devrions être prêts à tout moment pour son retour.”

Nous devrions rejeter tout enseignement qui prétend savoir la date du retour de Christ.

Nous devons automatiquement considérer comme ayant tort toute personne qui prétend savoir spécifiquement quand Jésus revient.

“Le résultat pratique de cet enseignement de Jésus, c’est que nous devons automatiquement considérer comme ayant tort toute personne qui prétend savoir spécifiquement quand Jésus revient. Les Témoins de Jéhovah ont fait beaucoup de prédictions de dates spécifiques pour le retour de Christ, et chaque fois ils ont eu tort.

“D’autres personnes ont également fait des prédictions, parfois en revendiquant une nouvelle perspicacité concernant les prophéties bibliques. Parfois elles ont prétendu avoir reçu une révélation personnelle de Jésus lui-même indiquant le temps de son retour.”

Conséquences néfastes

“Il est regrettable que beaucoup de gens ont été trompés par ces prétentions, parce que si des gens sont convaincus que Christ reviendra (par exemple) dans un mois, ils commenceront à se retirer de tous leurs engagements à long terme. Ils retireront leurs enfants de l’école, vendront leur maison, quitteront leur emploi, et laisseront tomber leurs projets à long terme que ce soit à l’église ou ailleurs. Au départ, ils auront peut-être plus de zèle pour l’évangélisation ou pour la prière, mais la nature bizarre de leur comportement contrebalancera tout impact d’évangélisation. En plus, ils désobéissent tout simplement l’enseignement des Écritures que la date du retour de Christ ne peut être connue, ce qui veut dire que même leur prière et leur communion avec Dieu seront aussi empêchées.

“Toute personne qui prétend savoir la date du retour de Christ—de quelle que source que ce soit—devrait être rejetée comme ayant tort” (Grudem, p. 1093-1094).

Je vois encore un autre danger. Il est vrai que Jésus-Christ revient, mais l’erreur de ceux qui prétendent savoir le temps de son retour, agit comme un vaccin contre la vérité de son retour et endurcit les non croyants contre l’évangile pour qu’ils se moquent de la vérité comme prédit l’apôtre Pierre :

…dans les derniers jours, il viendra des moqueurs avec leurs railleries, et marchant selon leurs propres convoitises.  4 Ils disent : Où est la promesse de son avènement ? (2 Pierre 3:3-4 NEG).

Jésus revient bientôt, mais certainement pas le 21 mai 2011 !

L’évangélisation qui transforme une ville

To Transform a City

Tim Keller, pasteur de Redeemer Presbyterian Church de Manhattan, New York, a récemment parlé à un groupe de pasteurs concernant le défi de toucher une ville pour Christ. Je résume quelques pensées de l’article “To Transform a City” qui se trouve dans la revue Leadership.

Il faut un mouvement pour atteindre une ville pour Christ.

Il faut plus que quelques églises efficaces avec un éclat d’énergie de réveil et de nouveaux convertis. Dans presque toutes les villes du monde, il se trouve des églises qui grandissent. Dieu œuvre et des gens viennent à Christ. Pourtant, c’est une autre question de demander si la ville est atteinte pour Dieu.

Souvent la croissance d’une église se fait par un transfert de membres. Une église passe par un temps difficile, un temps de division. Certains chrétiens mûrs trouvent qu’il n’est pas possible d’inviter leurs amis à l’église parce que l’ambiance n’est pas saine. Ils transfèrent leur appartenance à une église grandissante qui est en bonne santé. C’est une bonne décision mais cela n’indique pas que la ville soit atteinte pour Dieu.

Pour atteindre une ville pour Christ, il faut un mouvement aussi large que la ville qui fait en sorte que le nombre de chrétiens dans la ville augmente plus rapidement que la population : un pourcentage grandissant de la population (1) trouve le salut en Jésus-Christ et (2) fait partie des églises bibliques. Ces croyants finiront par produire un impact sur la vie de la ville. Voilà un mouvement évangélique qui touche une ville.

Un tel mouvement est organique. Son énergie n’est pas limitée à une église ou à un dénomination. Il n’a pas de leader qui le dirige. C’est un mouvement du Saint-Esprit qui transcende les barrières de dénomination, fait grandir le corps de Christ, et fait un impact pour Christ dans la ville entière.

1.  Le noyau du mouvement : biblique et contextuel

Keller voit trois couches essentielles à cette sorte d’influence.

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Au noyau du mouvement, cette influence est biblique et contextuelle. L’influence est biblique. Par exemple, selon l’Épître de Paul aux Romains, l’évangile évite les pièges du moralisme légaliste et du relativisme licencieux. Et les païens et les juifs ont loupé l’évangile.

Cette influence est aussi contextuelle. C’est-à-dire qu’elle se rapporte à son contexte culturel. L’église doit éviter deux extrêmes : elle doit éviter l’isolationnisme, cette tendance de se renfermer dans la coquille de sa propre culture ecclésiastique. En entrant dans certaines églises en Europe, nous avions l’impression de retourner dans le temps quelques décennies. Il n’était pas étonnant que ces églises avaient peu d’impact sur leur ville.

D’autre part, l’église vraie se distingue du monde. Si elle n’est qu’un reflet de la culture, elle cesse d’offrir aux gens une option à la culture dominante. Une église, qui fait partie d’un mouvement qui touche une ville, est à la fois biblique et contextuelle.

2. Une multiplication d’églises bibliques et diverses

Cette influence embrasse la multiplication d’églises qui sont à la fois bibliques et diverses. Des églises bibliques, qui prêchent l’évangile, qu’elles soient baptistes, méthodistes, pentecôtistes ou presbytériennes (et j’en passe), attireront des non chrétiens différents. Nous sommes premièrement chrétiens. Je ne prône pas la coopération œcuménique avec des églises non bibliques. Pourtant, on ne peut pas toucher une ville si le corps de Christ est si divisé que les dénominations bibliques refusent de travailler ensemble pour l’avancement du royaume de Dieu.

3. Un écosystème de ministères

Cette influence inclut un écosystème de ministères

  • La prière les uns pour les autres à l’échelle de la ville.
  • L’évangélisation bien ciblée pour les jeunes, les étudiants, les hommes d’affaire, les artistes et les gens d’autres religions.
  • La justice et la miséricorde vis-à-vis par exemple les pauvres pour démontrer l’impact de l’évangile.
  • Des rencontres et des discussions par groupes professionnels pour comprendre les implications de l’évangile pour le travail et pour les mettre en pratique.
  • Des institutions qui soutiennent la vie de famille au cœur de la ville.
  • Des institutions pour la formation théologique. Nous avons besoin de former d’une manière adéquate, rapide, et efficace des gens pour le ministère chrétien.
  • Un réseau de ministères et de leaders d’églises qui coopèrent pour le bien de l’œuvre de Dieu

La culture d’une ville commence à être transformée quand le nombre de chrétiens qui sont véritablement transformés par l’évangile atteint 10 à 20 pourcent. La culture entière d’une ville peut être changée par l’impact des chrétiens. Voilà le but.

Il faut un mouvement pour atteindre une ville. C’est plus que de planter une église. C’est plus que de voir une dénomination grandir. Que le Seigneur nous aide à effectuer un tel changement dans nos villes.

La capacité intellectuelle et l’irrationalité spirituelle

« Les Pharisiens et les Sadducéens abordèrent Jésus et pour l’éprouver, lui demandèrent de leur faire voir un signe venant du ciel. Jésus leur répondit : Le soir, vous dites : Il fera beau, car le ciel est rouge ; et le matin : Il y aura de l’orage aujourd’hui, car le ciel est d’un rouge sombre. Vous savez discerner l’aspect du ciel et vous ne pouvez discerner les signes des temps ! Une génération mauvaise et adultère recherche un signe ; il ne lui sera donné d’autre signe que celui de Jonas. Puis il les laissa et s’en alla » (Matthieu 16:1-4 SER).

Dans son livre Think (chapitre 4), John Piper note que les Juifs se servaient de ce qu’on appelle la logique aristotélicienne dans Matthieu 16:2.

  • Prémisse majeure : Le ciel rouge le soir annonce qu’il fera beau.
    Or…
  • Prémisse mineure : Le ciel est rouge ce soir.
    Donc…
  • Conclusion : Il fera beau.

Encore dans le verset suivant, nous en trouvons un autre exemple :

  • Prémisse majeure : Le ciel rouge le matin annonce qu’il fera mauvais.
    Or…
  • Prémisse mineure : Le ciel est rouge ce matin.
    Donc…
  • Conclusion : Il fera mauvais.

Jésus note avec approbation la capacité des gens—dans ce cas, les pharisiens et les sadducéens—de penser rationnellement et d’en tirer des conclusions justes : « Vous savez discerner l’aspect du ciel. » Mais il désapprouve leur incapacité de discerner les signes des temps. Il ne s’agit pas d’une incapacité mentale, mais d’une irrationalité quant aux réalités spirituelles. Les pharisiens et les sadducéens semblaient avoir des capacités rationnelles qui étaient normalement compétentes mais qui ne fonctionnaient pas pour les conduire à Jésus. Qu’est-ce qui ne va pas ? Pourquoi ne pouvaient-ils reconnaître la présence de Dieu en Christ ?

Jésus donne la réponse de cette question dans le verset 4 : « Une génération mauvaise et adultère recherche un signe ; il ne lui sera donné d’autre signe que celui de Jonas. » Jésus dit que les gens qui demandent d’autres signes sont mauvais et adultères. Pourquoi adultères ? Parce qu’au lieu d’aimer Dieu comme une épouse fidèle, leur cœur était attaché à d’autres dieux comme l’argent (Luc 16:14) et la louange des hommes (Matthieu 6:5).


Piper explique que c’est cela la raison pourquoi les pharisiens demandent un signe : Ils veulent donner l’impression qu’il n’y a pas assez de preuves que Jésus est le messie et qu’ils sont justifiés de ne pas le recevoir.


En réalité, ils ne le veulent pas. Ils sont dominés par un esprit adultère. Ils préfèrent d’autres sources de satisfaction à Jésus.

L’univers est rempli de preuves de la gloire de Dieu manifestée suprêmement dans la personne de Jésus-Christ. Comment se fait-il que des gens raisonnables ne le voient pas ? Ils ont d’autres loyautés. Ils sont une génération mauvaise et adultère. La séduction du péché (Hébreux 3:13) les aveugle de leur besoin du salut qui ne se trouve qu’en Jésus-Christ. Un cœur adultère et endurci les rend ignorants et obscurcit l’intelligence (Ephésiens 4:18). « Ils sont devenus durs d’entendement » (2 Corinthiens 3:14). Paul explique qu’ils « se sont égarés dans leurs pensées, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres » (Romains 1:21) parce que par leur impiété et injustice ils « retiennent injustement la vérité captive » (Romains 1:18). Intelligents et logiques dans d’autres domaines de la réalité, leur amour du péché les rend incapable de discerner les réalités spirituelles.

Comment pouvons-nous arriver à connaître la vérité ? Jésus nous donne la formule dans Jean 7:17,

Si quelqu’un veut faire sa volonté, il reconnaîtra si cet enseignement vient de Dieu, ou si mes paroles viennent de moi-même.

La prière, l’évangélisation du monde et le retour de Christ

Comment devrions-nous prier en cette fin d’année et dans l’année à venir ? La toute dernière prière de la Bible nous donne un point de repère : “Viens, Seigneur Jésus !” (Apocalypse 22:20, LSG). Nous devrions prier pour le retour de notre Seigneur.

Matthieu 24:14 indique qu’il existe un lien entre “la fin” et l’évangélisation du monde. Les disciples avaient posé cette question à Jésus : “…quel signe annoncera ta venue et la fin du monde” (Matthieu 1:3). Voici sa réponse :

Cette Bonne Nouvelle du règne de Dieu sera proclamée dans le monde entier pour que tous les peuples en entendent le témoignage. Alors seulement viendra la fin. (Matthieu 24:14, Semeur)

L’évangile sera proclamé à tout peuple avant le retour de Christ. Cette promesse nous donne courage malgré toutes les difficultés qu’étale Jésus dans les versets précédents. Notre travail dans le Seigneur n’est pas en vain.

Pierre ajoute la pensée étonnante que nous pouvons hâter le retour de Christ ! Il dit que nous devons être fortement “attachés à Dieu, en attendant que vienne le jour de Dieu et en hâtant sa venue !” (2 Pierre 3:1-12, Semeur). Comment ? Nous pouvons hâter sa venue en priant pour l’accomplissement de Genèse 12:3, Apocalypse 7:9-10 et Matthieu 24:14.

…Tous les peuples de la terre seront bénis à travers toi (Genèse 12:3, Semeur).

Après cela, je vis une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer. C’étaient des gens de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, de toute langue. Ils se tenaient debout devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de tuniques blanches et ils avaient à la main des branches de palmiers. Ils proclamaient d’une voix forte :
   —Le salut appartient à notre Dieu qui siège sur le trône, et à l’Agneau. (Apocalypse 7:9-10, Semeur).

Priez…

  1. Priez pour l’évangélisation la plus rapide du monde, de chaque peuple, groupe, région, ville, nation et pays non atteints.
  2. Priez pour que la “Grande Commission” soit restaurée comme base du ministère de l’Église globale.
  3. Priez concernant votre participation dans la réalisation de la Grande Commission. Quelle est la volonté de Dieu pour votre vie ? Dans le nouvel an, serez-vous obéissant à ses directives au sujet de l’évangélisation du monde ? Est-il possible que Dieu vous appelle à un ministère particulier pour prier, pour soutenir ou pour aller aux bouts du monde pour votre Maître ?
  4. Priez pour la participation de votre église. Priez que votre église croisse dans son zèle et engagement missionnaires dans l’année à venir.

Traduit et adapté de “Operation World

Mohler : 7a. Le pasteur comme théologien (partie 1)

He is not silent

La prédication et la doctrine

  Je partage des notes du livre par Albert Mohler, He Is Not Silent: Preaching in a Postmodern World (“Il n’est pas silencieux : prêcher dans un monde postmoderne”). 

Pour les autres articles sur ce livre “He Is Not Silent”, cliquer ici.

Chaque pasteur est appelé à être théologien.
—Mohler
Dr Mohler commence ce chapitre avec sa conclusion : « Chaque pasteur est appelé à être théologien. » Selon lui, la santé spirituelle de l’église dépend du ministère du pasteur d’enseigner, de prêcher, de défendre et de mettre en application les grandes doctrines de la foi. Dans les premiers siècles de l’église, les grands théologiens comme Athanase, Irénée et Augustin étaient tous pasteurs. Jean Calvin et Martin Luther, théologiens de la Réforme, étaient aussi pasteurs.

L’APPEL DU PASTEUR

L’appel du pasteur est intrinsèquement théologique. Le pasteur est appelé à interpréter la Parole de Dieu. Plusieurs passages des épîtres dites « pastorales » soulignent cet appel théologique.

Timothée est censé retenir les saines paroles de l’évangile :

Retiens dans la foi et dans l’amour qui est en Christ-Jésus, le modèle des saines paroles que tu as reçues de moi. Garde le bon dépôt par le Saint-Esprit qui habite en nous (2 Timothée 1:13-14 SER).

Timothée doit enseigner ceux qui à leur tour enseigneront encore d’autres personnes :

Et ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres (2 Timothée 2:2).

En prêchant la parole, Timothée doit convaincre, reprendre, exhorter, avec toute patience et en instruisant :

prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, convaincs, reprends, exhorte, avec toute patience et en instruisant (2 Timothée 4:2).

Pourquoi ? demande Mohler.

Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine ; mais au gré de leurs propres désirs, avec la démangeaison d’écouter, ils se donneront maîtres sur maîtres ; ils détourneront leurs oreilles de la vérité et se tourneront vers les fables (2 Timothée 4:3-4).

Encore, le pasteur est responsable d’être

attaché à la parole authentique telle qu’elle a été enseignée, afin d’être capable d’exhorter selon la saine doctrine et de convaincre les contradicteurs (Tite 1:9).

Parfois le pasteur se voit plutôt comme évangéliste que pasteur, mais l’évangélisation est également un appel théologique. L’évangéliste doit avoir une compréhension théologique de l’évangile. Une bonne compréhension des premiers chapitres de l’Épître de Paul aux Romains est essentielle pour que l’évangéliste puisse expliquer aux pécheurs leur besoin de Jésus-Christ. Sinon il parlera d’un Jésus qui nous aide tous les jours, nous rend heureux, nous remplit de joie et de paix, etc., au lieu de présenter le Jésus qui par sa mort sur la croix était la propitiation qui nous sauve de nos péchés et de la colère de Dieu. La tâche de l’évangéliste est théologique.

Le pasteur est intendant des mystères de Dieu :

Ainsi, qu’on nous regarde comme des serviteurs de Christ et des administrateurs des mystères de Dieu (1 Corinthiens 4:1).

On constate des tendances de nos jours à transformer le rôle du pasteur en directeur général ou conseiller. Mohler répond :

Les pasteurs d’aujourd’hui doivent récupérer et réclamer l’appel pastoral comme quelque chose qui est intrinsèquement et joyeusement théologique.
—Albert Mohler

Tout cela est une trahison de l’appel pastoral comme présenté dans le Nouveau Testament. En plus, c’est un rejet de l’enseignement apostolique et des avertissements bibliques au sujet du rôle et des responsabilités du pasteur. Les pasteurs d’aujourd’hui doivent récupérer et réclamer l’appel pastoral comme quelque chose qui est intrinsèquement et joyeusement théologique. Autrement, les pasteurs ne seront que des communicateurs, des conseillers et des managers des assemblées qui ont été vidées de l’évangile et de la vérité biblique.

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Mohler : 4. La prédication par exposition – première partie : sa définition

Sa définition

He is not silent Je partage des notes du livre par Albert Mohler, He Is Not Silent: Preaching in a Postmodern World (“Il n’est pas silencieux : prêcher dans un monde postmoderne”).

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Mohler commence ce chapitre avec une définition de la prédication par exposition.

La prédication par exposition est ce mode de prédication chrétienne qui assume comme objectif central la présentation et l’application du texte de la Bible. Tout autre intérêt ou question est subordonnée à la tâche centrale de présenter le texte biblique. En tant que la Parole de Dieu, le texte des Écritures a le droit d’établir et le contenu et la structure du sermon. L’exposition authentique a lieu quand le prédicateur fait ressortir la signification et le message du texte biblique et démontre clairement comment la Parole de Dieu établit l’identité et la vision globale de l’église comme le peuple de Dieu.

La prédication par exposition et la Parole de Dieu

1.   La prédication par exposition est ce mode de prédication chrétienne qui assume comme objectif central la présentation et l’application du texte de la Bible.

Cette partie de la définition indique que le prédicateur commence non pas avec le problème ou la question humaine mais avec le texte et du texte il cherche à mettre en valeur sa valeur pour la vie des croyants. Ainsi, la prédication par exposition est liée à l’exégèse sérieuse du texte. Puisque plusieurs prédicateurs dépendent de l’inspiration du moment et ne comprennent pas le sérieux de leur travail, je cite :

Si le prédicateur est à expliquer le texte, il doit d’abord étudier le texte et consacrer des heures d’étude et de recherche nécessaires pour le comprendre. Le pasteur doit investir la plus grande portion de son énergie et de son engagement intellectuel (sans parler de son temps) à la tâche de “dispense[r] avec droiture la parole de la vérité” (2 Timothée 2:15). Il n’existe pas de raccourcis à l’exposition authentique. L’expositeur n’est pas un explorateur qui revient pour raconter des histoires de son voyage mais un guide qui conduit le peuple dans le texte tout en enseignant l’art de l’étude et de l’interprétation biblique tandis qu’il le démontre.

Le prédicateur s’approche du pupitre pour accomplir un objectif central—faire ressortir le message et la signification du texte biblique. Cela exige une investigation historique, un discernement littéraire et l’usage fidèle de l’analogia fidei (“l’analogie de la foi”), c’est-à-dire, l’interprétation des Écritures par les Écritures.

2.   Tout autre intérêt ou question est subordonnée à la tâche centrale de présenter le texte biblique.

Que notre intérêt soit l’évangélisation ou l’édification de l’église, tout cela est accompli quand nous présentons et expliquons le texte biblique.

Si le prédicateur quitte le pupitre sans accomplir cette tâche primaire, peu importe combien les auditeurs ont apprécié le sermon ou combien ils ont été émus, son peuple mourra.

3.   Le texte des Écritures a le droit d’établir et le contenu et la structure du sermon.

Tout simplement, nous ne devons pas imposer sur le texte une structure préconçue. La structure du passage—que ce soit narrative, discours, symbolique, poésie, prophétie—devrait façonner la structure le sermon ainsi que son contenu.

4.  Le prédicateur doit démontrer clairement comment la Parole de Dieu établit l’identité et la vision globale de l’église comme le peuple de Dieu.

La Parole de Dieu a le droit de façonner notre vision globale, notre vision du monde et de qui nous sommes. La Bible nous place sous la seigneurie de Jésus-Christ et place Dieu au centre de notre existence et de toutes choses. Notre prédication devrait refléter la gloire et la souveraineté de Dieu. La prédication devait pousser les auditeurs à prendre une décision d’obéir ou de désobéir à la Parole de Dieu.

La Parole prêchée, appliquée au cœur par le Saint-Esprit, est l’instrument essentiel par lequel Dieu façonne son peuple. Comme nous rappellent les réformateurs, c’est au travers la prédication que Christ est présent parmi son peuple.

Nous continuerons prochainement la deuxième partie de ce chapitre qui expose les caractéristiques ou les marques de la prédication par exposition authentique.

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L’Évangélisation globale dans un âge de désarroi politique international

2.

Jésus dit dans Matthieu 24 que l’évangélisation de toutes les nations aura lieu non seulement dans un âge de séduction spirituelle, mais aussi dans un contexte de désarroi politique.

« Vous allez entendre parler de guerres et de bruits de guerres : gardez-vous de vous alarmer car cela doit arriver. Mais ce ne sera pas encore la fin. Une nation s’élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume… » (Matthieu 24:6-7).

On aimerait bien que la mission de faire des disciples de toutes les nations (Matthieu 28:18-20) ait lieu dans un contexte de paix internationale, démontrée par une coopération globale et des efforts intenses de la communauté globale des nations de faciliter la dissémination de l’évangile de Jésus-Christ. Jésus nous avertit que cela ne sera pas le cas : nous devons prêcher l’évangile dans le monde entier malgré les tensions et le désarroi politique international.

Jésus parle de « guerres et de bruits de guerres ». Quelques commentateurs croient qu’il s’agit de guerres qui sont proches, géographiquement parlant, et des guerres qui sont loin. Il me semble qu’il s’agit plutôt de guerres et de rumeurs de guerres, comme une guerre éventuelle entre les États-Unis d’Amérique et l’Iran ou la Corée du Nord.

Jésus ajoute qu’« une nation s’élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume ». Le terme « nations » (grec : ethnos) ne fait pas référence aux entités politiques ou gouvernementales que nous identifions avec l’Organisation des Nations Unies. « Ethnos » signifie plutôt un peuple ou une ethnie, ensemble d’individus qui s’identifient comme un peuple de par leur langue et leur culture. Ainsi nous entendons parler de guerres non seulement sur l’échelle internationale, mais également « intra nationales », entre peuples d’un pays comme les musulmanes et les hindous, les Serbes et les Croates ou les Tutsis et les Hutus. Le site Perspective Monde de l’Université de Sherbrooke donne des listes de 314 conflits depuis 1945. Les nations du monde – pays et peuples – sont malheureusement bien représentées sous les rubriques de Guerres civiles (50), Guerres ethniques (45), Guerres entre États (22), Guerres d’indépendance (14), Violences civiles (85), Violences ethniques (51) et Violences entre États (47).

C’est au milieu de ces conflits que l’évangile doit être annoncé car Jésus a dit : « L’évangile doit être annoncé dans les situations conflictuelles les plus adverses.Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations » (Matthieu 24:14). C’est pourquoi en ce moment des missionnaires risquent leurs vies dans des pays comme l’Afghanistan et l’Iraq. Ils n’attendent pas que les conditions deviennent plus propices et paisibles ; ils comprennent que l’évangile doit être annoncé dans les situations conflictuelles les plus adverses.

Jésus nous adresse trois mots :
1. « Gardez-vous de vous alarmer. » D’autres hommes mourront de frayeur en pensant ce qui devra survenir sur toute la terre (Luc 21:26), mais le disciple ne doit pas s’alarmer. Jésus nous a annoncé toutes ces choses à l’avance pour que nous ne soyons pas alarmés (Matthieu 24:25 ; cf. Jean 13:19 ; 16:4). Au milieu de ces conditions qui bouleversent le monde, le disciple de Christ est rempli de la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence (Philippiens 4:6-7).

2. « Cela doit arriver. » Nous devons chercher à être en paix avec tous les hommes autant que cela dépend de nous (Romains 12:18). Nous faisons des efforts pour être des artisans de paix (Matthieu 5:9). Nous prions pour la paix de Jérusalem (Psaume 122:6). Nous désirons la paix internationale. Pourtant, nous ne nous faisons pas d’illusions comme si la prédication de l’évangile établissait le règne millénaire sur terre. « Quand les hommes diront : Paix et sécurité ! c’est alors que soudainement la ruine fondra sur eux comme les douleurs sur la femme enceinte, et ils n’échapperont point » (1 Thessaloniciens 5:3). Nous devons nous armer de cette pensée que ces choses doivent arriver.

3. « Ce ne sera pas encore la fin. » Les disciples avaient posé la question à Jésus : « Quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde? » (Matthieu 24:3). Jésus parle des conditions qui précéderont la fin : de faux Christs et de faux prophètes viendront en son nom et séduiront beaucoup de gens. Les tensions intra nationales et internationales s’intensifieront. Il y aura des guerres internationales et des guerres raciales. Mais ce n’est pas encore la fin.

Quand viendra la fin ? « Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin » (Matthieu 24:14). Cela veut dire que malgré les guerres et les conditions adverses, nous devons continuer à prêcher l’évangile dans le monde entier, à tous les peuples, sans exception aucune. Nous devons faire des disciples de tous les peuples, gens de toute culture et de toute langue puisque Dieu nous a révélé qu’il y aura devant le trône et devant l’Agneau une grande foule que nul ne peut compter, de toute nation, de toutes tribus, de tous peuples et de toutes langues. Ils crieront d’une voix forte : « Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l’Agneau » (Apocalypse 7:9-10). Malgré le désarroi politique international, nous devons annoncer l’évangile du Royaume de Dieu dans le monde entier parmi tous les peuples jusqu’à ce que vienne notre Roi.

Article précédent : L’Evangélisation globale dans un âge de déception spirituelle

Catégories : évangélisation, mission de l’église

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La faille de l’évangélisation rapide

« Si vous voulez voir des résultats rapides, la prédication de la Parole n’est pas forcément la meilleure formule. Si vous cherchez des résultats en termes de statistiques, chiffres et réponses visibles, il se peut qu’il y ait d’autres méthodes, d’autres programmes et d’autres moyens qui produisent plus rapidement. La question est de savoir s’ils produisent des chrétiens. » – Albert Mohler, Président, The Southern Baptist Theological Seminary, Louisville, Kentucky.

« Vingt mille personnes ont accepté Jésus ! » s’est-elle extasiée. La jeune femme me parlait d’un effort d’évangélisation qui a eu lieu dans un pays du Pacifique. Impliquée dans un ministère qui a participé à l’effort, elle me parlait avec beaucoup d’enthousiasme des ministères des danses polynésiennes et du smurf qui ont produit ces résultats extraordinaires. Un tel témoignage nous rappelle les paroles solennelles de Jean 2:23-25,

Pendant que Jésus était à Jérusalem, à la fête de Pâque, plusieurs crurent en son nom, à la vue des miracles qu’il faisait, mais Jésus ne se fiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous et parce qu’il n’avait pas besoin qu’on lui rende témoignage de quelqu’un; il savait de lui-même ce qui était dans l’homme.

La question de mandat
Le pasteur américain A. W. Tozer a dit dans son livre That Incredible Christian (Ce chrétien incroyable), publié en 1964, qu’il n’était pas surprenant que le pays qui avait donné au monde le café instantané lui donne également le christianisme instantané. Le mandat qu’a donné Christ aux disciples… n’est pas achevé quand nous avons chanté un chant, dansé une danse ou même prié une prière.Nous parlons de décisions pour Christ ou d’accepter Christ comme si notre mandat était d’amener des gens à une décision ou de les conduire dans une prière. C’est trop souvent le « quick fix » qui manque de profondeur et qui rend plus difficile l’accomplissement de l’objectif parce qu’il sert d’inoculation contre la transformation qu’a mandatée Christ. Le mandat qu’a donné Christ aux disciples était de faire d’autrui ce qu’ils étaient eux-mêmes : des disciples. Ce n’était pas quelque chose d’instantané. Jésus nous a ordonné de « faire des disciples » (Matthieu 28:18-20). La tâche de « leur enseigner à obéir à tout ce que je vous ai commandé » fait partie de cette formation de disciple, car « tout disciple accompli sera comme son maître » (Luc 6:40). L’objectif n’est donc pas achevé quand nous avons chanté un chant, dansé une danse ou même prié une prière.

La question de méthode et de message
Le mandat détermine la méthode. Si notre objectif est d’attirer le plus grand nombre, la présentation d’un spectacle serait peut-être idéale. Pourtant, nous ne devrions pas oublier ce que nous disent les spécialistes de la communication : « La méthode est le message. » Une méthode inconvenable peut bien obscurcir le message que nous voulons transmettre et nous faire rater notre mandat de faire des disciples. En regardant nos spectacles, la réponse de bien des spectateurs est tout simplement : « Cool ! » Quel contraste avec l’œuvre du Saint-Esprit ! Jésus a dit que le Saint-Esprit convaincrait « le monde de péché, de justice et de jugement » (Jean 16:8). Cette conviction de péché s’exprime par « la tristesse selon Dieu [qui] produit une repentance (qui mène) au salut » (2 Corinthiens 7:10), une expérience que trop de « chrétiens » n’ont malheureusement pas faite.

Le péril des méthodes mal adaptées
Paul refusait de se servir de méthodes mal adaptées à l’évangile. Les Corinthiens, à 69 km d’Athènes, étaient fiers de leur héritage, de leurs philosophes (par exemple, Aristote, Platon et Socrate), de leur « sagesse », de leur art oratoire… autrement dit, tout ce qui constituait leur culture. Bien d’entre eux méprisaient la présentation de Paul et auraient préféré qu’il soit plus éloquent, plus adapté à leur contexte. De sa part, Paul leur répond : « Pour moi, frères, lorsque je suis allé chez vous, ce n’est pas avec une supériorité de langage ou de sagesse que je suis allé vous annoncer le témoignage de Dieu » (1 Corinthiens 2:1). Il a refusé de se servir de « la sagesse du langage, afin que la croix du Christ ne soit pas rendue vaine » (1 Corinthiens 1:17). Il dit, en effet, que s’il s’était servi de l’éloquence qu’attendaient les Corinthiens, la croix de Christ aurait été rendue vaine. « Les Juifs demandent des miracles, et les Grecs cherchent la sagesse » dit-il (1:22). Il aurait pu être plus sympathique à leurs sensibilités culturelles. Il aurait pu modifier son approche pour être plus « seeker friendly », mais en pleine connaissance de cause il déclare : « nous, nous prêchons Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens » (1:23).

On cite souvent 1 Corinthiens 9:22 pour justifier toute approche : «Je me suis fait tout à tous, afin d’en sauver de toute manière quelques-uns. » Dans le contexte de ce chapitre 9, Paul dit qu’il n’a pas usé de ses droits d’apôtre parce qu’il ne voulait pas que ses droits deviennent un empêchement au progrès de l’évangile. Au contraire, il s’est « rendu serviteur de tous afin de gagner le plus grand nombre » (9:19). Il était comme Juif avec les Juifs, comme sous la loi avec ceux qui sont sous la loi, comme sans loi avec ceux qui sont sans loi et faible avec les faibles afin de les gagner. Pourtant, l’identification n’était pas totale car il a ajouté qu’il n’était ni sous la loi ni sans la loi car il était sous la loi de Christ (9:20-22). Donc, dans son désir d’identifier avec ceux qu’il voulait gagner, Paul devait respecter certaines limites pour que l’évangile ne soit pas compromis. Nous serions en erreur d’interpréter ce passage de façon qui contredise ce qu’il avait déjà dit dans le chapitre 2 :

Pour moi, frères, lorsque je suis allé chez vous, ce n’est pas avec une supériorité de langage ou de sagesse que je suis allé vous annoncer le témoignage de Dieu. Car je n’ai pas jugé bon de savoir autre chose parmi vous, sinon Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. …ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d’Esprit et de puissance, afin que votre foi ne soit pas (fondée) sur la sagesse des hommes mais sur la puissance de Dieu (1 Corinthiens 2:1-5)

La dernière phrase, « afin que votre foi ne soit pas (fondée) sur la sagesse des hommes mais sur la puissance de Dieu », indique que la méthode porte des conséquences. Combien de nos « convertis » ont fait une confession de foi fondée sur notre sagesse, nos méthodes, nos danses, etc., plutôt que sur la puissance de Dieu ? C’est pourquoi Paul nous donne l’avertissement solennel : « Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, comme un sage architecte, j’ai posé le fondement et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus… car le Jour la (l’œuvre) fera connaître, parce qu’elle se révélera dans le feu, et le feu éprouvera de quelle nature est l’oeuvre de chacun » (1 Corinthiens 3:10, 13).

Dans ces derniers jours quand la vraie mission de l’église est trop souvent perdue de vue parmi toute une panoplie de méthodes qui obscurcissent le message de l’évangile, nous devons être clairs concernant notre mandat de faire des disciples, le message de la croix et la méthode de communiquer de l’évangile. Paul nous l’annonce sans ambages : « Car Christ ne m’a pas envoyé pour baptiser, mais pour annoncer l’Évangile, et cela sans la sagesse du langage, afin que la croix du Christ ne soit pas rendue vaine… Car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a pas connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication » (1 Corinthiens 1:17, 21).

Le mandat de faire des disciples ne peut pas être rempli sans la prédication fidèle, régulière et systématique de la Parole de Dieu.

Nous ne nous faisons pas d’illusions, comme si un seul prêche pouvait faire des disciples, mais le mandat de faire des disciples ne peut pas être rempli sans la prédication fidèle, régulière et systématique de la Parole de Dieu. Paul nous montre le chemin : « prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, convaincs, reprends, exhorte, avec toute patience et en instruisant » (2 Timothée 4:2). Comme dit le pasteur Mohler, d’autres méthodes peuvent attirer des foules, mais la question est de savoir si elles produisent des chrétiens.

Le réveil et nos mort-nés

Quand nous considérons le besoin d’un réveil, nous devrons avouer que nous avons donné naissance à pas mal de mort-nés. En cherchant à faciliter la nouvelle naissance, à éviter les douleurs d’enfantement, les larmes et trop de tension sur les nouveaux-nés, nous nous sommes servis de formules qui ont produit des avortons plutôt que des enfants viables. Quand Paul a-t-il jamais conduit des gens dans une prière de repentance ? Le premier verbe de l’évangile est « Repentez-vous ! » (Marc 1:15). Nul pasteur ne peut le faire pour vous. Nul prédicateur ne peut confesser vos péchés à votre place. Vous avez à faire avec Dieu.

En conduisant des gens dans la prière de confession, nous avons court-circuité un processus saint qui doit avoir lieu dans la profondeur du cœur du pécheur pénitent. « Quand [le Saint-Esprit] sera venu, dit Jésus, il convaincra le monde de péché, de justice et de jugement » (Jean 16:8). Bien des gens sont dans l’église parce que l’on leur a promis la joie, la paix, l’amour, une meilleure vie, la résolution de tous leurs problèmes, mais ils n’ont jamais été convaincus de péché. Il ne se voient pas comme pécheurs que dans le sens général que « Nous sommes tous pécheurs », comme en Polynésie française, « Nous sommes tous croyants. » Ils ne se voient pas comme personnellement coupables devant un Dieu saint à qui chacun rendra compte pour des péchés qu’il a commis contre Sa Majesté.

Dans notre présentation de l’évangile, nous ne voulons pas mettre les gens mal à l’aise. Quel contraste avec la prédication de Paul devant le gouverneur Félix : « Mais, comme Paul discourait sur la justice, la maîtrise de soi et le jugement à venir, Félix, saisi de crainte, lui dit : Pour le moment, tu peux t’en aller ; quand j’en trouverai le temps, je te rappellerai » (Actes 24:25). La prédication de l’évangile n’a pas mis Félix à l’aise ; il était saisi de crainte !

On note que le message de Paul s’alignait avec l’œuvre du Saint-Esprit : le Saint-Esprit « convaincra le monde de péché, de justice et de jugement » ; « Paul discourait sur la justice, la maîtrise de soi et le jugement à venir. » C’est cette sorte de prédication qui permet au Saint-Esprit de convaincre les pécheurs de péché et de les conduire à une tristesse selon Dieu. Encore, Paul explique : « En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance (qui mène) au salut et que l’on ne regrette pas, tandis que la tristesse du monde produit la mort » (2 Corinthiens 7:10). C’est la conviction du péché qu’opère le Saint-Esprit qui produit la repentance. Des gens ne savent pas se repentir parce qu’ils n’ont pas été convaincus de péché. Ils n’ont pas été convaincus du péché parce que nous avons laissé à côté cette partie de l’évangile qui exposerait leur besoin de se repentir mais qui produirait en eux la vie éternelle. Ils ont machinalement répété après nous une prière de confession sans se rendre compte de leur culpabilité profonde et personnelle devant Dieu ; ils l’ont fait sans être attristés selon Dieu et sans arriver à « une repentance (qui mène) au salut ».

Dans son livre Les Réveils religieux, le grand évangéliste, Charles G. Finney, nous rappelle que la nouvelle naissance n’est pas produite par des formules magiques :

L’examen de vous-mêmes consiste à diriger vos regards sur votre vie, à considérer vos actions, à vous rappeler le passé pour en connaître le vrai caractère. Prenez vos péchés personnels un à un et considérez-les. Je ne dis pas que vous devez jeter un rapide coup d’œil sur votre vie passée, reconnaître qu’elle est remplie de péchés et demander pardon à Dieu, après une confession générale. Je dis qu’il faut prendre vos péchés un à un. Il ne serait pas mal de prendre une plume et du papier, et de les noter à mesure qu’ils se présentent à votre souvenir. Faites ce compte avec le même soin qu’un commerçant apporte à tenir sur ses livres ; et à mesure qu’un péché se présente à votre mémoire, ajoutez-le à votre liste. Des confessions générales ne serviront jamais à rien ; vos péchées ont été commis un à un ; et autant que vous pourrez les atteindre par le souvenir, vous devez en faire la revue et vous en repentir pareillement un à un (p. 27).

Si nous voulons voir un réveil, nous devons changer nos méthodes faciles et nos formules magiques qui ne font qu’accoucher des mort-nés. Le vrai réveil commencera avec la conversion des « croyants » et la résurrection de nos avortons.

Le réveil tarde, parce que…

Dans son livre Pour quand le réveil ?, Leonard Ravenhill donne des raisons pourquoi le réveil tarde. Voici quelques citations de son livre, du chapitre « Le réveil tarde, parce que… » :

Pourquoi le réveil tarde-t-il ? La réponse est simple, parce que l’évangélisation est devenue une affaire de gros sous…

Le réveil tarde, parce que l’Évangile a été déprécié… De nos jours, les évangélistes sont prêts à faire n’importe quoi, tant que cela pousse quelqu’un à s’approcher de l’autel. Ils demandent avec nonchalance : « Qui a besoin d’aide ? qui veut recevoir plus de puissance ? Qui veut marcher plus près du Seigneur ? » Une telle attitude déshonore le sang de Christ et équivaut à la prostitution, parce qu’elle est basée sur une foi facile sans repentir et sans l’abandon du péché.

Nous devons sanctifier l’autel, car l’autel est un endroit où l’on meurt. Que ceux qui ne veulent pas payer ce prix n’en parlent pas !

Le réveil tarde à cause de l’insouciance. À l’autel, on consacre trop peu de temps aux personnes qui s’approchent pour traiter des affaires éternelles…

Le réveil tarde à cause de la crainte. En tant qu’évangélistes, nous restons bouche cousue devant les fausses religions du notre siècle, comme si nous connaissions plus d’un nom par lequel les hommes puissent être sauvés…

…si, dans le Nouveau Testament, les chrétiens étaient lapidés et enduraient toutes sortes d’ignominies, comment se fait-il, dans la mesure où le péché et les pécheurs n’ont pas changé, que nous, prédicateurs, ne déclenchions plus les foudres de l’enfer ? Pourquoi demeurons-nous si glacialement réguliers, si extraordinairement nuls ? Nous pouvons voir des émeutes sans réveil. Mais, à la lumière de la Bible et de l’histoire de l’Église, où voyons-nous un réveil sans émeutes ?

Le réveil tarde parce que le sentiment d’urgence fait défaut dans la prière… Le facteur essentiel, unique même qui provoque ce retard dans le réveil du Saint-Esprit, c’est que l’on ne souffre plus l’agonie pour gagner des âmes. Nous substituons la propagande à la propagation. Quelle folie ! Le Nouveau Testament ajoute un précieux post-scriptum à l’histoire d’Élie dans Jacques 5.17 qui déclare : « il pria » ! Sans cette mention, forts du récit de l’Ancien Testament dans lequel nous aurions remarqué l’absence de toute allusion à la prière, nous nous serions exclamés : « Élie prophétisa ».

Finalement, le réveil tarde parce que nous usurpons la gloire de Dieu… Rejetons toute accolade charnelle, toutes les flatteries de la chaire [sic] ! N’exaltons plus : « mon programme radio », « mon église », « mes livres » ! Oh, ce défilé écœurant de la chair sur nos estrades : « Nous avons le grand privilège, etc…» …

Et Dieu dans tout cela ? Il n’en retire pas grand-chose ? Pourquoi alors, Dieu n’accomplit-Il pas sa promesse bénie, et pourtant terrible, de nous vomir de sa bouche ? Nous avons échoué. Nous sommes sales. Nous aimons les compliments des hommes. Nous « cherchons notre propre intérêt » (1 Corinthiens 10:24). « O Dieu, sors-nous de cette ornière et de cette fange ! Bénis-nous en nous brisant ! Le jugement doit commencer par nous, les prédicateurs ! »