« Notre Dieu qui nous restaure »

Psaume 80. Psaume d’Asaph, psaume exilique

Psaume 80:2–4 (SER)
  2 Prête l’oreille, berger d’Israël,
     Toi qui conduis Joseph comme un troupeau !  
     Toi qui sièges (entre) les chérubins !
     Parais dans ta splendeur,

  3 Devant Éphraïm, Benjamin et Manassé, réveille ta force,
     Mets-toi en marche pour notre salut !

  4 O Dieu, fais-nous revenir !
     Fais briller ta face, et nous serons sauvés !

1-4. Asaph s’adresse à Dieu comme le Berger d’Israël et lui demande de se mettre en marche pour le salut de son peuple et de le faire revenir. À trois reprises dans ce psaume, il lui adresse la même prière :

    O Dieu, fais-nous revenir !  
        Fais briller ta face, et nous serons sauvées ! (v. 4)

    Dieu des armées, fais-nous revenir !
        Fais briller ta face, et nous serons sauvés ! (v. 8)

    Éternel, Dieu des armées, fais-nous revenir !
        Fais briller ta face, et nous serons sauvés. (v. 20)

L’appellation s’élargit chaque fois : O Dieu… Dieu des armées…Éternel, Dieu des armées…

Psalm 80:5–8 (SER)

   5 Éternel, Dieu des armées !
      Jusques à quand t’irriteras-tu
      Contre la prière de ton peuple ?

  6 Tu les nourris d’un pain de larmes,
     Tu les abreuves de larmes à triple (mesure).

  7 Tu fais de nous (un objet de) discorde pour nos voisins,
     Et nos ennemis se moquent de nous.

  8 Dieu des armées, fais-nous revenir !
     Fais briller ta face, et nous serons sauvés !

5-8. Asaph met sa confiance dans le Dieu qui est le berger d’Israël et le Dieu des armées, celui qui a à sa commande toutes les armées du ciel et qui contrôle l’univers entier. Il reconnaît que Dieu s’irrite contre son peuple ; son jugement les dépasse : ils sont nourris et abreuvés de larmes « à triple mesure », c’est-à-dire, pleinement. Il demande que Dieu les fasse revenir. Parle-t-il de revenir en Israël ou de revenir à Dieu ? La prière du verset 19 indique une restauration spirituelle : « Fais-nous revivre, et nous invoquerons ton nom. » Il s’agit d’un retour à Dieu.

Psalm 80:9–17 (SER)

   9 Tu avais arraché de l’Égypte une vigne ;
      Tu as chassé des nations et tu l’as plantée.

  10 Tu as fait place nette devant elle :
       Elle a enfoncé ses racines et rempli le pays ;

  11 Les montagnes étaient couvertes de son ombre,
      Et sa ramure était (comme) des cèdres de Dieu ;

  12 Elle étendait ses rameaux jusqu’à la mer
     Et ses rejetons jusqu’au fleuve.

  13 Pourquoi as-tu fait des brèches dans ses clôtures,
       En sorte que tous les passants la grapillent ?

  14 Le sanglier de la forêt la fouille,
    Et ce qui se meut dans les champs en fait sa pâture.

  15 Dieu des armées, reviens donc !
        Regarde (du haut) des cieux et vois !
       Interviens en faveur de cette vigne !  

 16 Protège ce que ta droite a planté,
     Et le fils que tu as affermi toi-même !

   17 Elle est brûlée par le feu, elle est coupée !
     Ils périssent devant ta face menaçante.

  18 Que ta main soit sur l’homme (qui est) à ta droite,
     Sur le fils de l’homme que tu as affermi toi-même !

9-18. Il retrace l’histoire d’Israël de l’exode de l’Égypte. Israël était comme une vigne que Dieu a arrachée de l’Égypte. Dieu a chassé les nations et a planté sa vigne et lui a fait place nette et l’a couverte de bénédictions. Maintenant, pourtant, Dieu a fait des brèches dans la clôture et les passants grappillent la vigne. Le mur de Jérusalem est en ruines et le peuple est sans protection (v. 13). Israël est brûlé par le feu (v. 17). Asaph demande que le Dieu des armées revienne, qu’il intervienne en faveur de la vigne qu’il avait plantée. Israël est aussi comparé à un fils (v. 16, 18), peut-être une allusion à la prophétie d’Osée vers 785 avant J.-C. : « Quand Israël était jeune, je l’aimais, Et j’ai appelé mon fils hors d’Égypte » (Osée 11:1).

Psaume 80:19–20 (SER)

  19 Nous ne nous écarterons plus de toi.
      Fais-nous revivre, et nous invoquerons ton nom.

  20Éternel, Dieu des armées, fais-nous revenir !
      Fais briller ta face, et nous serons sauvés.

19-20. Asaph promet qu’ils ne s’écarteront plus de Dieu. Il demande que Dieu les fasse revivre ; s’il leur donne la vie, ils invoqueront son nom (en contraste avec les royaumes païens qui dévastent Jérusalem et qui n’invoquent pas le nom de Dieu, 79:6). Il demande que Dieu les fasse revenir, probablement dans leur pays. Puis il demande que Dieu fasse briller sa face en contraste avec son irritation contre son peuple (v. 5), alors ils seront sauvés.

En sommaire,

  • Asaph reconnaît la main de Dieu dans le jugement (v. 5-7, 13).
  • Il fait appel à Dieu sur la base de l’œuvre qu’il avait débuté en arrachant d’Égypte sa vigne (v. 9-12).
  • Il demande que Dieu intervienne en leur faveur pour protéger ce qu’il avait planté (v. 13-18).
  • Il demande que Dieu les fasse revivre et revenir en s’engageant qu’ils lui seront fidèles.
  • Il demande que Dieu soit disposé à les bénir (v. 19-20).

Application : Dieu a commencé en nous une œuvre, mais comme les Israélites, nous n’avons pas toujours été fidèles. Nous expérimentons son déplaisir, son jugement (à ne pas être confondu avec des épreuves). Nous prions qu’il nous fasse revivre et revenir, que nous soyons vivants pour lui et disposés à le suivre, qu’il protège son œuvre et la mène à son achèvement et nous bénisse de nouveau.

« Notre Dieu qui nous restaure »

I. Dieu nous a arrachés comme une vigne…

   1. De notre servitude au péché (80:9 ; Galates 1:4).

   2. Pour que nous soyons enracinés en Christ (80:10 ; Colossiens 2:6-7).

   3. Et porter du fruit (80:11 ; Jean 15:16).

II. Pourquoi la face de Dieu est contre nous (cf. 1 Pierre 3:12) 

   1. Parce que nous nous sommes écartés de lui (80:19).

   2. Maintenant nous nous sommes nourris à satiété de nos larmes (80:6).

   3. Nous sommes le sujet de dérision de nos voisins et de nos ennemis (80:7).

   4. Nous sommes sans protection de ceux qui voudraient prendre avantage de notre situation (80:13-14).

   5. Nous périssons devant la flamme de sa colère (80:17).

III. Pourtant, il est tout pour nous. 

   1. Il est notre berger (80:2).

   2. Il est notre Dieu (80:4).

         1) Il est le Saint, le Très-Haut qui est assis entre les chérubins (80:3).

         2) Il est le Dieu des armées (80:8).

         3) Il est l’Éternel (80:20 ; cf. Psaume 102:27).

      3. Il est celui qui a commencé en nous une œuvre bonne (80:9-16 ; Philippiens 1:6).

IV. Sa main pesante nous fais prier…

   1. Que notre berger se mette en marche pour notre salut (80:3).

   2. Qu’il revienne et qu’il intervienne en faveur de sa vigne (80:15).

   3. Qu’il nous fasse revenir (80:4, 8, 20).

   4. Qu’il nous fasse revivre (80:19).

   5. Qu’il fasse briller sa face sur nous (80:4, 8, 20).

   6. Qu’il nous sauve (80:4, 8, 20).

Pasteur Spurgeon sur les pasteurs chutés

Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu’un seul remporte le prix ? Courez de manière à le remporter.  Tous ceux qui combattent s’imposent toute espèce d’abstinences, et ils le font pour obtenir une couronne corruptible ; mais nous, faisons-le pour une couronne incorruptible.  Moi donc, je cours, non pas comme à l’aventure ; je frappe, non pas comme battant l’air.  Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d’être moi-même désapprouvé après avoir prêché aux autres. (1Co 9:24-27 NEG).

Il faut donc que l’évêque soit irréprochable (1Ti 3:2 NEG).

Il faut aussi qu’il reçoive un bon témoignage de ceux du dehors, afin de ne pas tomber dans l’opprobre et dans les pièges du diable. (1Ti 3:7 NEG).

Que faire quand un pasteur n’est plus “irréprochable” ? Quand il ne reçoit plus “un bon témoignage de ceux du dehors” ? Le pasteur C. H. Spurgeon parle avec clarté :

imageLa plus haute moralité doit être assidûment maintenue. Beaucoup de personnes sont disqualifiées pour une charge dans l’église qui autrement sont bien comme de simples membres. Je tiens de très sévères opinions à l’égard des hommes chrétiens qui ont chuté dans un péché flagrant ; je me réjouis de qu’ils peuvent être vraiment convertis, et peuvent être reçus dans l’église avec un espoir mélangé de prudence ; mais je doute, je doute gravement qu’un homme qui a péché d’une manière flagrante doive être très rapidement restauré à la chaire. Comme John Angell James remarque, « Quand un prédicateur de justice s’arrête sur la voie des pécheurs, il ne devrait plus jamais ouvrir les lèvres dans la grande assemblée jusqu’à ce que sa repentance soit aussi notoire que son péché. » …

L’immoralité flagrante, dans la plupart des cas, malgré la profondeur de la repentance, est signe fatal que les grâces ministérielles n’ont jamais été présentes dans le caractère de l’homme. La femme de César doit être hors de soupçon, et il faut qu’il n’y ait pas de rumeurs au sujet d’une inconstance ministérielle dans le passé, sinon l’espoir de l’utilité future sera faible. Dans l’église de tels hommes devraient être reçus comme personnes repentantes, et dans le ministère ils peuvent être reçus si Dieu les y met ; je ne le doute pas, mais je doute que Dieu les y ait jamais placés ; et je crois que nous devrions être très lents à aider le retour à la chaire des hommes qui une fois mis à l’épreuve ont démontré qu’ils ont eux-mêmes trop peu de grâce pour faire face au test crucial de la vie ministérielle.

– Traduction de C. H. Spurgeon, Lectures to My Students, p. 8-9.

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Il faut aussi qu’il reçoive un bon témoignage de ceux du dehors, afin de ne pas tomber dans l’opprobre et dans les pièges du diable. (1Ti 3:7 NEG).

Que faire quand un pasteur n’est plus “irréprochable” ? Quand il ne reçoit plus “un bon témoignage de ceux du dehors” ? Le pasteur C. H. Spurgeon parle avec clarté :

imageLa plus haute moralité doit être assidûment maintenue. Beaucoup de personnes sont disqualifiées pour une charge dans l’église qui autrement sont bien comme de simples membres. Je tiens de très sévères opinions à l’égard des hommes chrétiens qui ont chuté dans un péché flagrant ; je me réjouis de qu’ils peuvent être vraiment convertis, et peuvent être reçus dans l’église avec un espoir mélangé de prudence ; mais je doute, je doute gravement qu’un homme qui a péché d’une manière flagrante doive être très rapidement restauré à la chaire. Comme John Angell James remarque, « Quand un prédicateur de justice s’arrête sur la voie des pécheurs, il ne devrait plus jamais ouvrir les lèvres dans la grande assemblée jusqu’à ce que sa repentance soit aussi notoire que son péché. » …

L’immoralité flagrante, dans la plupart des cas, malgré la profondeur de la repentance, est signe fatal que les grâces ministérielles n’ont jamais été présentes dans le caractère de l’homme. La femme de César doit être hors de soupçon, et il faut qu’il n’y ait pas de rumeurs au sujet d’une inconstance ministérielle dans le passé, sinon l’espoir de l’utilité future sera faible. Dans l’église de tels hommes devraient être reçus comme personnes repentantes, et dans le ministère ils peuvent être reçus si Dieu les y met ; je ne le doute pas, mais je doute que Dieu les y ait jamais placés ; et je crois que nous devrions être très lents à aider le retour à la chaire des hommes qui une fois mis à l’épreuve ont démontré qu’ils ont eux-mêmes trop peu de grâce pour faire face au test crucial de la vie ministérielle.

– Traduction de C. H. Spurgeon, Lectures to My Students, p. 8-9.

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