Marie, servante du Seigneur

DALL·E 2024-12-08 20.42.51 - A silhouette of Mary, the mother of Jesus, depicted in a peaceful and humble posture. The silhouette is simple and elegant, against a soft gradient ba.jpeg

Sermon de Noël

Luc 1.26–38 (SER) — Au sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée du nom de Nazareth, chez une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David ; le nom de la vierge était Marie. Il entra chez elle et dit : Je te salue toi à qui une grâce a été faite ; le Seigneur est avec toi. Troublée par cette parole, elle se demandait ce que signifiait une telle salutation. L’ange lui dit : Sois sans crainte, Marie ; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici : tu deviendras enceinte, tu enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il règnera sur la maison de Jacob éternellement et son règne n’aura pas de fin. Marie dit à l’ange : Comment cela se produira-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ? L’ange lui répondit : Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi, le saint (enfant) qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. Voici qu’Élisabeth ta parente a conçu, elle aussi, un fils en sa vieillesse, et celle qui était appelée stérile est dans son sixième mois. Car rien n’est impossible à Dieu. Marie dit : Voici la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole. Et l’ange s’éloigna d’elle.

Introduction

Dans l’Église catholique, Marie a été élevée au rang de médiatrice entre Dieu et l’homme. On dit qu’elle est née sans péché, qu’elle a été élevée corps, âme et esprit au ciel. Elle est ainsi montée au ciel où elle attend toujours d’intercéder auprès du Christ en notre faveur. 

Les Écritures nous présentent un autre portrait de Marie. On parle très peu de celle qui était « comblée de grâce » (OSTY). Plus loin dans les Évangiles, chaque fois que Marie est mentionnée, Jésus met de la distance entre lui-même et sa mère. Un jour, la foule dit à Jésus que sa mère et ses frères désiraient le voir.

Matthew 12:47–50 (SER) — [Quelqu’un lui dit : Ta mère et tes frères se tiennent dehors et cherchent à te parler.] Mais Jésus répondit à celui qui le lui disait : Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? Puis il étendit la main sur ses disciples et dit : Voici ma mère et mes frères. En effet, quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère et ma sœur et ma mère.

Une autre fois, pendant que Jésus parlait,

Luc 11.27–28 (SER) — Tandis que Jésus parlait ainsi, une femme éleva la voix du milieu de la foule et lui dit : Heureux le sein qui t’a porté et les mamelles qui t’ont allaité ! Mais il répondit : Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent !

Lors des noces de Cana, Jésus dit à sa mère : « Femme, qu’y a-t-il entre moi et toi ? » (LSG) ou encore : « Que me veux-tu, femme ? » (S21, Jean 2.4). Marie devra apprendre qu’elle ne peut pas venir à Jésus comme sa mère, mais comme sa disciple.

Après que Jésus sur la croix a confié Marie aux soins de Jean, il n’y a plus qu’une seule mention d’elle dans le Nouveau Testament. Dans Actes 1, Marie se trouve dans la chambre haute avec 120 disciples qui prient et cherchent Dieu. Les disciples ne prient pas Marie ; elle et les autres « se consacraient à la prière ». Elle n’est plus jamais mentionnée dans la Bible. On ne la trouve ni dans les épîtres de Paul, ni dans l’épître de Jacques, frère de Jésus et fils de Marie, ni dans les épîtres de Jean qui s’occupait d’elle. Cette jeune fille juive obéissante est devenue une disciple du Christ, et non une médiatrice entre Dieu et les hommes, comme nous le lisons dans 1 Timothée 2:5 : « Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu, et les hommes, le Christ-Jésus homme. »

Marie est née comme tous les autres enfants ; elle avait besoin du Sauveur qu’elle a enfanté miraculeusement. Elle est devenue son disciple, elle a vécu pour lui, elle est morte et a été ensevelie, et elle ressuscitera avec tous ceux qui sont morts en Christ au jour de la résurrection.

Alors que les catholiques ont construit à son sujet de nombreux mythes qui n’ont aucun fondement biblique, nous, protestants, avons souvent réagi de manière négative en refusant de voir en Marie le modèle de celle qui, selon les paroles de Jésus, a fait la volonté de Dieu, qui a entendu la parole de Dieu et lui a obéi. Cet épisode de la vie de Marie est pour nous un merveilleux exemple de soumission volontaire à la volonté de Dieu.

Notons d’abord…

1.  La Place

Six mois avant d’apparaître à Marie, l’ange Gabriel apparut à Jérusalem pour annoncer au prêtre Zacharie la naissance de Jean-Baptiste, le précurseur du Messie. La conception de Jean serait miraculeuse car Zacharie et sa femme Élisabeth étaient âgés, et Élisabeth avait dépassé l’âge de procréer. La naissance serait miraculeuse, semblable à celle de Sarah donnant naissance à Isaac, mais contrairement à Marie, ni Sarah ni Élisabeth n’étaient vierges.

Six mois après son apparition à Zacharie, Gabriel apparut de nouveau, non pas dans le sanctuaire intérieur du Temple, mais dans le modeste village de Nazareth, à environ 104 km, pour faire l’annonce angélique la plus étonnante jamais faite.

À l’époque de la naissance de Jésus, Nazareth était un village obscur et relativement insignifiant de Galilée. Sa population était bien inférieure à 500 habitants au premier siècle. Lorsqu’on lui a dit à Nathanaël que Jésus était de Nazareth, il s’est exclamé dans Jean 1.46 : « Peut-il venir de Nazareth quelque chose de bon ? »

Dans cette petite ville vivait une jeune fille juive, vierge, nommée Marie, fiancée à Joseph qui descendait du roi David (Matthieu 1:1–16). Mais 1000 ans s’étaient écoulés depuis la gloire du règne davidique, et Joseph n’était pas roi, mais charpentier.

2.  La Présence de l’ange

Il ne fait aucun doute que Marie était une adolescente pieuse. C’était une jeune fille qui recherchait Dieu, qui voulait lui plaire, faire sa volonté. Le récit est clair : elle s’était gardée pure. Dieu l’avait vue. Il connaissait son cœur. Il envoya donc son ange Gabriel pour lui transmettre le message.

Ceux qui aiment Dieu et respectent ses commandements reçoivent des bénédictions particulières. Les visites angéliques sont rares et la grande majorité des croyants ne rencontreront jamais sciemment un ange de ce côté-ci du ciel. Néanmoins, les bénédictions divines ne se limitent pas aux cours des temples ou aux palais des rois terrestres. Tout cœur humble peut faire l’expérience de la présence de Dieu. Si nous cherchons sa face et cherchons à faire sa volonté, Dieu nous visitera et nous bénira.

Gabriel accueille Marie comme une personne « comblée de grâce » (OSTY) ou « à qui une grâce a été faite » (Segond). Elle n’est pas celle qui donne la grâce divine ; elle la reçoit. Les Écritures parlent d’autres personnes qui ont trouvé grâce devant Dieu : Noé, Moïse, Gédéon et David. Mais Marie sera appelée à être le moyen par lequel le Fils de Dieu entrera dans l’histoire humaine. Dieu a décidé que Marie donnerait naissance au Messie. Elle est également accueillie comme une personne qui jouit de la présence spéciale de Dieu : « Le Seigneur est avec toi. »

3.  La Promesse faite à Marie

Gabriel était venu annoncer une promesse spéciale à Marie. Sept cents ans auparavant, Ésaïe avait prophétisé dans « La vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, et elle lui donnera le nom d’Emmanuel » (7,14).

Ésaïe 7.14 (SER) — C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe, Voici que la jeune fille est enceinte, Elle enfantera un fils Et lui donnera le nom d’Emmanuel. 

Ésaïe 9.6–7 (SER) — Car un enfant nous est né, Un fils nous est donné, Et la souveraineté (reposera) sur son épaule ; On l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. Renforcer la souveraineté Et donner une paix sans fin au trône de David et à son royaume, L’affermir et le soutenir par le droit et par la justice Dès maintenant et à toujours ; Voilà ce que fera le zèle de l’Éternel des armées.

Gabriel annonce à Marie que cette prophétie d’Ésaïe sera accomplie en elle :

Luc 1.31–33 (SER) — Voici : tu deviendras enceinte, tu enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il règnera sur la maison de Jacob éternellement et son règne n’aura pas de fin.

4.  Le Puzzle

Ces paroles merveilleuses ont intrigué Marie. Elle voulait savoir comment cela se ferait, puisque « je ne connais pas d’homme. » Elle n’a pas douté de la parole de Gabriel comme Zacharie l’avait fait. Il avait demandé un signe et il en avait reçu un : il serait muet jusqu’à la naissance de Jean-Baptiste. Marie n’a pas demandé : « Est-ce possible ? » Elle a demandé : « Comment cela se produira-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ? » Elle voulait savoir comment Dieu accomplirait cela dans sa vie.

Dieu veut accomplir une grande œuvre dans nos vies. Il veut nous délivrer de nos mauvaises habitudes. Il veut faire de nous des gagneurs d’âmes. Il veut faire de notre église un grand témoin pour notre ville. Nous lisons dans sa Parole ce qu’il veut faire dans nos vies. Répondons-nous comme Zacharie ou comme Marie ? Éphésiens 3:20 dit qu’il « peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons » (S21).

Marie avait demandé : « Comment cela se produira-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ? »

Luc 1.35 (SER) — L’ange lui répondit : Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi, le saint (enfant) qui naîtra sera appelé Fils de Dieu.

Elle donnerait naissance au Messie. Mais il ne serait pas seulement le Messie, un homme oint de l’Esprit de Dieu ; il serait le Fils de Dieu.

Dans Genèse 1:2, le Saint-Esprit a couvert les eaux de la terre de son ombre et a donné naissance à la création. Le Saint-Esprit couvrirait Marie de son ombre et inaugurera la nouvelle création.

Soyons clairs à ce sujet. Dieu n’a pas eu de relations sexuelles avec Marie comme les musulmans pensent que nous l’enseignons et comme l’enseigne la doctrine mormone. Les chrétiens seraient d’accord avec les musulmans pour dire qu’une telle doctrine est blasphématoire. Dieu a accompli un miracle dans la jeune fille afin que, sans intervention sexuelle, elle donne naissance à Jésus.

Il n’est pas exact non plus de dire que Marie est la mère de Dieu. Le saint qui naîtrait serait appelé Fils de Dieu, et non à cause de Marie, mais à cause du miracle accompli par le Saint-Esprit.

Marie reçut un encouragement à sa foi : sa cousine Élisabeth, qui avait dépassé l’âge de procréer, était enceinte de six mois. Dieu n’est pas limité par l’ordinaire. Il peut faire, et fait, des choses extraordinaires. Dieu n’est pas emprisonné dans ce que les hommes appellent le naturel ; mais pour ses propres desseins, il peut agir d’une manière que les hommes ne peuvent que qualifier de surnaturelle.[1]]« Rien n’est impossible à Dieu. »

5.  La Posture de Marie

La posture de Marie était celle d’une servante : « Voici la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole. » Barclay : « Je suis la servante du Seigneur. Quoi qu’il dise, je l’accepte. »

Nous pensons que c’était merveilleux pour Marie d’avoir été choisie par Dieu, et c’est vrai. Mais qu’en est-il du reproche ? Qu’en est-il de sa réputation ? Marie avait probablement 17 ou 18 ans et était fiancée à Joseph. Il n’y a aucune raison de croire qu’il était un vieil homme. Que dirait-il ? Nous savons par l’Évangile de Matthieu que lorsque Joseph apprit que Marie était enceinte, il envisagea de divorcer d’avec elle parce qu’il savait qu’il n’avait jamais été avec elle. Marie n’a pas crue par celui qu’elle aimait. Qu’en est-il des accusations ? De la honte ? Même de la possibilité d’être lapidée ?

Pourquoi est-elle allée voir Élisabeth pendant trois mois ? Cherchait-elle à éviter les commérage ? Essayait-elle d’échapper aux regards méfiants des membres de sa famille ?

Alors pourquoi Élisabeth ? Gabriel lui avait parlé d’Élisabeth. Élisabeth était beaucoup plus âgée, elle avait dépassé l’âge d’avoir des enfants, mais elle était enceinte de Jean-Baptiste. Marie comprit que Dieu faisait quelque chose aussi dans la vie d’Élisabeth. Dieu avait accompli un miracle dans la vie d’Élisabeth et elle donnerait naissance à Jean-Baptiste, le précurseur du Christ. Élisabeth comprendrait le miraculeux. Élisabeth serait plus encline à croire l’histoire de Marie .

C’est peut-être pourquoi elle a accompagné Joseph dans le long et difficile voyage vers Bethléhem alors qu’elle était enceinte.

Il n’est pas toujours facile d’accepter la volonté de Dieu, mais c’est toujours la meilleure chose à faire. Marie était soumise et elle a donné naissance au Sauveur. Son nom serait Jésus car il nous sauverait de nos péchés.

Marie aurait pu dire : « J’ai maintenant les promesses, alors je vais employer ma force, mon caractère et mon énergie pour faire naître la chose promise. J’ai la promesse. Maintenant, je vais donner naissance à un enfant sans l’aide d’un homme.[2] » Si telle avait été sa réponse, elle n’aurait jamais donné naissance au Messie.

Marie n’était pas non plus totalement passive :

Luc 1.38 (SER) — Marie dit : Voici la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole…

C’est une passivité active. Elle a choisi de prendre son propre corps et de le remettre entre les mains de Dieu pour qu’il accomplisse ce qu’il avait promis de faire, et comme résultat, Jésus est né. Elle s’est donnée elle-même, son corps, à Dieu. Nous ne devons pas penser que nous pouvons accomplir les promesses de Dieu par nos propres forces. Nous ne devons pas non plus penser que nous n’y avons aucune part.

Nous ne pouvons pas briser le pouvoir du péché sur nous par notre propre force, ni le briser sans notre participation. Dites avec Marie : « Je suis la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole. » « Je suis le serviteur du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole. » Priez : « Ne me soumets pas à la tentation, mais délivre-moi du mal. » Priez avec David :

Psaumes 19.13–14 (SER) — Préserve aussi ton serviteur des présomptueux ; Qu’ils ne dominent pas sur moi ! Alors je serai intègre, innocent de péché grave. Reçois favorablement les paroles de ma bouche Et la méditation de mon cœur en ta présence, O Éternel, mon rocher et mon rédempteur !

Vous avez besoin de plus de fruits dans votre vie. Dites avec Marie : « Je suis la servante/le serviteur du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole. »

Vous devez être baptisé dans le Saint-Esprit. Dites avec Marie : « Je suis la servante/le serviteur du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole. » Recherchez activement le Seigneur.

Il faut que vous soyez un gagneur d’âmes. Dites avec Marie : « Je suis la servante/le serviteur du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole. »

Attendons avec un cœur plein d’espérance. Par son Fils Jésus qu’il a donné pour nous tous, Dieu accomplira en nous tout ce qu’il a promis de faire.

Voir aussi :


  1. Voir G. Campbell Morgan, Luke, p. 24.  ↩

  2. Francis Schaeffer, True Spirituality, p. 58.


     ↩

25 décembre : La naissance de Jésus

25 La naissance de Jésus

La naissance de Jésus

Lecture de l’Avent : Luc 2:1-20 ; Matthieu 2:1-12; Michée 5:2

Luc et Matthieu nous racontent les histoires bien-aimées de la naissance du Seigneur Jésus-Christ et des circonstances qui l’entourent. Le récit de Luc suit la naissance de Jean-Baptiste et la prophétie de Zacharie concernant le ministère de Jean en tant que précurseur du Seigneur (Luc 1:57-80). Luc se concentre ensuite sur les circonstances immédiates de la naissance du Christ, la circoncision du bébé (brephos) huit jours plus tard, et les prophéties de Siméon et d’Anne.

Matthieu reprend le récit un peu plus tard lorsque Jésus n’est plus appelé un bébé (brephos), mais un enfant (paidion). Matthieu commence par les mots « Or, après que Jésus fut né… » (Matthieu 2:1, DBY). Il parle des mages d’Orient qui sont venus de l’est à Jérusalem à la recherche du « roi des Juifs qui vient de naître » (2:2). Il parle de la rage d’Hérode et le massacre de tous les enfants mâles de Bethléhem de deux ans et au-dessous. Il raconte comment Joseph, suivant les instructions reçues d’un ange en songe, s’enfuit en Égypte avec Marie et l’enfant. Considérons d’abord la naissance à Bethléhem.

LA NAISSANCE À BETHLEHEM

On peut se demander pourquoi Marie était à Bethléhem, à environ 145 km de sa ville natale de Nazareth, lorsqu’elle a donné naissance à l’enfant Jésus. Cette circonstance inhabituelle s’est résulté d’un décret de l’empereur romain « César Auguste que tout le monde soit enregistré » pour les impôts (Luc 2:1). Luc explique,

Luc 2:3–5 (SER)  —  Tous allaient se faire recenser, chacun dans sa propre ville.  Joseph aussi monta de la Galilée, de la ville de Nazareth, pour se rendre en Judée dans la ville de David appelée Bethléhem, parce qu’il était de la maison et de la famille de David,  afin de se faire inscrire avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte.

Ici, nous apprenons, d’un point de vue naturel et politique, pourquoi Marie et Joseph étaient à Bethléhem avec le rappel important que Joseph « était de la maison et de la lignée de David ». Comme nous l’avons vu, Jésus, adopté par Joseph, était l’héritier légitime du trône de David. Joseph, Marie et Jésus étaient à Bethléhem parce que l’empereur avait publié le décret.

L’IMPORTANCE DE BETHLÉHEM

Bethléhem n’aurait pas été considérée comme importante au moment de la naissance de Jésus. Même si c’était le lieu de naissance de David (1 Samuel 17:12), ce n’était qu’un village quand Jésus est né.[1]

Lorsque les mages d’Orient ont demandé à Hérode, roi de Judée, où ils pouvaient trouver « le roi des Juifs qui vient de naître », Hérode, le roi des Juifs, a commencé sa propre recherche. « Il assembla tous les principaux sacrificateurs et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ » (Matthieu 2:4). Son but n’était pas d’adorer l’enfant comme il le prétendait, mais de le détruire.

Le roi Hérode demanda aux chefs des prêtres et aux scribes où le Christ devait naître. Ils savaient que 500 ans auparavant, Dieu avait révélé par le prophète Michée le lieu de la naissance du Christ :

Micah 5:2 (SER)  —  Et toi, Bethléhem Éphrata Toi qui es petite parmi les milliers de Juda, De toi sortira pour moi Celui qui dominera sur Israël Et dont l’origine remonte au lointain passé, Aux jours d’éternité.

Bethléhem était « trop petite ». « Ô petite ville de Bethléhem » avait paru si insignifiante. Sauf que Dieu avait choisi Bethléhem comme lieu de naissance de son Fils. Les scribes et les principaux sacrificateurs répondirent à Hérode :

Matthew 2:5–6 (SER)  —  Ils lui dirent : A Bethléhem en Judée, car voici ce qui a été écrit par le prophète :  Et toi, Bethléhem, terre de Juda Tu n’es certes pas la moindre Parmi les principales villes de Juda ; Car de toi sortira un prince, Qui fera paître Israël, mon peuple.

De Bethléhem viendrait un dirigeant en Israël. Michée avait dit que son « origine remonte au lointain passé, Aux jours d’éternité. ». Ce futur dirigeant entrerait dans le temps en venant de l’éternité. Le roi Hérode s’est avéré impuissant face au décret de Dieu.

LES LETTRES DE CRÉANCE DIGNES DE CONFIANCE

Lorsqu’un pays envoie un ambassadeur dans un autre pays, toutes les informations pertinentes identifiant l’ambassadeur sont transmises au pays hôte bien avant son arrivée afin qu’il soit reconnu comme le représentant légitime.

Au cours des siècles, remontant à quatre mille ans, Dieu a parlé de diverses manières aux pères par les prophètes (Hébreux 1:1). Il a révélé des détails spécifiques sur Celui qui représenterait et parlerait pour le Père afin que nous puissions l’identifier comme le seul à avoir les lettres de créance appropriées. Le Messie, le Christ, serait de la postérité de la femme, un descendant d’Abraham, « l’étoile » de Jacob, de la tribu de Juda, un descendant de David, né de la vierge dans le village de Bethléhem. Il serait le Fils de David, le Fils de l’homme et le Fils de Dieu. Il serait Emmanuel, « Dieu avec nous ». Il serait la Branche juste, le Serviteur Souffrant et le Seigneur de Gloire ressuscité.

Celui-ci, né dans la petite Bethléhem, sera le Souverain qui fera paître le peuple de Dieu. Suivons l’exemple des mages venus d’Orient. Prosternons-nous et adorons-le (Matthieu 2:2, 11).


[1] James M. Houston, « Bethlehem », in Baker Encyclopedia of the Bible (Grand Rapids, MI: Baker Book House, 1988), 290.

Voir aussi “Lecture de l’Avent” :

24 décembre : La Parole faite chair

24 La Parole faite chair

La Parole faite chair

Lecture de l’Avent du 24 décembre : Jean 1:1-14

Les auteurs des Évangiles ancrent la venue de Jésus-Christ dans les Écritures de l’Ancien Testament. Matthieu retrace la généalogie du Christ depuis l’appel d’Abraham jusqu’à David (Matthieu 1:1). Luc remonte plus loin, retraçant à l’inverse la généalogie du Christ jusqu’à « Adam, le fils de Dieu » (Luc 3:38). Mais Jean regarde au-delà d’Abraham et d’Adam vers un « temps » avant le temps.

LA PAROLE ETAIT DIEU

Le verset d’ouverture de Jean remonte avant l’histoire humaine, avant les six jours de la création, avant le temps lui-même. Jean commence son Evangile dans l’éternité passée :

Jean 1:1 (SER)  —  Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.

Les Juifs fidèles savaient que les Écritures commençaient par les mots « Au commencement… » (Genèse 1:1). En lisant l’Évangile de Jean, ils s’attendraient à ce que le mot suivant soit « Dieu ». « Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. » Au lieu de cela, dans l’Évangile de Jean, ils lisent : « Au commencement était la Parole. » Jean poursuit en disant : « et la Parole était Dieu ».

Ainsi, au commencement, la Parole était. La Parole était Dieu. Elle n’a pas commencé à exister ; elle existait déjà. Elle — la Parole — « était » éternellement parce que « la Parole était Dieu ».

LA PAROLE ÉTAIT AVEC DIEU

« Au commencement était la Parole… et la Parole était Dieu. » Pourtant, entre ces deux phrases, Jean a écrit : « et la Parole était avec Dieu ». Tout en affirmant la divinité de la Parole (« la Parole était Dieu »), il maintient soigneusement l’identité distincte de la Parole en répétant au verset 2 : « Elle était au commencement avec Dieu » (pros ton theon). La Parole était dans une communion dynamique avec Dieu et pourtant la Parole était Dieu. Jean tient en tension ces deux vérités : la Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu. Nous ne devons pas nier l’une ou l’autre vérité.

Jésus affirme cette compréhension dans sa prière à son Père la veille de sa crucifixion. Il se réfère à la gloire qu’il a partagée avec son Père avant que le monde n’existe :

Jean 17:5 (SER)  —  Et maintenant, toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi, avant que le monde fût.

LA PAROLE AVEC NOUS

Matthieu indique la naissance du Christ comme un accomplissement de la promesse d’Ésaïe selon laquelle l’enfant né de la vierge serait appelé Emmanuel, « Dieu avec nous » (Ésaïe 7:14; Matthieu 1:23). Jean parle de la Parole éternelle qui a pris sur sa personne l’humanité et s’est faite « chair » pour habiter parmi nous :

Jean 1:14 (SER)  —  La Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père.

En contemplant le sens de Noël, nous comprenons que la Parole éternelle, qui était en communion éternelle avec le Père et qui venait du Père, a pris sur sa personne la nature humaine afin que, par sa vie, sa mort et sa résurrection, nous puissions nous aussi avoir communion avec le Père et avec son Fils, Jésus-Christ (1 Jean 1:3).

23 décembre : Jésus-Christ, Fils de David, Sauveur, Emmanuel

23 December Jesus Christ FRENCH

Jésus-Christ, Fils de David, Sauveur, Emmanuel

Lecture de l’Avent pour le 23 décembre : Matthieu 1

Le chapitre d’ouverture de l’Évangile selon Matthieu est un autre exemple des auteurs du Nouveau Testament reconnaissant que les anciennes prophéties se sont accomplies en Jésus-Christ. (Voir la lecture de l’Avent du 22 décembre.)

Matthieu ouvre le Nouveau Testament par ces mots : « Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham » (Matthieu 1:1). Immédiatement, il retrace la descente de Jésus d’Abraham à travers la lignée royale de Juda via « le roi David ». Abraham est mentionné trois fois (1:1, 2, 17), mais l’accent est mis sur David qui est mentionné six fois dans quatre versets (1:1, 6, 17, 20), la deuxième fois comme « le roi David » (1:6).

JOSEPH, LE MARI DE MARIE

Dans la généalogie, Matthieu utilise le verbe « engendra » 39 fois : « Abraham engendra Isaac ; Isaac engendra Jacob… » etc. Lorsqu’il arrive à Joseph, le schéma change. On dit pas que Joseph soit le père de Jésus, mais plutôt « l’époux de Marie, de laquelle Jésus est né, qui est appelé Christ » (1:16).

Reprenant l’histoire au verset 18, Matthieu déclare clairement que Joseph n’était pas le père biologique de Jésus. Marie était promise en mariage à Joseph, un statut juridique aussi contraignant que le mariage, mais ils n’étaient pas encore « réunis » car les noces de mariage n’avaient pas encore eu lieu. Lorsque Joseph a appris que Marie était enceinte, sachant qu’il n’avait pas été avec elle, il a naturellement supposé qu’elle ait été avec un autre homme et a décidé de divorcer en privé.

Alors que Joseph réfléchissait à son plan, Dieu est intervenu. Un ange du Seigneur lui apparut dans un rêve et s’adressa à lui comme « Joseph, fils de David », lui rappelant « son ascendance légale par laquelle il était le successeur légitime au trône de David ».[1] L’ange soulage ses craintes au sujet de Mary. Elle était encore vierge : « l’enfant qu’elle a conçu vient du Saint-Esprit » (1:20).

JÉSUS, LE CHRIST, LE FILS DE DAVID

« Elle enfantera un fils », lui dit l’ange, « et tu lui donnera le nom de Jésus. » Nommer l’enfant était un acte juridique d’adoption. En vertu de cette adoption, Jésus est comme Joseph « un successeur légitime au trône de David ». Comme l’ange a adressé Joseph comme « fils de David », Jésus serait appelé « le Fils de Dieu » (encore huit fois dans cet Evangile) accomplissant la promesse que Dieu avait faite à David (2 Samuel 7:12-13). Alors que Joseph et Jésus étaient tous deux des successeurs légitimes au trône, Jésus seul était le Messie promis, le Christ (1:1, 16, 17, 18 ; 2:4 ; etc.).

JÉSUS, LE SAUVEUR

Ainsi, cet enfant, conçu en Marie du Saint-Esprit, porterait le nom de « Jésus » de l’hébreu Yeshua, ou Joshua, signifiant « Yahvé sauve ». « tu lui donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (1 : 21).

JOSEPH, L’HOMME OBÉISSANT

Tandis que Luc raconte l’histoire de la naissance de Jésus du point de vue de Marie, Matthieu se concentre sur Joseph. Marie était soumise (Luc 1:36) ; Joseph était obéissant :

Matthew 1:24–25 (SER) — A son réveil, Joseph fit ce que l’ange du Seigneur lui avait ordonné, et il prit sa femme chez lui. Mais il ne la connut pas jusqu’à ce qu’elle eût enfanté un fils, auquel il donna le nom de Jésus.

Joseph fit ce que l’ange du Seigneur lui avait ordonné :

  1. Il a pris sa femme.
  2. Il n’a pas eu de relations avec elle jusqu’à ce qu’elle ait accouché. Cela implique qu’il a eu des relations conjugales normales avec Marie après la naissance de Jésus. Ses frères sont fréquemment mentionnés (Mat 13:55 ; Marc 6:3 ; Jean 2:12 ; 7:3, 5, 10 ; Actes 1:14 ; 1 Cor. 9:5 ; Gal. 1:19).
  3. Il appela son nom Jésus.

JÉSUS, IMMANUEL, « DIEU AVEC NOUS »

Jésus n’est pas un simple enseignant, pas un gourou, pas Muhammad ou Gandhi. Il est « Dieu avec nous ».

— Michael Green

Matthieu déclare spécifiquement que cette conception vierge était un accomplissement de la prophétie donnée par Ésaïe 7:14,

Matthew 1:22–23 (SER) — Tout cela arriva afin que s’accomplisse ce que le Seigneur avait déclaré par le prophète : Voici que la vierge sera enceinte ; elle enfantera un fils Et on lui donnera le nom d’Emmanuel, ce qui se traduit : Dieu avec nous.

Emmanuel : Dieu avec nous. Ce n’est pas nous qui faisons notre propre chemin vers Dieu. Non, Dieu a fait son chemin jusqu’à nous. Jésus est Dieu avec nous.

Jésus n’est pas un simple enseignant, pas un gourou, pas Muhammad ou Gandhi. Il est « Dieu avec nous ». C’est la revendication essentielle sur laquelle le christianisme est construit. C’est une revendication qui ne peut être abandonnée sans abandonner la foi dans son intégralité.[3]

Dieu avec nous. «  Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » (Matthieu 28:20).


[1] Craig Blomberg, Matthew, vol. 22, The New American Commentary (Nashville: Broadman & Holman Publishers, 1992), 53.

[2] Ibid.

[3] Michael Green, The Message of Matthew: The Kingdom of Heaven, The Bible Speaks Today (Leicester, England; Downers Grove, IL: InterVarsity Press, 2001), 59–60.

22 décembre : Fils du Très-Haut

22 Fils du Très Haut

Fils du Très-Haut

Lecture de l’Avent pour le 22 décembre : Luc 1:5-38

Dès les premiers chapitres de la Genèse, l’Ancien Testament attend avec impatience l’accomplissement de la promesse de Dieu d’un Sauveur. Le Nouveau Testament, dès les premiers chapitres des Évangiles, regarde en arrière pour démontrer que la promesse a été accomplie.

Luc commence par l’annonce de l’ange Gabriel que Zacharie et Elizabeth auront un fils, et ils l’appelleront Jean. Il annonce que Jean ira devant le Seigneur « avec l’esprit et la puissance d’Élie pour ramener le cœur des pères vers les enfants… pour préparer au Seigneur un peuple bien disposé » (Luc 1:16-17). Ces premiers versets de l’Évangile de Luc sont liés aux derniers versets de l’Ancien Testament où le SEIGNEUR a annoncé : « Voici : moi-même je vous enverrai Le prophète Élie Avant la venue du jour de l’Éternel, (Jour) grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères à leurs fils Et le cœur des fils à leurs pères… » (Malachie 4:5-6).

Six mois plus tard, dans le même chapitre de Luc, Dieu envoie Gabriel à Nazareth « chez une vierge fiancée à un homme dont le nom était Joseph, de la maison de David » (Luc 1:26). Cette seule phrase indique l’accomplissement de la promesse de Dieu à David mille ans auparavant (2 Samuel 7:1-17) et la prophétie d’Ésaïe 700 ans avant qu’une vierge ne devienne enceinte (Ésaïe 7:14).

L’ange dit à la vierge Marie qu’elle deviendrait enceinte et enfanterait un fils, et appellerait son nom Jésus (Luc 1:31). Gabriel a parlé de…

  • Sa divinité : « Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut », le Fils de Dieu.
  • Sa royauté : « le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père » (1:32).
  • Son règne et son royaume éternels : « Il règnera sur la maison de Jacob éternellement et son règne n’aura pas de fin » (1:33).

Mary se demande comment cela se passera puisqu’elle est vierge. L’ange explique que ce sera un acte créateur du Saint-Esprit : « Le Saint-Esprit viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. » Le résultat est donné : « C’est pourquoi l’enfant qui naîtra sera appelé saint, le Fils de Dieu » (1:35). C’est ainsi que le Fils de Dieu viendrait au monde : par la naissance virginale.

Marie dit à l’ange : « Comment cela se produira-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ? » Ce qui semble impossible arrivera « car rien n’est impossible à Dieu » (1:37).

Le salut, comme la conception et la naissance virginales, est impossible pour l’homme, mais l’impossible est possible avec Dieu. La réponse de Marie doit être notre réponse à la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ : « Marie dit : Voici la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole » (1:38). Nous ne pouvons pas nous sauver nous-mêmes, mais nous pouvons dire : « Qu’il me soit fait selon ta parole. » « Je suis à vous ; sauve-moi ! » (Psaume 119:94).

21 décembre : Le Seigneur et son prophète

The Lord and His Prophet French

Le Seigneur et son prophète

Lecture de l’Avent pour le 21 décembre : Malachie 3:1-4 ; 4:1-6

Les prophètes n’ont pas de prophètes eux-mêmes qui annoncent leur venue. Nous lisons les appels de certains prophètes comme Ésaïe et Jérémie, mais nulle part nous ne lisons que les prophètes avaient d’autres prophètes préparant le chemin pour leur venue.

Dans Malachie, le dernier livre de l’Ancien Testament, l’Éternel parle de deux messagers qui viendraient.

Malachie 3:1 (SER)  —  Voici que j’enverrai mon messager ; Il ouvrira un chemin devant moi. Et soudain entrera dans son temple Le Seigneur que vous cherchez ; Et le messager de l’alliance Que vous désirez, voici qu’il vient, Dit l’Éternel des armées.

Le verset précédent (Malachie 2:17) indique que l’Éternel parle, ainsi le premier messager préparerait-il le chemin devant l’Éternel, le messager de l’alliance.

Jésus cite Malachie pour indiquer que Jean-Baptiste a été le premier messager que mentionne Malachie qui a préparé le chemin pour le Christ, le messager de l’alliance :

Luc 7:26–28 (SER)  —  Qu’êtes-vous donc allés voir ? un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu’un prophète.  C’est lui dont il est écrit : Voici, j’envoie devant toi mon messager Pour préparer ton chemin devant toi.  Je vous le dis, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n’y en a pas de plus grand que Jean. Cependant, le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui.

D. A. Carson note : « En citant Malachie, Jésus… a montré en quoi Jean-Baptiste est plus grand qu’un prophète : il est plus grand en ce que lui seul de tous les prophètes a été le précurseur qui a préparé la voie pour Yahvé-Jésus et l’a indiqué d’une manière personnelle et directe. »[1]

Les prophètes n’avaient pas de prophètes qui préparaient le chemin devant eux. Seul l’Éternel a des prophètes. Oui, Jésus l’Éternel avait un prophète, Jean-Baptiste, le plus grand de tous les prophètes. Jean a préparé le chemin pour Celui qui était infiniment plus grand que lui-même, le Seigneur Jésus-Christ.


[1] D. A. Carson, “Matthew,” in The Expositor’s Bible Commentary: Matthew–Mark (Revised Edition), ed. Tremper Longman III and David E. Garland, vol. 9 (Grand Rapids, MI: Zondervan, 2010), 30

20 décembre : Roi sur un âne, apportant le salut

King on donkey FRENCH

Roi sur un âne, apportant le salut

Lecture de l’Avent pour le 20 décembre : Zacharie 9:9-10 ; 12:10-13:1

Dieu continue de révéler des détails sur l’identité et la mission de la Descendance qu’il avait promise à Eve (Genèse 3:15). Les deux thèmes de la souffrance et du règne futur du Messie continuent d’être développés à travers l’Ancien Testament. Zacharie, l’un des derniers prophètes de l’Ancien Testament, nous donne l’un des versets les plus connus, cité dans l’Évangile selon Matthieu. Le dimanche des Rameaux, le dimanche avant sa crucifixion, Jésus envoya deux disciples dans le village de Bethphagé pour lui apporter un âne.

Matthieu 21:4–5 (SER) — Or, ceci arriva afin que s’accomplisse la parole du prophète : Dites à la fille de Sion : Voici que ton roi vient à toi, Plein de douceur et monté sur une ânesse, Sur un ânon, le petit d’une bête de somme.

Quelque 500 ans avant la naissance de Jésus, Zacharie avait prophétisé,

Zacharie 9:9 (SER) — Sois transportée d’allégresse, Fille de Sion ! Lance des clameurs, Fille de Jérusalem ! Voici ton roi, il vient à toi ; Il est juste et victorieux, Il est humble et monté sur un âne, Sur un ânon, le petit d’une ânesse.

Dans cette prophétie, Zacharie nous dit plusieurs choses sur la venue de Christ. D’abord, Christ le Messie, est notre roi : « Voici ton roi, il vient à toi. » Il est celui qui est « né roi » bien que son « royaume ne soit pas de ce monde » (Matthieu 2:2 ; Jean 18:36).

Deuxièmement, il est juste. Maintes fois, l’Ancien Testament appelle le peuple de Dieu à mener une vie juste. Le Messie à venir serait connu et identifié pour sa justice parfaite (Ésaïe 9:6-7 ; 11:4-6 ; 16:5 ; 32:1).[1]

Troisièmement, il apporterait le salut. Il serait appelé « Jésus » car il « sauverait son peuple de ses péchés » (Matthieu 1:21).

Quatrièmement, il se montrerait « humble ».[2] Jésus nous a invités à apprendre de lui, « car je suis doux et humble de cœur » (Matthieu 11:29). « Il s’est humilié » (Philippiens 2:8).

Enfin, il viendrait vers son peuple « monté sur un âne, Sur un ânon, le petit d’une ânesse ». Il n’est pas venu sur un cheval de guerre, mais comme Celui qui serait notre paix. « Car c’est lui notre paix » (Éphésiens 2:14). « Nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ » (Romains 5:1).

Zacharie nous fait franchir une autre étape en montrant comment la venue du Messie apporterait le salut. L’Éternel parle d’un temps où la maison de David pleurera comme on pleure un enfant unique, un premier-né :

Zacharie 12:10 (SER) — …Et ils tourneront les regards vers moi, Celui qu’ils ont transpercé…

Les érudits juifs ne comprenaient pas comment l’Éternel pouvait être transpercé, mais Jean nous dit : « L’un des soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau… Cela est arrivé, pour que l’Écriture soit accomplie : … Ils regarderont à celui qu’ils ont percé » (Jean 19:34-37).

Zacharie nous dit,

Zacharie 13:1 (SER) — En ce jour-là, Une source sera ouverte Pour la maison de David Et les habitants de Jérusalem, A cause du péché et de la souillure.

Oui, cette Parole faite chair, cet humble Roi a été transpercé pour nos transgressions. Son sang a été versé afin que nous soyons purifiés de nos péchés et de nos impuretés.


[1] George L. Klein, Zechariah, vol. 21B, The New American Commentary (Nashville, TN: B & H Publishing Group, 2008), 271.

[2] Klein, 273.

19 décembre : Le Fils de l’homme, humain ou divin ?

Le Fils de l Homme Humain ou Divin

19 décembre

Le Fils de l’Homme, Humain ou Divin ?

Lecture de l’Avent : Daniel 7:9-14

En considérant plusieurs des prophéties de la venue du Christ, nous avons vu des thèmes récurrents de ses souffrances (comme Ésaïe 53) et de son règne glorieux (par exemple Jérémie 23 et 33). L’apôtre Pierre a écrit à propos de ces prophéties qui indiquaient « les souffrances du Christ et les gloires ultérieures » (1 Pierre 1:11).

Dans le livre de Daniel, nous trouvons une vision des plus importantes faisant référence au titre préféré du Christ, « Le Fils de l’homme ». Jésus se réfère à lui-même comme le Fils de l’homme 82 fois dans les évangiles. Mais que veut-il dire par ce titre ?

On suppose souvent que le titre Fils de Dieu fait référence à la divinité du Christ tandis que le titre Fils de l’homme fait référence à son humanité. En fait, le titre Fils de l’homme fait référence à l’incarnation de Celui qui s’est fait chair (Jean 1:14). Il fait référence à l’autorité du Christ (Marc 2:10-11, 28), sa mission terrestre (Matthieu 17:22-23 ; Marc 8:31 ; 9:31 ; Luc 9:22) et son règne futur (Matthieu 26:64). ). Il fait référence à Celui qui était humain et divin, pleinement homme et pleinement Dieu.

La dernière fois que Jésus utilise le titre de « Fils de l’homme », c’est lorsqu’il a été amené devant le Sanhédrin la veille de sa crucifixion et le souverain sacrificateur lui a ordonné : « Je t’adjure par le Dieu vivant, dis-nous si tu es le Christ, le Fils de Dieu. »

Matthieu 26:64 (SER) — Jésus lui répondit : Tu l’as dit. De plus je vous le déclare, vous verrez désormais le Fils de l’homme assis à la droite du Tout-Puissant et venant sur les nuées du ciel.

Jésus a explicitement affirmé être le Fils de l’homme qui est assis à la droite de Dieu et qui viendra sur les nuées du ciel. En répondant au souverain sacrificateur, Jésus a cité la vision de Daniel du Fils de l’homme :

Daniel 7:13–14 (SER) — Je regardais pendant mes visions nocturnes, Et voici que sur les nuées du ciel Arriva comme un fils d’homme ; Il s’avança vers l’Ancien des jours, Et on le fit approcher de lui. 14 On lui donna la domination, l’honneur et la royauté ; Et tous les peuples, les nations et les hommes de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle Qui ne passera pas, Et sa royauté ne sera jamais détruite.

Près de 600 ans avant la naissance du Christ, il fut révélé à Daniel que quelqu’un viendrait « comme un fils d’homme » qui recevrait « la domination, la gloire et un royaume ». « Tous les peuples, nations et langues » le serviront. Tous les autres royaumes passeraient, mais de son royaume éternel « il n’y aura pas de fin » (Ésaïe 9:7 ; Luc 1:33).

Alors que nous faisons face à des jours incertains, la vision de Daniel nous assure que nous régnerons avec Christ.

Daniel 7:18 (SER) — mais les saints du Très-Haut recevront le royaume et posséderont le royaume éternellement, aux siècles des siècles.

Le temps viendra pour nous de posséder le royaume (Daniel 7:22).

Daniel 7:27 (SER) — Le royaume, la domination et la grandeur de tous les royaumes qui sont sous le ciel seront donnés au peuple des saints du Très-Haut. Son royaume est un royaume éternel, et tous les dominateurs le serviront et lui obéiront.

Nous régnerons avec le Fils de l’homme qui est pleinement humain et pleinement divin.

17 décembre : Le germe juste

Germe juste Jeremiah 23

17 décembre

Le germe juste

Lecture de l’Avent : Jérémie 23:1-6 ; 33:14-18

Déçus sont ceux qui placent leur espoir dans les prochaines élections. Les dirigeants humains échouent finalement à répondre à nos espoirs et attentes les plus élevés, car comme nous, ils font partie de l’humanité déchue. Malheureusement, nous en sommes venus à nous attendre à des promesses de campagne non tenues ou à l’incapacité des dirigeants élus à les tenir. Nous sommes indignés lorsque nous apprenons la corruption, l’exploitation et l’abus de pouvoir et de position par ceux qui ont été élus pour servir. Combien pires sont les conditions des personnes qui vivent dans des régimes totalitaires comme la Corée du Nord.

L’histoire du monde est souvent l’histoire de dirigeants égoïstes qui afin de satisfaire leurs propres désirs égoïstes exploitent les personnes qu’ils devraient servir. Telle fut l’histoire d’Israël, des royaumes du nord et du sud. Dans Jérémie 23, l’Éternel reprend « les bergers qui détruisent et dispersent les brebis de mon pâturage ! » (23:1). Il les avertit : « Vous avez dispersé mon troupeau et l’avez chassé, et vous ne vous êtes pas occupé d’eux. Voici, je m’occuperai de tes mauvaises actions, déclare l’Éternel » (23:2).

La méchanceté des chefs conduit à la dispersion du troupeau d’Israël, mais l’Éternel promet « d’assumer le rôle de berger et de rassembler le reste de son troupeau de tous les lieux où il les avait chassés. »[1] L’Éternel promet d’établir des bergers sur son peuple qui prendront soin d’eux afin qu’ils ne vivent pas dans la peur ou ne soient pas perdus ou disparus.

En fait, il promet un jour futur où un descendant de David, « un germe juste » régnera en tant que roi et exécutera la justice et la droiture. (Voir Ésaïe 11:1-9 et la lecture de l’Avent du 13 décembre.) Ce roi à venir sera appelé « L’Éternel notre justice » (Jérémie 23:5-6). Cette promesse est si importante que Jérémie la répète pratiquement mot pour mot dans 33:14-16.

Qui est ce roi à venir, ce germe juste ? L’apôtre Paul nous dit que Jésus-Christ est notre justice (1 Corinthiens 1:30). C’est « par son œuvre spéciale qu’il donnera aux hommes une justice non d’œuvres mais de grâce (Éph. 2:8) qui inclura la sainteté personnelle comme l’œuvre de l’Esprit après la justification. »[2] L’Éternel notre justice est le Germe juste qui viendra une seconde fois régnera comme roi. Alors que nous considérons l’état de notre monde, nous prions avec l’apôtre Jean : « Viens, Seigneur Jésus ! »

 


[1] F. B. Huey, Jeremiah, Lamentations, vol. 16, The New American Commentary (Nashville: Broadman & Holman Publishers, 1993), 211.

[2] R. K. Harrison, Jeremiah and Lamentations: An Introduction and Commentary, vol. 21, Tyndale Old Testament Commentaries (Downers Grove, IL: InterVarsity Press, 1973), 123.

16 décembre : Le serviteur souffrant, né pour mourir

Né pour mourir 001

16 décembre

Le serviteur souffrant, né pour mourir

Lecture de l’Avent : Ésaïe 52:13 – 53:12

Ésaïe 53 est l’un des chapitres les plus remarquables de la Bible, parfois appelé « le chapitre interdit » parce qu’il est évité par les rabbins juifs. Beaucoup de Juifs, le lisant pour la première fois, ont cru en Jésus, le Messie juif.

S’il y a le moindre doute qu’Ésaïe faisait référence au Messie à venir, Jésus le précise. La nuit avant sa crucifixion, citant Ésaïe 53:12, Jésus lui-même déclare qu’il est né pour accomplir la prophétie d’Ésaïe :

Luc 22:37 (SER)  —  Car, je vous le dis, ce qui est écrit doit s’accomplir en moi : Il a été compté parmi les malfaiteurs. Et ce qui me concerne touche à sa fin.

Alors que nous célébrons Noël, nous ne devons pas oublier que le bébé dans la crèche est né pour mourir. Il serait le Serviteur souffrant de Dieu.

Ce passage commence en fait au chapitre 52, au verset 13. Dieu nous appelle à fixer nos yeux sur Jésus :

Isaiah 52:13 (SER)  —  Voici mon serviteur, Il prospérera ; Il montera, il s’élèvera, Il sera très haut placé.

LE CHRIST CRUCIFIÉ

Christ serait « élevé » sur la croix, et après la résurrection, il serait élevé à la droite de Dieu (Jean 12:32-33 ; Philippiens 2:8-11).

Pourtant sur la croix, son apparition serait étonnante :

Isaiah 52:14 (SER)  —  De même que tu as été pour beaucoup un sujet d’effroi, De même son aspect n’était plus celui de l’homme, Son apparence n’était plus celle des fils d’Adam,

Qu’est-ce que c’est? Un Christ crucifié ? Quelle contradiction de termes ! Comment pourrait-il être le Christ, l’Oint de Dieu, et pourtant être maudit par Dieu car « Maudit soit quiconque est pendu au bois » (Galates 3 :13 ; Deutéronome 21:23). Certes, il est « frappé par Dieu et humilié » (Ésaïe 53:4).

FRAPPE PAR DIEU

Oui c’est vrai. Christ Jésus a été frappé par Dieu. « Il a plu l’Éternel de le briser par la souffrance » (53:10).

Mais pourquoi? Il n’a pas commis de violence et il n’y a pas eu de fraude dans sa bouche (53:9). Il est « mon Serviteur juste » (v. 11). Pourquoi Dieu a-t-il frappé son Serviteur, son Fils ? Pourquoi l’Éternel a-t-il voulu l’écraser? Pourquoi l’a-t-il fait souffrir ?

L’Éternel dit clairement que son serviteur juste a porté le châtiment pour nos péchés. Il était compté parmi les transgresseurs ; il était compté parmi nous (v. 12). « L’Éternel a fait retomber sur lui la faute de nous tous » (v. 6). Il a porté le péché de beaucoup (v. 12). Il était transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes (v. 5). Il a été puni pour nos crimes (v. 8). Il s’est livré en sacrifice de culpabilité (v. 10). Comme le dit l’apôtre Paul,

2 Corinthiens 5:21 (SER)  —  Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait (devenir) péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu.

SATISFACTION DIVINE

L’agneau ou le bouc qui est sacrifié comme offrande pour le péché, cette victime meurt pour ne plus jamais vivre. Mais le Serviteur de Dieu « après les tourments de son âme, il rassasiera ses regards » (v. 11). Il revit et est satisfait car « par sa connaissance qu’ils auront de lui, mon Serviteur juste justifiera beaucoup (d’hommes) ». Par notre connaissance du Serviteur Souffrant qui est mort pour nos péchés, nous faisons partie de la portion qui lui est donnée.

Contemplons le sens de Noël. L’enfant né à Bethléhem est né pour mourir et être ressuscité, afin que nous le connaissions et que nous soyons justifiés par lui.